Hier Thomas Joly rendait public un communiqué du Parti de la France, que Riposte Laïque a publié dans la rubrique Point de vue, concernant ce qui se passe en Iran depuis le dernier week-end.
Je connais personnellement Thomas Joly, que je considère comme un ami, et je pense que c’est réciproque. Ce qui ne m’empêche pas de dire clairement que je suis en total désaccord avec les termes du communiqué qu’il a signé et publié en sa qualité de président du Parti de la France. Je vais donc exposer ci-dessous, en toute amitié mais sans détour, les termes de mes désaccords.
Il écrit : « La nuit dernière, les États-Unis ont lancé des frappes contre des installations nucléaires iraniennes, en réponse à l’escalade militaire provoquée par l’État d’Israël. Le Parti de la France déplore cette intervention… »
C’est pour le moins stupéfiant de présenter les choses ainsi. Donc pour le PDF le responsable de l’escalade militaire c’est Israël. Et les États-Unis en ont rajouté une couche avec le bombardement des installations nucléaires iraniennes. Disons-le franchement, cette affirmation est une réécriture complète de l’histoire. Tout d’abord, la vérité c’est que depuis plus de 20 ans, l’Iran, dominé par le régime totalitaire des mollahs, mène en bateau la communauté internationale dans le cadre de négociations sur le nucléaire. L’Iran affirme se conformer au refus international de voir ce pays se doter de l’arme nucléaire et déclare à qui veut l’entendre se limiter à du nucléaire civil. Mais le Mossad (Israël), qui est indiscutablement le meilleur service de renseignement au monde, avertit depuis plusieurs mois que l’Iran est à deux doigts d’avoir la bombe nucléaire.
Second élément : l’Iran déclare inlassablement depuis que les mollahs ont pris le pouvoir (1979) que la destruction d’Israël est un objectif majeur et prioritaire pour ce régime. Il n’est donc pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que si l’Iran obtient la bombe nucléaire, il l’utilisera contre Israël afin d’engager le processus de destruction de ce pays. Israël a donc engagé ces derniers temps des actions militaires contre l’Iran afin d’empêcher son funeste projet d’aboutir. Sauf qu’Israël butait sur un problème. Les sites nucléaires iraniens sont enterrés profondément afin de les protéger. C’est tout spécialement le cas de Fordow qui est le plus gros site en Iran. Détruire ces installations aurait pris des semaines et de multiples actions et bombardements du seul Israël car les défenses sont très difficiles à percer.
C’est là que les États-Unis interviennent. Ils sont le seul pays à disposer de bombes (GBU-57) capable de transpercer et détruire les installations nucléaires iraniennes, même cachées sous des montagnes comme c’est le cas de Fordow. Comme les États-Unis et l’immense majorité de la communauté internationale ne veulent pas que l’Iran obtienne la bombe, les États-Unis sont venus bombarder les installations enterrées de l’Iran. Donc le responsable de cette situation, c’est l’Iran qui refuse obstinément depuis plusieurs décennies de renoncer à avoir une arme nucléaire et ment outrageusement à la communauté internationale en affirmant accepter de se limiter à du nucléaire civil.
Le communiqué de Thomas Joly ajoute : « Loin d’être une action défensive, cette offensive américaine s’inscrit dans une logique d’ingérence et de domination qui ne sert ni les intérêts du peuple américain, ni ceux des peuples du Proche-Orient et encore moins ceux des Européens ».
Désolé, ce bombardement est une action préventive pour empêcher que l’Iran ne réussisse à franchir la dernière étape lui permettant l’accès au nucléaire militaire. Contrairement à ce qu’affirme Thomas Joly, tous les peuples ont à y gagner à voir échouer les plans de l’Iran des mollahs. Y compris les Européens. D’ailleurs le chancelier Allemand Friedrich Merz ne s’y est pas trompé qui a déclaré qu’Israël « fait le sale boulot pour nous ». Israël aurait certes été la première victime de l’Iran, mais l’Europe puis les États-Unis auraient ensuite été ciblés par le régime iranien qui déteste les mécréants, et leur société et ne cache nullement sa volonté de détruire nos sociétés.
Le communiqué de Thomas Joly poursuit : « Le Parti de la France n’a aucune sympathie pour le régime obscurantiste et théocratique des mollahs qui opprime depuis des décennies le peuple iranien. Mais on ne libère pas un peuple à coups de missiles. Les leçons de l’Irak, de la Libye et de la Syrie devraient suffire à mettre en garde contre cette folie belliciste ».
Les leçons de l’Irak et de la Libye… là Thomas Joly mélange tout et surtout a visiblement oublié ce qui s’est passé en Irak et en Libye.
L’Irak était dominée par le régime du despote Saddam Hussein. Après les attentats du 11 septembre 2001, les Américains ont prétendu que l’Irak cachait des armes de destruction massive et ont organisé une coalition pour aller détruire ces armes. Tout cela était une invention afin de justifier l’intervention militaire de 2003 à laquelle la France a refusé de s’associer en l’annonçant lors du célèbre discours de Villepin à la tribune de l’ONU. Le 20 mars 2003 l’intervention commence, et le 9 avril 2003 le régime de Saddam Hussein est renversé. La traque de Saddam Hussein durera jusqu’en décembre 2003. Il sera arrêté, emprisonné, puis condamné à mort. Il sera pendu le 30 décembre 2006 à Bagdad.
S’agissant de la Libye, Mouammar Kadhafi en a été le dirigeant de 1969 jusqu’à sa chute en 2011. Il était lui aussi à la tête d’un État despotique et il utilisait en outre la manne financière que lui offrait le pétrole pour financer des organisations terroristes et des mouvements de rébellion à travers la planète. Il est notamment supposé être le responsable de l’attentat de Lockerbie en 1988 et de l’attentat contre le vol 772 d’UTA en 1989, qui ont coûté la vie à 440 personnes. Au début des années 2000, il change d’attitude et parvient à revenir en grâce en aidant l’Occident dans la lutte contre le terrorisme. À partir de 2011, son pouvoir est menacé par une contestation interne qui prend de l’ampleur et se transforme en conflit armé. En août 2011, les rebelles prennent Tripoli, la capitale. Kadhafi doit fuir. Il est traqué puis capturé, torturé et tué.
Ce qu’il est important de retenir, c’est que dans les deux cas, Irak et Libye, ces pays avaient à leur tête des dirigeants qui étaient des sortes de despotes ou de tyrans, mais leurs pays étaient tenus. La disparition de ces deux dirigeants a fait exploser ces pays et proliférer les organisations terroristes, notamment en Irak, et devenir une voie de passage des migrants avec toute une mafia de passeurs, spécialement en Libye.
On voit bien qu’il n’y a aucun rapport avec ce que l’on constate aujourd’hui avec l’Iran et son problème d’arme nucléaire. « Les leçons de l’Irak et la Libye » ne sont en rien utiles pour comprendre ce qu’il faut faire aujourd’hui avec l’Iran. Donc, faisons une démonstration par l’absurde pour nous faire bien comprendre. Admettons qu’on suive le raisonnement de Thomas Joly et que ni Israël ni les États-Unis ne soient intervenus. L’Iran aurait eu très prochainement la bombe atomique. Il l’aurait utilisé très vite contre Israël, ce qui aurait automatiquement déclenché une riposte nucléaire israélienne. Et l’engrenage fatal n’aurait pas manqué de s’enclencher par le jeu des alliances et la proximité de certains pays comme le Pakistan qui a aussi l’arme nucléaire. Alors je pose une question : que dirait Thomas Joly confronté à cette situation ?… Que ce fut une bonne idée d’avoir laissé l’Iran accéder au nucléaire militaire ? Sauf qu’à ce stade, il serait trop tard pour reconnaître qu’il s’est trompé. Pour ce qui me concerne, je confirme qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Les frappes conduites contre l’Iran sont donc totalement justifiées et surtout une garantie que tout cela ne va pas dégénérer en conflit nucléaire majeur.
Enfin, un dernier passage du communiqué mérite d’être souligné : « Quant à Benyamin Netanyahou, il incarne à lui seul une politique irresponsable, belliciste et dangereuse, non seulement pour les Palestiniens qu’il massacre… ».
Pour le dire simplement, c’est incroyable que Thomas Joly écrive que Benyamin Netanyahou est un irresponsable belliciste qui « massacre les Palestiniens ». Que Rima Hassan sorte une pareille énormité n’est nullement étonnant, mais les bras m’en tombent quand Thomas Joly affirme cela. En effet, et nous n’allons pas redire toute l’histoire, mais c’est le Hamas qui a agressé sauvagement Israël le 7 octobre 2023, effectuant d’épouvantables massacres et capturant 250 otages. C’est Israël qui s’est défendu et se bat pour récupérer les otages. Plus de 50 sont encore dans Gaza dont 32 seraient morts. Israël ne « massacre pas les Palestiniens ». Israël mène une guerre pour éradiquer le Hamas et récupérer ses otages. Israël n’a pas d’autre solution, car si le Hamas n’est pas détruit, il se reconstituera et dès qu’il le pourra, il portera de nouveau des coups sérieux à Israël. Il n’y a absolument rien d’autre à attendre du Hamas. Faut-il rappeler à Thomas Joly que le Hamas est l’un, sinon le principal responsable de l’échec du processus de négociations pour la constitution de deux États. Un Palestinien et un Israël. Thomas Joly ne peut ignorer que dans la charte du Hamas figure noir sur blanc la volonté de détruire Israël.
Il faut que Thomas Joly voie les choses comme elles sont et n’inverse pas les rôles et les responsabilités.
Bernard GERMAIN
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Président Trump a réglé the problème pour un moment. Netanyahou combattant, vétéran !