Soirée Mozart à Francfort

Nous allons passer une soirée dans le vieil opéra de Francfort, très endommagé au cours de la seconde guerre mondiale et restauré en 1981, ci-dessous l’état du bâtiment en 1958 et en 1981 :

L’orchestre radio-symphonique de Francfort va nous interpréter trois œuvres du maître de Salzbourg, avec trois chefs différents. Il faut bien le dire, aujourd’hui nous avons de très bons chefs et la relève des monstres sacrés du siècle précédent est largement assurée.

Nous allons commencer avec une ouverture, celle de la Flûte enchantée. Cette œuvre, créée dans les faubourgs de Vienne le 30 septembre 1791 est un Singspiel, c’est-à-dire un opéra comportant des dialogues et des parties chantées, comme dans l’opéra-comique français.

Ici je me permets une digression. Au cours du mois de juillet 1791, un visiteur masqué s’est présenté au domicile de Mozart pour lui commander un requiem. Ce visiteur était le comte Franz von Walsegg et certainement pas Salieri comme on pourrait le croire dans Amadeus. Milŏs Forman a certes réalisé un très beau film, mais il se situe à des années-lumière de la vérité historique. Le requiem a été commandé en juillet 1791 et Mozart était capable d’écrire très vite, on le verra avec la symphonie Linz. S’il s’était mis sérieusement à l’ouvrage, il aurait pu facilement terminer le requiem avant sa mort  survenue le 5 décembre 1791. Mais à cet instant, il était plongé dans l’écriture de la flûte enchantée.

https://www.youtube.com/watch?v=qKE7yrm0EP4&list=RDqKE7yrm0EP4&start_radio=1

On estime en général que Mozart a écrit 27 concertos pour un, voire deux ou trois pianos. En réalité il faut réduire ce nombre à 23, les autres ayant été écrits par des compositeurs différents. Celui qui nous occupe est le numéro 16 K.451 composé le 22 mars 1784 à Vienne.

https://www.youtube.com/watch?v=TNDlOpXdops&list=RDTNDlOpXdops&start_radio=1&t=59s

Le 30 octobre 1783, venant de Salzbourg et se rendant à Vienne, Mozart et sa femme Constance font une halte à Linz. Le couple est hébergé gratuitement et on convie Mozart à donner un concert le 4 novembre. Oui, mais le compositeur qui était en vacances n’avait amené aucune partition. Qu’importe ! En cinq jours Mozart va nous écrire une symphonie qui va naturellement s’appeler « Linz ». Le soir du concert l’œuvre était prête et il est probable que l’orchestre l’ait interprétée sans répétition ! En ce qui concerne l’orchestration, on ne trouvera ni flûtes ni clarinettes. La symphonie porte le numéro 36 et reste une de mes préférées, surtout avec l’interprétation qui va suivre ! Comme dans le concerto K.451 l’orchestre utilise des cors et des trompettes naturels, ce qui est tout à fait logique.

Ici encore on commet une erreur en attribuant 41 symphonies à Mozart. La numéro 37 est en réalité une composition de Michael Haydn. Evidemment on n’allait pas pour autant modifier les numéros des dernières symphonies du maître de Salzbourg. La symphonie Prague garde le numéro 38 et la symphonie Jupiter le numéro 41.

https://www.youtube.com/watch?v=1yhOwDIbKr4&list=RD1yhOwDIbKr4&start_radio=1

HOMMAGE À UN AMI

Il y a quelques jours, aux alentours de minuit, m’est revenu en mémoire une œuvre de Mozart que j’avais presque oubliée, l’adagio et fugue pour orchestre à cordes. J’avais découvert ce morceau il y a plus de 50 ans avec l’orchestre de Paul Kuentz ! À peu près au même moment où je me suis rappelé cette musique, un ami décédait d’une leucémie à l’hôpital Louis-Constant Fleming de Saint-Martin. Je suis à peu près certain que mon ami n’avait jamais entendu parler de l’adagio et fugue. Mais au moins il connaissait le nom de Mozart et je rends hommage à Michel avec cette œuvre.

Pour se faire, on s’éloigne de Francfort pour aller à Cologne.

https://www.youtube.com/watch?v=DBQBNIK2Wcw&list=RDDBQBNIK2Wcw&start_radio=1

Filoxe

Dernière minute : je viens d’apprendre le décès du grand pianiste Alfred Brendel. Je lui rendrai hommage dans le prochain article.

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