18 heures, le p’tit singe vient de se poser
Après sa journée de travail il est crevé
Un grand soupir, avachi dans son canapé
Par pur réflexe il allume sa clope et sa télé
Il tombe sur ce programme hypnotique
Des épisodes palpitants, emprise catatonique…
Mon dieu, que cette pauv’dame est en peine
Des cheveux blancs !! C’est pas de veine
Abasourdi, le singe compatit à sa détresse
Heureusement, elle s’en sort tout en finesse
Une mixture dans sa tignasse et hop c’est fini
Pourvu qu’elle ne devienne pas chauve la mamie
Le p’tit singe est soulagé, sinon comment l’aider
Puis vient cette famille clairement bigarrée
Son premier tracas, ne pas être cambriolé
Figurez-vous qu’une bande de malfrats masqués
Sème la terreur et angoisse tout l’quartier
La chef, une blondasse, devrait être arrêtée
Mais que fait la police, que fait la justice
Cette méchante bande cause mille préjudices
Heureusement un bon génie apparaît soudain
Génie particulier, il va sans dire… détail anodin ?
Et lui tout seul met en fuite les vils gredins
Qu’est-ce qu’il est doué et fort ce saladin…
Ensuite instant solennel où pour une crème
Il faut encore se lever, le macaque est fatigué
Crème ? Pour ce truc trafiqué… J’ai la flemme
Il s’en fout, il connaît la recette de sa mémé !
Mais… Il n’y a aucun lien entre ces épisodes
Histoire sans sens, scénario sans méthode…
Le p’tit singe gratte ses joues, perplexe
Du chien de Pavlov il aurait acquis les réflexes ?
Ce sentiment le laisse pantois, il réfléchit
Nous subissons ces incessantes inepties
En nous de moins en moins d’humanité
Ceci n’est pas l’unique faute de la télé
Tout notre environnement est infesté
Magazines, journaux, internet… Pollués
Nous sommes bouffés par la publicité
Nos envies sans fin nous ont transformés
En moutons, en pigeons, nos esprits bousillés
Car en fait NOUS sommes devenus la denrée…
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