Dans notre précédente chronique de la folie ordinaire du journal Ha’aretz, nous avons relaté comment le quotidien des élites israéliennes jouait avec l’accusation de génocide comme un enfant joue avec des allumettes, contribuant ainsi – tout comme les intellectuels juifs qui reprennent ce narratif – à allumer le brasier de la haine antijuive en Occident et partout dans le monde.
Dans la chronique d’aujourd’hui, nous voudrions donner un autre exemple de cette folie ordinaire.
Israël tout entier a pleuré en voyant la photo terrible de Hananel Guez, mari de Tsala h.y.d, lâchement assassinée par un terroriste arabe il y a deux semaines, portant en terre le linceul minuscule abritant la dépouille mortelle de leur fils, qui est décédé après que les efforts prolongés pour le sauver aient finalement échoué.
Israël tout entier ? Non… Une petite frange radicale du public israélien préfère apparemment verser ses larmes sur les “enfants de Gaza” et réserve toute sa compassion à nos ennemis et à leurs enfants.
Le quotidien Ha’aretz donnait vendredi un exemple particulièrement cruel et révoltant de cette attitude inhumaine, qui se pare des vertus de la “compassion” sélective dont sont tellement friands les “belles âmes” de la gauche israélienne et juive. Dans sa chronique télévision en dernière page du quotidien, Roguel Halper se livre à un exercice de déshumanisation du père et mari endeuillé Hananel Guez, exercice qui ne dépareillerait pas les pages du Stürmer nazi ou de ses équivalents du monde arabo-musulman contemporain :
“Les diffusions télévisées des oraisons funèbres lors de l’enterrement des colons de Judée-Samarie, victimes du terrorisme ou de la guerre, sont devenus l’équivalent fondamentaliste juif des sermons incitant à la haine des imams radicaux dans les mosquées le vendredi. Sous couvert de deuil, est diffusée une théorie raciale de suprématie juive kahaniste et messianiste. L’oraison funèbre prononcée par Hananel Guez lors de l’enterrement de son fils, le bébé Ravid Haïm, décédé deux semaines après l’attentat qui a coûté la vie à sa mère Tsala près de l’implantation de Bruchin, a été entièrement diffusée sur la 14e chaîne…
Cette oraison parlait du rêve de chasser tous les Arabes et de renforcer la vision du monde messianiste. “Alors que faut-il faire ?”, a-t-il demandé de manière provocatrice. “C’est très simple. Nous devons réaliser le transfert. De tous”. Il a appelé “tous les Arabes” à “partir à Honolulu” ou “sur la lune”, en rappelant à Nétanyahou que Trump expulsait les émigrants illégaux. On pouvait penser que de son point de vue, les Palestiniens habitants de Judée-Samarie sont tous les émigrants illégaux, mais en réalité c’est encore pire. Selon lui, ce sont des “bêtes sauvages” qu’aucun autre pays n’accepterait sur son territoire”.
“Alors qu’il portait en terre son bébé, Guez n’a eu aucune compassion pour les enfants, les pères et mères des autres peuples, des autres familles… Il a appelé à exécuter sans délai “tous ces assassins”. Dans le studio, la représentante de l’organisation fasciste (sic) “Réservistes – génération de la victoire” a expliqué qu’au lieu de s’occuper d’un terroriste isolé, il fallait s’occuper de tout son village, de sa culture, en bref, de “tous ces assassins”…
Cet article – qui est conforme à la vision du monde de la plupart des journalistes de Ha’aretz et d’une grande partie de son lectorat (heureusement en forte diminution depuis le 7 octobre) – montre que la compassion est toujours sélective. Ceux qui éprouvent de la compassion pour les habitants de Gaza, pour ces “civils innocents” qui ont participé aux pogromes du 7 octobre et qui continuent de soutenir le Hamas jusqu’à ce jour, n’ont aucune compassion pour les victimes juives du terrorisme arabe. Pire : ils les détestent ouvertement, comme le démontre cette chronique de la folie ordinaire.
Le Talmud avait énoncé il y a longtemps cette vérité éternelle : “Celui qui a pitié des méchants est cruel envers les Justes”. C’est le cas du journal Haaretz et de tous ceux qui, en Israël comme à Paris, prétendent verser des larmes sur les “enfants de Gaza” tout en vilipendant les pionniers de Judée-Samarie. Comme l’écrivait récemment le linguiste Jean Slamovicz au sujet de Delphine Horvilleur, “cette victimisation des agresseurs” procède d’un “narcissisme vertueux” et d’une “arrogance morale” qui contribue à “renforcer l’antisionisme”. On ne saurait mieux dire.
J’invite mes lecteurs à continuer de signer la lettre ouverte / pétition que j’ai adressée à D. Horvilleur à ce sujet, ici :https://chng.it/nKbYJ9zmFm
Pierre Lurçat
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Cette attitude de la gauche est incompréhensible et préjudiciable aux juifs dans le monde, pas seulement en Israël.
Bonjour Pierre. Sur mon blog. Merci
Bonjour,
Merci pour ce texte magnifique.
PS : Il n’y a pas que Trump qui expulse.
La si « morale » Algérie, le fait et avec brutalité, mais aussi le Maroc, la Tunisie etc etc
Ces juifs gauchistes sont restés bloqués sur la 2e guerre mondiale dans leur tête. Ils s’identifient aux » minorités opprimées » donc les arabes, et recherchent désespérément le bon palos gentille victime, quitte à l’inventer, ce qui évidemment est très dangereux, surtout quand ils arrivent au pouvoir.
Des traîtres il y en a partout. C’est comme ça que l’ennemi avance.
Sont à loeuvre les mêmes ressorts pervers j’ose le dire, que lors du massacre au Bataclan. Qu’on se souvienne de « Après le Bataclan, un père sur le chemin de la haine » contre Patrick Jardin.
https://www.lemonde.fr/long-format/article/2018/09/28/apres-le-bataclan-un-pere-sur-le-chemin-de-la-haine_5361248_5345421.html
TRès juste rapprochement, Bermudienne, merci.