Le co-fondateur de Vox : à Madrid, les mollahs ont tenté de me tuer

J’ai lu cette interview et elle m’a beaucoup intéressé par les révélations qu’elle apporte sur le régime iranien. Je me permets de lz conseiller aux lecteurs de Résistance républicaine, même si l’européisme de Harold Hyman les fera tiquer, car son analyse de l’Iran, les liens qu’il évoque entre l’Iran et les assassins du Hamas sont intéressants.
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À Madrid, les Mollahs ont tenté de me tuer

Entretien avec l’Espagnol Alejo Vidal-Quadras, ancien vice-président du Parlement européen et cofondateur de Vox.

Longtemps chef des conservateurs en Catalogne, vice-président du Parlement européen de 1999 à 2014, ce professeur de physique nucléaire est opposé au nationalisme catalan, et au régime des Ayatollahs en Iran. En 2023, il échappa à une tentative d’assassinat dans une rue de Madrid. Un tueur à gages lui tira une balle au visage. L’enquête a été confiée à la police espagnole antiterroriste. Plusieurs individus, dont le meurtrier présumé, ont été arrêtés en Espagne, aux Pays-Bas et dans d’autres pays. La sophistication de la tentative porte les marques d’une opération commanditée par un État.

Causeur. Pourquoi cet intérêt pour l’Iran de votre part ?

Alejo Vidal-Quadras. En 1999, au Parlement européen, j’ai été abordé par des amis de l’Iran libre. J’ai rencontré le CNRI, Conseil national de la Résistance d’Iran, également connu du nom de sa principale composante, les Moudjahidines du Peuple d’Iran. Je connaissais déjà le cas de la dictature criminelle en Iran, bien sûr, mais grâce à eux, j’en ai connu les moindres détails. Il s’agit d’une dictature religieuse terroriste, toxique, qui empoisonne toute la région, et qui contamine le contexte mondial global. Elle commet des atrocités contre son peuple, et d’innombrables violations des droits de l’homme. Je me suis engagé contre ce régime, et j’ai fini par faire de cette cause une de mes principales activités.

Pourquoi les mollahs vous haïssent-ils ?

Le régime à une histoire de crime. En Iran, c’est une machine à tuer. Sous la présidence actuelle de Massoud Pezeshkian, un millier de personnes ont été assassinées. Et l’on tue des dissidents en exil. Mais, depuis 2018 ont commencé les attaques contre des personnalités politiques occidentales, celles qui soutiennent le CNRI. Je suis devenu l’une des plus visibles. En octobre 2022 le régime a publié une liste de ses ennemis et moi, j’étais numéro 1. En 2018 déjà, il y a eu un complot pour déposer une bombe à Villepinte lors d’un congrès anti-régime pour tuer Mme Myriam Rajavi, présidente du conseil. Il y eu ensuite d’autres cibles, comme John Bolton, Mike Pompeo, d’autres encore, puis moi, en 2023 à Madrid. Aux États-Unis les complots furent démantelés par les services secrets. En Espagne, le tueur à gages m’a tiré dessus, mais grâce à un geste de la tête, la balle m’a seulement transpercé les deux joues, miraculeusement, puis le pistolet s’est enrayé. J’en ai quand même eu pour sept mois de convalescence. En me ciblant, le régime cherchait à intimider les hommes politiques d’Europe.

Quelle serait la bonne attitude à adopter envers eux, selon vous ?

La politique de dialogue et de négociation a échoué. Les accords avec les ayatollahs pour un statu quo sur des dossiers commerciaux, industriels ou nucléaires, visant à la coexistence, ne fonctionnent pas. Car le régime considère cela comme de la faiblesse, et il redouble d’agressivité. L’apaisement ne les calme pas, au contraire cela provoque l’effet inverse ! Maintenant, le moment est venu de changer et d’être enfin vraiment fermes. Cela peut paraitre paradoxal. J’ai critiqué toute ouverture d’ambassades dans les grandes capitales diplomatiques, et c’est pourquoi j’ai été ciblé.

En Occident, deux choix s’offrent à nous : soit dialoguer, soit se fermer. En effet, il y a la politique de principes, et la realpolitik. J’accepte que la politique ne puisse pas uniquement consister en de grands principes. Cependant, dans le cas iranien, les deux options convergent totalement : sur le plan pratique, la République islamique d’Iran ne va pas se transformer en démocratie sans bombe.

Quelle différence entre l’Iran et la Chine?

La Chine veut remplacer l’hégémonie des États-Unis. Mais elle ne recherche pas le chaos, elle n’entend pas détruire le monde occidental. Or le programme de République islamique d’Iran est de le détruire. Il faut prendre sa propre idéologie au sérieux. Sur Israël, notamment. Et puis contrairement à la Chine, la République islamique d’Iran crée une crise permanente.

Comment obtenir la fin d’un tel régime ? L’ostracisme, la guerre, une révolte populaire ?

Ce régime n’est pas soutenable, pas viable. Pinochet, Videla, Mussolini, Hitler, Staline – tous finissent mal, c’est une loi de l’histoire. Depuis 46 ans de régime iranien, nous avons la terreur à l’intérieur et à l’extérieur. Le Hamas, les Houthis, le Hezbollah : tous sont ses employés et c’est une manière de survie pour lui !

Les Ayatollahs veulent des armes nucléaires pour terroriser d’autres pays, à l’instar de la Corée du Nord. Aujourd’hui, le peuple iranien vit dans une pauvreté et sous une répression terribles. L’attaque du 7-Octobre 2023 autour de Gaza a été planifiée en Iran, et financée par lui. Le Hamas a suivi les ordres de Téhéran. Mais le régime a une faiblesse : la faillite économique et des protestations internes énormes. Aujourd’hui, les camionneurs sont en grève depuis des jours. Les prix de l’essence sont trop élevés, les routes sont en mauvais état, et les revenus du pétrole prioritairement dirigés vers les fameux proxies ou les cadres du régime. Et puis, la Syrie est tombée, le Hezbollah et les Houthis ont été décimés, Israël a frappé les élites de Hezbollah et du Hamas.

Comment voyez-vous l’administration Trump à cet égard ?

Elle est plus sévère que celle de M. Biden. Maintenant, on a une opportunité de renverser le régime. Allons vers la démocratie, vers le peuple et avec le CNRI. Il serait naïf de ne pas profiter de l’occasion.

Terminons sur le nationalisme catalan: vous vous y êtes de tout temps opposé. Pourquoi ? Quel est le danger antidémocratique, franchement ?

Je suis catalan, mais le nationalisme séparatiste de la fin du 19e siècle est un projet qui veut un État par nation, ce qui est une doctrine antidémocratique. Le nationalisme n’est pas le patriotisme. Les sociétés actuelles sont plurielles, et le nationalisme uniformise par coercition. Prenons la langue : les nationalistes ne veulent que le catalan, et élimineraient l’espagnol de la société alors que plus de la moitié des Catalans parlent espagnols chez eux ! La conséquence du nationalisme serait l’affaiblissement décrété des droits des citoyens. Et c’est ruineux économiquement. Avec l’indépendance, c’est la sortie de l’Union européenne assurée.

Seriez-vous le dernier spécimen du conservateur humaniste et non populiste ?

J’espère ne pas être le dernier. Je suis un libéral-conservateur. Je serais au groupe des conservateurs réformistes, pas chez les patriotes dont l’idée d’Europe est trop sceptique. Ils n’ont pas compris le projet, même si l’UE se mêle de trop de domaines. Certes, l’UE a son déplorable agenda 2030, et son lot de wokisme… Mais l’union des citoyens et des États dans un grand marché, avec la prospérité à la clé, cela demeure une idée extraordinaire. 

https://www.causeur.fr/a-madrid-les-mollahs-ont-tente-de-me-tuer-310658

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3 Commentaires

  1. Puisqu’il n’y a plus de frontières et que n’importe qui, même le pire des terroristes, peut aller n’importe où sans avoir de contrôle et sans être refoulé, plus personne ne sera à l’abri en Europe et en Occident.
    –On ne peut pas mettre un flic derrière chaque muss .

  2. Ce bonhomme est sans intérêt.
    et soutenir des moudjahidines quelle drôle d’idée !!
    Pourquoi ne pas soutenir Daesh, alors ?
    Et l’UE lui convient ? Pas à moi.
    FREXIT VITE VITE

    • Il est européisme, mais tout de même lucide. A la fin de l’interview il reconnaît les écueils de l’UE dixit Certes, l’UE a son déplorable agenda 2030, et son lot de wokisme.