Crépol : quand la vie rurale est attaquée

C’est aussi cette fracture grandissante entre les métropoles — les médias acquis à la fiction du vivre-ensemble — et la France périphérique, qu’on veut mettre au pas du multiculturalisme.

Cette même fracture qu’on retrouve entre le récit médiatique et la réalité vécue par les habitants et leur colère.

Cette colère et la peur aussi ont verrouillé la parole. Alors, tout au long de ce documentaire, vous verrez des gens anonymes ; car dans cette affaire, les victimes ont peur des représailles, peur du jugement des médias, peur que la justice nous en tienne rigueur même. Cette même justice qui se refuse toujours à reconnaître les injures racistes anti-Blancs comme circonstances aggravantes. « Gwer », « sales Français », circulez, vous n’avez rien entendu ! Alors beaucoup se sont résignés : à quoi bon se faire entendre.

Je vous propose donc de me suivre dans cette enquête, qui fait déjà l’objet d’une tentative de réécriture dans un livre teinté de culture de l’excuse. C’est l’histoire d’un bal, l’histoire des jeunes de cité ultra-violents, une histoire beaucoup trop symptomatique de notre époque.

Pour ces auteurs, le racisme et l’enfance difficile de ces jeunes viennent expliquer leur ultra-violence et leurs provocations à un bal où on les a pourtant laissés entrer (malgré le fait qu’ils portaient des armes).

Dans mon documentaire, j’ai pu interroger des avocats brillants, des auteurs sur le racisme anti-Blancs, toujours ignoré par le juge d’instruction, ainsi que des habitants de la vallée de l’Herbasse. Ils ont assisté au bal, à l’ensauvagement de leur région, et, avec écœurement, au mépris et à la transformation du récit.

Baudoin Wisselmann
Rédacteur en chef de Frontières+