Comment les moines se sont retrouvés sur les blasons de villes françaises ?

Les blasons des villes de Savigneux et Mazière-aux-Bons-Hommes © Wikipédia

Savez-vous que les armoiries qui représentent les communes existent depuis 1696 sur l’ordre du roi Louis XIV ? Et bien figurez-vous que sur certaines d’entre elles, ce sont des moines qui sont représentés. Mais pourquoi y a-t-il des moines sur ces blasons ? Embarquez avec Divine Box, et vous saurez tout sur ces petits détails qui font la richesse des blasons en France !

Un symbole de la puissance d’une abbaye

Embarquons dans la machine à remonter le temps, et dirigeons-nous à l’abbaye de Lérins, au XVe siècle. Le monastère avait en ce temps de nombreuses possessions en Provence comme la ville de Cabris, qui laissera plus tard émerger la ville de Peymeinade. Ces terres sont entretenues par les moines et enrichissent les communes, ce qui permet aux habitants de subvenir à leurs besoins.

Ainsi, dès que l’édit sur les armoiries est promulgué par Louis XIV en 1696, la commune choisit tout naturellement de placer sur ses armoiries les moines de l’abbaye de Lérins. On retrouve de cette manière deux moines en habit marron, qui représentent les deux prieurés fondés par l’abbaye. Dans leurs mains, les frères tiennent une houe et une faucille, en référence à la précieuse contribution des moines dans l’enrichissement de la région.

Aujourd’hui, l’abbaye de Lérins accueille 21 moines cisterciens venus de l’abbaye de Sénanque au milieu du XIXe siècle. Vous les reconnaîtrez avec leur habit blanc et le scapulaire noir. 

Voici le blason de la ville de Peymeinade, où sont représentés deux moines défricheurs © Ville de Peymeinade

Garder le souvenir d’un moine audacieux

Dirigeons-nous désormais vers la Bretagne, au VIe siècle, quand la région était encore une terre païenne à évangéliser. C’est l’évêque du lieu saint Félix qui a envoyé un moine, Martin de Vertou, dans le sud de la Bretagne. Ce moine a entrepris durant sa mission de construire un pont reliant la Bretagne au Bas-Poitou. Cela représentait environ trente kilomètres, selon un ordre de grandeur que les légendes maîtrisent toujours à merveille !

C’est grâce à ce chantier titanesque que la ville prendra donc le nom de pont Saint-Martin ou Pont-Marzhin en breton. Et en remerciement, la ville plaça le moine sur le blason de la ville. On retrouve ainsi au centre de l’armoirie notre célèbre Martin de Vertou tenant dans sa main une truelle.


Statue du moine Martin qui a évangélisé la Bretagne avec le blason de la ville de pont Saint-Martin © Ville de pont Saint-Martin et Le Blason de la Ville de pont Saint-Martin © INSEE

 

Faire mémoire d’un filou !

Pour cette nouvelle aventure, mettons le cap sur Monaco en 1297 ! Un puissant homme d’état d’origine génoise nommé François Grimaldi, avait le profond désir de s’emparer du pouvoir de la ville de Monaco. Un beau jour de janvier 1297, il décide d’exécuter un plan assez rocambolesque. Il se présente aux portes de la ville, déguisé en moine franciscain ! Les gardes, rassurés par l’habit religieux, accueillent sans difficulté notre héros… Et une fois la nuit tombée, le conquérant ouvre les portes pour laisser entrer ses soldats. La ville tombe très vite et devient possession de François Grimaldi, qui est le premier de la célèbre dynastie des Grimaldi !

C’est de cette manière qu’est placé sur les armoiries de Monaco « deux frères mineurs chevelus, barbus et chaussés, portant chacun une épée levée, debout sur une banderole, avec la devise : Deo Juvante (avec l’aide de Dieu) ». Comme quoi l’habit ne fait pas le moine ! Un fin clin d’œil à la mémorable prise de Monaco !

 Armoiries de Monaco où sont représentés deux moines © Palais princier de Monaco

 

Pour faire de l’humour : la ville de Bure

Nous voilà maintenant dans la Meuse et plus précisément à… Bure. En bas à gauche du blason de cette ville, peut être aperçu un moine franciscain, vêtu d’une robe de bure. Tiens, quel hasard !

Néanmoins, ce n’est pas de la Meuse que vient la bure ! Auparavant, la bure désignait une étoffe bon marché de laine grossière qui servait de nappe recouvrant la table de travail, et qui permettait ensuite aux pauvres et aux pèlerins de se vêtir pour se réchauffer l’hiver.

Ce n’est donc pas pour le lieu du même nom que la bure doit son nom, mais bien au tissu qu’elle désigne. Cet habile jeu de mots a tout de même inspiré la ville de bure qui a placé sur son blason un moine portant un jeu de mots ! Les Meusiens ont de l’humour !

Blason de la ville de Bure dans la Meuse © INSEE n° 55087

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En quelques mots

Vous êtes désormais des fins connaisseurs des moines dans les blasons des villes françaises. Alors maintenant, il est temps d’approfondir le sujet pour découvrir le fantastique travail des moines et acheter des produits monastiques.

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1 Commentaire

  1. La longue époque ou les moines faisaient la France… Aujourd’hui le peuple français inculte pense que cette noble tâche doit être dévolue au sarrasins.
    Quarante ans de propagande, de rabâchage de mensonges, de matraquage des ciboulots faibles, ça fait sournoisement des dégâts.