Élections turques truquées, opposants emprisonnés : Erdogan peut rentrer dans l’UE

Les Français et les Américains sont des amateurs avec leurs soi-disant bugs informatiques. En Turquie, le soir des élections de mars 2014, en plein dépouillement, 35 villes ont été subitement plongées dans le noir. Par mesure de sécurité, la police fait évacuer les bureaux de vote.

Le lendemain, alors que les islamo-mafieux au pouvoir avaient encore gagné, le gouvernement a expliqué que l’électricité avait été coupée par un chat entré dans un transformateur ! Depuis, à chaque élection, de malheureux félins vont se faire griller, là où l’opposition est bien placée.

Le maire d’Istanbul, un caillou dans les babouches de Erdoğan

Ekrem Imamoğlu a été élu maire le 31 mars 2019. Laïc assumé, il a réussi l’improbable synthèse des libéraux et des Kurdes, provoquant la fureur des islamistes. Qui ont fait annuler l’élection le 6 mai. Et Imamoğlu a été réélu le 23 juin avec une marge inédite dans des scrutins municipaux. Les recomptes frénétiques n’ont pas réussi à l’évincer.

Réélu pour la troisième fois le 31 mars 2024 avec un million de voix d’avance sur son adversaire de l’AKP, le parti islamo mafieux de l’indéboulonnable dictateur depuis plus de vingt ans. Premier ministre en 2003, Erdoğan a commencé par réduire les droits de l’opposition, avant de changer la Constitution pour devenir en 2014, Président avec les pleins pouvoirs. Une fronde militaire d’inspiration kémaliste (laïque) en 2016 échouera à chasser l’usurpateur, amplifiant son extrême paranoïa.

Il n’a jamais pardonné les affronts que lui a infligés le maire d’Istanbul. Lequel apparaissait comme un candidat solide à la prochaine présidentielle de 2028. Mais Erdoğan est un calculateur infâme qui a anticipé pour interdire à son concurrent de se présenter.

Une condamnation à 30 mois de prison en 2022 pour « manque de respect aux organisateurs de l’élection » était bloquée par les juridictions d’appel et de cassation qui en différaient l’exécution. Jamais à court d’imagination, Erdoğan a pondu un décret disposant que, pour être candidat, il faut être titulaire d’un titre universitaire. Suivi d’un autre décret annulant purement et simplement la maîtrise de management de Imamoğlu. Avant de faire procéder à son arrestation.

Mais le peuple prétend avoir son mot à dire

Ekrem Imamoğlu est en garde à vue avec une centaine de membres de son parti, le Parti républicain du peuple, raflés dans tout le pays. Depuis mercredi, les manifestations pour la libération du maire d’Istanbul se multiplient en Turquie. Et pas seulement dans sa ville.

À Istanbul, 300 000 manifestants ont été comptés par des observateurs étrangers, malgré le blocage des routes et des ponts menant à la ville. Les protestations s’amplifient, en dépit des interdictions de rassemblement dans les grandes villes de Turquie, Istanbul, Ankara, Izmir. Et les brutalités policières ne tarissent pas le flot des révoltés.

Des rumeurs circulent selon lesquelles le dictateur turc, conscient de la détérioration de l’image de son pays avec une chute de 18 % de la Bourse en 3 jours, nuisant aux rentrées de devises, aurait demandé à Macronescu des conseils pour mater la rébellion « sans faire couler trop de sang » (sic) dans un pays où il est fréquent que la flicaille tire à balles réelles sur les opposants

On dit que des agents spéciaux de l’ambassade de France coopéreraient avec les nervis de la PÖH (Gestapo ottomane). Force est de constater de troublantes ressemblances : Usage de canons à eau colorée et de grenades d’intimidation. Abus de balles dites de défense (LBD) visant les bras, les jambes, les visages, les yeux et l’entre-jambes. Bandes de voyous libres d’agir à la manière des black blocs pour amplifier la pagaille, afin d’attribuer aux manifestants les actes de vandalisme.

Sans se laisser impressionner, Ozgur Ozel, le chef du CHP de la province, a mis en garde les forces de l’ordre : « Si vous tentez de toucher au maire d’Istanbul, Istanbul elle-même vous brisera. J’interpelle une fois de plus le chef de la police. Si vous provoquez les gens avec des actes de violence, je ne réponds plus de rien. Nous avons le nombre pour nous. »

Le tyran s’accroche au pouvoir contre ce qui pourrait être le début d’une révolution

« La Turquie ne cédera pas à la rue » se rengorge le despote turc. Mais le nombre de personnes bravant l’interdiction de manifester ne cesse de croître. Chaque jour. Beaucoup de Turcs sont dans la rue parce qu’ils en ont ras le bol de vivre dans une dictature où ils n’ont plus aucun droit.

Taxés d’indifférence, des jeunes gens qui étaient enfants en 2013, à l’époque des manifestations antigouvernementales de Gezi, énoncent des évidences : « Nous ne sommes pas apolitiques ! Depuis des années, beaucoup ont peur. Ils sont paralysés, réprimés par le pouvoir… Mais quelque chose a changé, les digues sont en train de céder. »

Imamoğlu a été condamné samedi 22 mars par un tribunal spécial après une procédure expéditive, et remplacé par un administrateur non élu. Or la Turquie est membre de la CEDH qui garantit des procès équitables. Mais il est probable que cet aréopage islamisé fermera les yeux sur cette forfaiture.

Istanbul est une ville à part dans le monde musulman

Principale agglomération du pays, loin devant Ankara la capitale, c’est une conurbation de 15 millions d’habitants. Forte d’un héritage historique et culturel cosmopolite. Longtemps le français a été le langage des élites dans un pays où l’on parle 37 langues et dialectes. La majorité des Stambouliotes pratiquent un islam de pure forme. Ostensible quand ils espèrent quelque faveur de l’administration ou de la justice.

Jusqu’à une époque récente, on y servait librement de l’alcool. Le raki, eau de vie à 50° est la boisson nationale des Turcs. Mais les plus aisés ne se privaient pas de whisky, gin et vodka… Beaucoup de femmes non voilées s’habillaient « de façon impudique », comprendre comme des Occidentales. Moins impudiques toutefois que celles de lupanars de Galata exhibées en vitrine comme à Amsterdam.

Il arrivait même de voir des « blasphémateurs » grignoter un fruit ou un sandwich dans la rue en plein ramadan. Sans qu’une foule fanatique les lynche. Mais ça, c’était avant la dictature islamiste qui a mis fin à la modernisation de Mustapha Kemal Atatürk. Dont il ne subsiste que l’usage de notre alphabet. 

Les mahométans intégristes qui rêvent de reconquérir Istanbul doivent tenir compte du fait que cette cité industrieuse où résident de nombreux étrangers « aux mœurs scandaleuses » produit 20 % du PIB du pays et 40 % de ses recettes fiscales. Grâce en partie au Bosphore qui rançonne trois à quatre fois plus de navires que le canal de Suez.

Plus rien ne devrait empêcher l’entrée de la Turquie dans L’UE. Tant de points communs les rapprochent. Si toutefois, la présence « impure » de Pustula ne contrarie pas trop Erdoğan, pieux intégriste.

Tricher aux élections, les faire annuler quand on les perd, et trouver des juges serviles pour empêcher les opposants de se présenter, c’est du classique dans toutes les dictatures. Ces actions honteuses ne sont pas le monopole de la Turquie. L’UE les a pratiquées en Ukraine, en Moldavie, en Roumanie, en Autriche et en France.

Les 85 millions de Turcs fourniraient un appoint appréciable aux autocrates de l’Eurocrature. Sans craindre l’islamisation de l’Europe. C’est déjà en cours par d’autres voies. Le seul problème est la présence de Pustula la Hyène qui ne sait pas rester à sa place. Humble et soumise. 

Personne n’a oublié l’affront fait à la Boche qui croyait représenter l’Eurocrature quand le 8 avril 2021, le Grand Turc l’a reléguée à l’écart, avec une tasse de thé et un petit gâteau, seule sur un divan (celui où il saute ses secrétaires ?) tandis que les hommes discutaient des choses sérieuses à la table des négociations.

La fierté de la Hyène en a pris un coup, et elle a même osé protester. Mais sans modifier une virgule à la ligne de la politique de l’UE en faveur des islamistes de tout poil. En Europe comme dans leurs pays.

Christian Navis

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Ripostelaique.com

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1 Commentaire

  1. « aurait demandé à Macronescu des conseils pour mater la rébellion », là je suis certain qu’il a frappé à la bonne porte.