Comment le média islamo-wokiste du Qatar AJ+ influence la jeunesse pour déstabiliser la France
Avec ses vidéos colorées, son logo épuré, son ton humoristique et son positionnement éditorial revendiqué comme progressiste, le média AJ+ séduit chaque année de plus en plus de « jeunes occidentaux ». Pourtant, derrière sa façade woke « ouverte sur le monde », le média qatari se révèle un puissant outil de déstabilisation de nos sociétés occidentales. Explications avec Olivier Vial, directeur du Centre d’Études et de Recherches Universitaire (CERU).
Voilà maintenant près de 8 ans que les vidéos du média AJ+ se répandent comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux en France. Peut-être n’en avez-vous jamais entendu parler et pourtant, les chiffres d’audience de cette chaîne, destinée aux « générations connectées et ouvertes sur le monde » — comprendre « les jeunes » — donnent le tournis. Comptez pas moins de 715 000 abonnés sur Instagram, 733 000 sur YouTube (115 790 828 vues au total) et plus de 2 millions sur Facebook.
Des chiffres inquiétants au regard du projet de déstabilisation menée par la dernière-née du groupe qatari Al Jazeera, créé par l’émir Hamad Al Thani au moment de sa prise de pouvoir en 1995. Car derrière sa façade progressiste et chamarrée, AJ+ se révèle un média à double visage et un puissant outil d’influence au service du Qatar et de son idéologie proche de celle des Frères musulmans.
Voir aussi : Al Jazeera lance AJ+ en France :
(De même, AJ+ est très engagé dans la défense de Tariq Ramadan, présenté comme une victime du racisme anti-musulman.)
Dans une note présentée dans le cadre d’une table ronde au Sénat (intitulée « Frères musulmans, quelle influence sur la jeunesse en France ? »), Olivier Vial, directeur du CERU, chargé du programme « RadicalitéS » , a offert une analyse approfondie des stratégies de subversion utilisées par ce média pour influencer les jeunes générations occidentales.
Pour l’Observatoire du journalisme, il revient en détail sur les conclusions de son étude « AJ+, le fer de lance de la stratégie subversive du Qatar en France ».
Pourquoi avoir choisi d’enquêter sur ce média en particulier ?
Ce qui nous a poussé à enquêter sur AJ+, c’est le fait de découvrir que ce média intégralement financé par le Qatar a aujourd’hui plusieurs millions d’abonnés en France et, pourtant, il reste quasiment inconnu des décideurs politiques, médiatiques… Quand on s’est aperçu de l’influence de ce média dans des catégories bien spécifiques de la population en France et en Occident, on a voulu se pencher dessus.
Nous nous sommes très rapidement aperçus qu’AJ+ n’est pas un média comme les autres. Il a une ligne éditoriale extrêmement originale et ambivalente : d’un côté, il reprend des codes graphiques très modernes, jeunes et « wokistes » et, d’un autre côté, il est capable de défendre les positions conservatrices d’un islam politique radical proche de celui des Frères musulmans. L’alliance de ces deux identités nous a semblé à la fois étonnante et dangereuse. Cela a motivé notre envie de consacrer une étude sérieuse sur ce média.
Dans votre enquête, vous expliquez qu’il est difficile de percevoir, de prime abord, la vraie nature d’AJ+. Qu’entendez-vous par là ?
L’ambivalence de ce média est difficile à saisir. Si vous regardez simplement une vidéo d’AJ+, vous ne pouvez pas comprendre l’intégralité du discours que le média entend proposer à ses cibles. En revanche, quand on commence à regarder plusieurs vidéos, on comprend que ce média est « progressiste » avec beaucoup de guillemets.
En 2018, alors que la France découvre timidement le « wokisme », AJ+ publie déjà une vidéo pour vanter les identités de genre multiples. Et, dès le départ — avec cette vidéo qui a enregistré un nombre considérable de vues — AJ+ est allé très loin puisque le média évoque les mouvements LGBTQQIP2SAA. L’idée est de présenter et défendre avec beaucoup de « bienveillance » la rhétorique issue des études de genre. Ce qui semble extrêmement étonnant puisque, quelques vidéos plus tard, ce même média va faire la « promotion » du Hamas et développer des thèses favorables à tous les mouvements proches des Frères musulmans. Un esprit classique peut avoir beaucoup de mal à comprendre où ces gens-là veulent en venir en diffusant ce qui paraît, au premier abord, complètement contradictoire.
Comment expliquez-vous ce paradoxe flagrant ?
Il faut bien comprendre que la ligne d’AJ+ peut paraître contradictoire si son objectif est de défendre un système de valeurs. Or, ce n’est pas l’objectif principal de ce média.
AJ+ — qui est la déclinaison d’Al Jazeera à destination de la jeunesse en Occident — n’est pas un média de « soft power » comme son « grand frère » : son objectif n’est pas de promouvoir les valeurs de l’émirat à l’étranger. En réalité, c’est un outil de subversion dont le but est de déstabiliser les valeurs occidentales et de l’Occident. En clair : c’est une arme d’ingérence. Quand on comprend cela, on comprend mieux pourquoi ils investissent ces deux pôles qui peuvent paraître contradictoires.
AJ+ s’adresse en réalité à deux publics très ciblés, deux jeunesses très différentes. Cela est rendu possible par les algorithmes qui permettent de cibler des communautés très précises et de les enfermer ensuite dans « des bulles algorithmiques » : quand une personne commence à liker une vidéo d’AJ+ qui lui est suggérée, elle va rentrer dans cette bulle et recevoir davantage de vidéos du média sur ses réseaux sociaux. Cela permet à AJ+ d’avoir une mainmise sur une partie de la jeunesse.
Dans votre enquête, vous évoquez justement la « stratégie de la tenaille » menée par AJ+ en ciblant spécifiquement deux catégories de jeunes que tout semble opposer. Pouvez-vous détailler les rouages de cette « stratégie de la tenaille » ?
AJ+ vise deux jeunesses différentes : une première qui est celle issue — pour simplifier — des quartiers. L’objectif des vidéos que va lui faire parvenir AJ+ via les algorithmes est de provoquer chez elle du ressentiment, une aversion vis-à-vis de la culture et de la civilisation du pays dans lequel cette jeunesse vit. Pour ce faire, AJ+ va essentiellement mettre en avant des vidéos sur le racisme systémique, les violences policières…
L’idée d’ AJ+, motivée par une très forte volonté de déstabilisation, est de faire en sorte que cette jeunesse soit de moins en moins intégrée.
De l’autre côté du spectre, AJ+ vise également une jeunesse étudiante issue de familles plus aisées auprès de laquelle le média va développer un autre discours. Son but ? Créer chez cette jeunesse un sentiment de culpabilisation et de rejet de sa culture. L’objectif à terme est que cette jeunesse-là devienne wokiste et fasse siennes les thèses sur le dé-colonialisme, sur le racisme systémique, sur les violences policières…
En ciblant de manière spécifique ces deux communautés, AJ+ « prend en tenaille » l’identité et la culture de nos pays occidentaux : d’un côté, le média « forme » nos futures élites à détester leur culture et, de l’autre côté, elle apprend à des jeunes issus de l’immigration à détester le pays dans lequel ils vivent.
C’est ce qu’on appelle également « la stratégie du fil de fer » qui a été définie par Giuliano da Empoli dans Les ingénieurs du chaos. Dans ce livre, Giuliano da Empoli explique qu’une des manières de créer le chaos est de s’y prendre comme pour « couper un fil de fer » : si on veut couper un fil de fer, il ne faut pas le tirer très fortement dans un sens mais, au contraire, il faut le tirer très rapidement de gauche à droite, de manière répétitive, jusqu’à ce que le fil de fer finisse par céder.
C’est exactement la stratégie mise en place par AJ+ qui va tantôt mettre un grand coup wokiste, tantôt un grand coup en faveur d’un islam radical proche des Frères musulmans.
Comment AJ+ arrive à faire adhérer ces deux publics autour d’un même projet et de valeurs aussi radicalement opposées ? On imagine mal des jeunes issus de l’immigration adhérer aux thèses wokistes, pro-LGBT, et inversement…
L’objectif n’est justement pas d’allier les deux puisque la stratégie du média n’est pas de convaincre ou d’imposer des valeurs. L’objectif est de créer de la dissension, de la subversion et de faire en sorte que, des deux côtés du spectre, tous rejettent la France et la culture française.
Par ailleurs, c’est là où la stratégie d’AJ+ est très habile : en allant très loin dans le wokisme auprès de jeunes qui ne sont pas wokes du tout, cela crée de « l’engagement » sur les réseaux sociaux. Chacun y va de son commentaire, de sa critique… Cela augmente significativement l’audience de la chaîne. La stratégie est doublement gagnante puisque, à côté de ça, la partie du public « issue des quartiers » renforce sa conviction de ne pas être chez elle en France, « un pays où se mélange toutes les identités de genre ». Cela renforce sa détestation de notre pays.
Vous reprenez dans votre étude, l’analyse de Lorenzo Vidino, directeur de recherche sur l’extrémisme à l’université George Washington, qui affirme que le wokisme constitue « un vecteur politique parfait pour les islamistes ». Pouvez-vous expliquer ce processus qui amène des jeunes wokes à embrasser les thèses islamistes ?
AJ+ attire forcément des gens wokes happés par le pot de miel woke mis en avant par le média. Ces gens, une fois « ferrés », vont accepter les différents discours et concepts propagés par AJ+. C’est ce qu’on voit dans « l’intersectionnalité » qui a abouti à ce poisson-volant que semble être l’islamo-wokisme. On a par exemple une partie des élites, et notamment des élites étudiantes, qui embrassent aujourd’hui un discours extrêmement radical sur le dé-colonialisme. Cela aboutit, à partir du 7 octobre 2023, à une montée de l’antisémitisme — sous prétexte d’antisionisme — dans des écoles prestigieuses comme Sciences po, EHESS… où on va avoir des gens — ce qui paraît complètement ubuesque — qui se définissent comme militants queer pour la Palestine…
Le wokisme constitue donc « un vecteur politique parfait pour les islamistes » car il est un moyen de dissoudre notre culture. Et dès lors que notre culture est dissoute, cela laisse beaucoup plus de place à ceux qui veulent proposer une contre-culture qui peut être en partie influencée par l’islam politique. Le wokisme annihile les résistances culturelles d’une partie de la jeunesse et des élites et ouvre la voie, dans une forme de nihilisme, à d’autres cultures.
Pour ce faire, AJ+ a recours, selon vos mots, à de la propagande « under the radar ». En quoi consiste cette stratégie ?
Une des forces d’AJ+, c’est en effet cette propagande « under the radar » : même si une vidéo touche deux millions de personnes, comme elle est extrêmement ciblée, seules les personnes à qui la propagande est destinée reçoivent le message. Le reste de la population n’a même pas conscience qu’une partie de la jeunesse est influencée par AJ+.
D’ailleurs, la majorité des gens que nous rencontrons aujourd’hui ne connaissent pas AJ+, et ce malgré ses audiences. Cette stratégie a été rendue possible par le fonctionnement algorithmique des réseaux sociaux.
Si les vidéos diffusées par AJ+ sont extrêmement ciblées, doit-on vraiment craindre son influence ? Le média a‑t-il réellement un impact sur la jeunesse en France ?
Oui ! Comment expliquer autrement, sauf à penser que les jeunes sont devenus totalement fous, qu’il y ait par exemple des étudiants de grandes écoles, en France comme aux États-Unis, qui considèrent qu’on peut être « Queer pour la Palestine » ou encore que c’est le Hamas qui protège le mieux les mouvements gays et LGBT. Il faut avoir été sacrément influencé par pléthore de vidéos pour commencer à penser que cela puisse être vrai. Cette alliance entre la jeunesse bobo-woke et celle proche d’un islam militant et radical a été extrêmement préparée par l’artillerie idéologique que constituent les vidéos d’AJ+.
Certes, ce ne sont pas les seuls à faire ça, mais ce sont sans doute ceux qui ont intégré la meilleure stratégie, qui l’ont mis en place de façon aussi innovante, avec des humoristes, des codes de la jeunesse occidentale, un ton décalé, des experts choisis au cordeau… Ils se sont vraiment mis dans la peau d’un jeune Occidental pour comprendre et réussir à le faire douter de ses valeurs, le culpabiliser vis-à-vis de son histoire, de ses institutions, de façon à ce qu’il se retourne petit à petit contre son pays.
Vous évoquez les experts triés sur le volet. En quoi ces experts participent-ils de la stratégie de subversion d’AJ+ ?
AJ+ sélectionne ses experts de façon très habile. Ils sont extrêmement militants et engagés mais sont présentés comme des gens totalement neutres. Les deux exemples que je donne souvent sont François Burgat et Max Blumenthal.
Francois Burgeat est présenté par AJ+ comme un « simple » islamologue alors qu’en réalité c’est un ancien directeur du CNRS réputé très proche de Tariq Ramadan. Il a notamment tenu des propos très favorables à un islam extrêmement radical. Il se qualifie d’ailleurs lui-même d’islamo-gauchiste et regrette qu’il n’y en ait pas plus dans les universités.
Max Blumenthal est quant à lui présenté comme un journaliste juif. Sauf que là aussi, ce n’est pas « un simple journaliste juif ». Il a en effet commencé en étant journaliste dans un magazine du Hezbollah avant de travailler pour Al Jazeera et le Qatar. Il a aussi développé un site conspirationniste aux États-Unis. Nous ne sommes donc clairement pas sur un journalisme « neutre ».
Notons également que parmi les élus sur la chaîne, la majorité sont des élus LFI. On comprend bien là l’alliance entre LFI et AJ+ : chacun se sert de l’autre, ils sont en résonance car ils visent les deux mêmes clientèles.
Quel est l’objectif final d’AJ+ ?
Très souvent, ceux qui ont étudié AJ+ ont mal compris ce qu’était ce média. Ce n’est pas un média comme les autres : il a été créé en 2014 — sa branche française en 2017 — et est financé à 100% par le Qatar. Toutes les vidéos, y compris les vidéos en français, sont tournées à Doha et réalisées par des équipes au Qatar.
On pourrait donc penser que c’est un média de « soft power ». Sauf que non : AJ+ ne prône pas les valeurs du Qatar. Et c’est d’ailleurs pour ça qu’ils ont une chaîne pour les francophones, une autre pour les anglophones etc. qui sont totalement différentes des chaînes qu’ils produisent en langue arabe. L’objectif n’est pas d’avoir un média qui valorise les valeurs de leur pays à l’étranger mais de subvertir les valeurs des pays occidentaux et d’affaiblir le plus possible leur cohésion sociale.
Face à cela, vous insistez dans votre enquête sur la nécessité pour les autorités françaises de prendre des mesures pour contrer cette influence insidieuse. À quelles mesures pensez-vous ?
À des mesures qui consistent à bien prendre conscience qu’AJ+ n’est pas un média mais un outil d’ingérence et de subversion qui est là pour fragiliser nos sociétés. Il faut donc trouver des mesures pour l’encadrer voire pour l’interdire. C’est une vraie volonté. Sachant que certains pays arabes ont déjà interdit Al Jazeera et qu’Israël vient de l’interdire également. Il faut réfléchir à ça.
Là où la tâche s’annonce compliquée, c’est que nous défendons également la liberté d’expression. Nous travaillons donc sur ce dossier en ce moment avec des parlementaires et des juristes pour trouver l’outil juridique qui permettra d’interdire AJ+ sans que cela ne se retourne contre des médias d’information et contre la liberté d’expression. Source : https://www.ojim.fr/entretien-comment-le-media-islamo-wokiste-aj-influence-la-jeunesse-pour-destabiliser-la-france/
Juvénal de Lyon
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L’islam est partout,sur youtube, TikTok. Cela va de l’explication des sourates à la guérison miraculeuse par l’intermédiaire du prophète. Aux recettes de cuisine, aux préconisations pour faire ses prières, ou le ramadan.
Et nous proclamer la platitude de la terre (Bin Baaz, gd mufti d’Arabie dans le journal italien La Stampa en l’an 2000). »quiconque contredit le prophète est un hérétique »… On sait ce que cela signifie en islam !
La Terre plate? C’est plutôt l’électroencéphalogramme de ces guignols qui est plat.
Le Quatar est un pays richissime,ils n’ont qu’a prendre en charge tous les migrants musulmans.Reportages sur la chaîne Histoire : l’Allemagne d’Hitler a influencé les jeunes en créant les Jeunesses hitlériennes.L’islam est une doctrine totalitaire qui veut gouverner le monde comme l’a fait le nazisme. Et ils veulent influencer les jeunes Français.C’est gravissime…….
Et pendant ce temps là, c’est C8 qu’on interdit.
Quant à Cnews…Gare.
Curieusement on est arrivé a fermer RT France.
Le qatar et la turquie soutient les frères musulmans
Un peu comme Tik Tok pas du tout le même en Chine et ailleurs … Les uns comme les autres savent très bien ce qu’ils font, de toute évidence ils ont bien étudié le problème , les cibles, et les techniques de manipulation à employer. Et personne en France, et encore moins à l’UE pour mettre en garde et démonter les techniques de propagande . Et pas davantage les parents, tombés depuis longtemps déjà dans la niaiserie et la crédulité touche pas à mon pote…
Ce sont nos ennemis et le clown psychopathe leur fait des courbettes. Quelle honte.