Pourquoi les moines travaillent-ils ?

Un frère de Sénanque récupère le miel des ruches les ruches © Abbaye de Sénanque

Liqueurs, épicerie fine, reliure, produits textiles, céramique… On croise souvent des articles estampillés « fabriqués par les moines ». Mais alors, les religieux mènent-ils une activité professionnelle ? Leur quotidien n’est-il pas uniquement rythmé par la prière ? Est-ce un phénomène récent ou une tradition bien ancrée ? Plongeons ensemble dans l’univers du travail monastique avec Divine Box !

Que dit saint Benoît à propos du travail monastique ?

Dans la règle de saint Benoît, au chapitre 48 intitulé « Le travail manuel quotidien », il est écrit : « Les frères doivent s’adonner à certains moments au travail manuel et à d’autres heures déterminées à la lecture de la parole divine ». C’est de là que découle l’adage « Ora et Labora » – « Prie et travaille » – bien que cette expression ne soit pas inscrite littéralement.

Ainsi, l’implication des moines dans le travail n’a rien de nouveau. Dès l’an 529, lorsque saint Benoît a rédigé sa Règle pour structurer la vie monastique, il y a intégré cette alternance entre prière et activité manuelle.

Quels métiers exercent les moines ?

Saint Benoît encourage une activité manuelle et concrète. Cependant, chaque monastère choisit son domaine selon ses ressources et son savoir-faire. Ainsi, les bénédictins de l’abbaye Saint-Wandrille brassent leur propre bière, tandis que les cisterciennes de l’abbaye de Rieunette élaborent des cosmétiques naturels et des huiles essentielles. À l’abbaye Sainte-Marie de la Garde, ce sont des sandales en cuir qui sont fabriquées !

Pour attester de cette production monastique, certains labels existent. C’est le cas da la marque « Monastic », possédant son propre logo, que l’on retrouve fréquemment en France, ou du célèbre label « Authentic Trappist Product », qui garantit notamment l’authenticité des bières trappistes.

Les moines du Barroux cultivent leurs vignes pour produire un vin d’abbaye. © Via Caritatis

Le travail, un chemin vers la sainteté ?

Les religieux qui suivent la règle de saint Benoît apprécient les tâches répétitives, comme le pétrissage du pain ou la taille de la vigne. Ces gestes, exécutés en silence, permettent de prier différemment et de s’élever spirituellement.

De plus, le travail met en valeur la création de Dieu. La Bible rappelle d’ailleurs : « Le Seigneur Dieu prit l’homme et le conduisit dans le jardin d’Éden pour qu’il le travaille et le garde. » (Gn 2,15). En cultivant leurs vignes pour faire du vin d’abbaye, comme à Jouques, Solan, Lérins ou encore au Barroux, les moines et moniales rendent hommage à l’œuvre de Dieu.

Les sœurs de l’abbaye de Rosans trient des cerises. © Abbaye de Rosans

Un moyen de subvenir aux besoins de la communauté

Le travail est aussi essentiel pour assurer la pérennité des abbayes. En effet, les revenus générés servent à couvrir les nombreuses dépenses du quotidien : entretien des bâtiments, alimentation, charges d’eau et d’électricité, matériel agricole, sécurité sociale… Mais les monastères ne pensent pas qu’à eux-mêmes ! Par solidarité, certains aident d’autres abbayes en difficulté, contribuent à des rénovations imprévues ou soutiennent des communautés en pleine construction.

D’ailleurs, le label « Authentic Trappist Product » impose un critère strict : si les revenus excèdent les besoins du monastère, le surplus doit être reversé à des œuvres sociales.

Néanmoins, l’objectif n’est pas de transformer un monastère en entreprise. Comme le rappelle la règle de saint Benoît : « Le premier commandement est d’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de toutes ses forces » (Deut. 6). En d’autres termes, Dieu demeure toujours la priorité, même lorsqu’il s’agit de gagner sa vie.

Les sœurs de Jouques en pleine récolte de raisin. © Abbaye de Jouques

Où se procurer les produits des moines ?

Le travail manuel des moines est donc à la fois un moyen de tendre vers la sainteté et d’assurer une autonomie financière à la communauté. Mais leur activité leur permet aussi de s’épanouir, de structurer leur journée et de lutter contre l’oisiveté… Cliquez ici pour avoir une réponse complète à la question : pourquoi les moines travaillent-ils ?

Si vous souhaitez découvrir les fruits de leur travail – vins d’abbaye, confitures artisanales, savons naturels ou biscuits monastiques – vous pouvez vous rendre directement dans un monastère près de chez vous. Et si l’envie vous prend de commander en ligne, explorez la boutique monastique de Divine Box !

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6 Commentaires

  1. Ah le travail mène au paradis? Il y en a de moins en moins qui y auront accès alors! A commencé par tous les politiques religieux et autre prophètes qui comme Jésus d’ailleurs, n’ont jamais rien fait de leur existence. Le travail est un trèsor surtout chez les autres !(ps je le vois venir, non je ne m’attaque pas particulièrement à la religion catholique, c’est juste une réflexion qui peut s’appliquer à bien d’autres!)

    • Bonjour ami Le chti français. Sur un site de vente de vêtements décents et catholiques, il est dit que les femmes en pantalons iront en enfer ainsi que celles qui portent minis, décolletés, et même jusqu’aux godasses, parce qu’elles provoquent la concupiscence des hommes, qui ne sont pas oubliés non plus. Il y a de sacrés barjots. Les couples s’habillant chez ces cinglées adeptes du sac vestimentaire doivent avoir une vie intime comme celle des moules. En tant que catho modéré je me désolidarise de ces malades. J’ai dit en rigolant à mon épouse, qui porte des jeans, qu’elle irait en Enfer. Elle m’a répondu que ces coincées iraient avant elle.

      • Et oui mon cher ami Argo, l’extrémisme est partout! La tolérance n’est plus de mise. Pendant des siècles les femmes ont portées des pantalons sous leur jupes, on a rien trouvé à redire, c’est peut-être la solution pour votre femme porter une jupe transparente sur son jean, cela lui évitera l’enfer! Mais je ne vous promets rien il faut d’abord que je le demande au patron!, je vous tiens au courant…😅😅😅

      • 👍👍👍👍 Bonjour ami le chti français. Ce n’est pas le défilé de la Marche des fiertés. J’ai croisé en me promenant des religieuses habillées de gris et en sandales qui faisaient le tour d’un plan d’eau. Travailler avec ces vêtements, ça ne doit pas être facile. Un autre jour d’autres soeurs habillées de noir. En pleine chaleur, je comprends qu’elles mettent des vêtements plus confortables. Là j’ai eu la peur de ma vie, de loin on aurait dit des musulmanes en burqas. Je me suis vu mort. Soulagement en arrivant à leur hauteur. En tout cas des femmes très polies, très jeunes pour la plupart. Et certaines très jolies. Ça fait plaisir de voir qu’il y a encore des vocations.