L’histoire d’un jeune homme d’origine populaire incarné avec grâce par Dewaere.
Format : Cinéma
Genre : Drame
Durée : 1h50min
Sortie : 1980
Pays : France
Réalisateur : Claude Sautet
Bande-annonce
Synopsis : Bruno Calgagni revient en France après avoir purgé une peine de cinq ans dans un pénitencier américain, pour usage et trafic de stupéfiants. Il s’installe chez son père en attendant de trouver un emploi.
Le film sort en plein boycott d’une partie de la presse envers Patrick Dewaere à la suite de l’« affaire de Nussac » survenue trois jours plus tôt.
En 1980, Patrice de Nussac est critique cinéma. Il entretient alors des relations amicales avec l’acteur Patrick Dewaere. En dépit de la promesse de ne pas révéler publiquement le mariage de l’acteur, le journaliste publie un grand article sur le sujet quelques jours plus tard.
L’acteur se dit trahi et, après avoir frappé Patrice de Nussac d’un coup de poing, fait l’objet d’un véritable boycott de la presse et des médias : plus aucune interview n’est réalisée et son nom est réduit à ses initiales (P. D.) voire oublié dans la distribution d’un film. Les producteurs éprouveront même quelques réticences à employer Patrick Dewaere.
Malgré le contexte qu’a entouré la sortie du film, Un mauvais fils connaît une carrière commerciale honorable avec plus d’un million d’entrées.
Patrick Dewaere, Claire Maurier
La France des années 80
Le film permet se replonger avec joie à l’aube des années 80, dans la France d’avant les kebabs, avec ses brasseries enfumées, ses trottoirs humides de poésie sans les zombies d’aujourd’hui avançant les yeux baissés sur leurs écrans ou pollués de trottinettes électriques.
Claude Sautet
C’est du pur Sautet, avec ses scènes tournées à travers des vitres de cafés, ses cigarettes fumées l’une sur l’autre, ses répliques inachevées, en suspens.
Le début des années quatre-vingt voit le cinéaste s’interroger sur la suite de sa carrière.
Un mauvais fils est un film dans lequel Claude Sautet sort de sa zone de confort. Il décide de changer de partenaires d’écriture, et de s’intéresser à des milieux sociaux différents.
Brigitte Fossey
Pour entrer dans la peau de ce personnage, et afin de se laisser du temps, Brigitte Fossey a refusé pas moins de trois longs métrages. L’occasion de rencontrer une jeune toxicomane et de comprendre à quoi une accro aux substances se confronte. Le livre Il n’y a pas de drogués heureux, signé du spécialiste Claude Olievenstein, sera également là pour parfaire sa préparation. Ouvrage à faire lire sans modération à un certain député toxico de LFI qui a fait l’actualité cette semaine d’octobre 2024.
Patrick Dewaere magistral
On dirait que le rôle a été taillé sur mesure pour l’acteur : il apporte toute sa fêlure à un jeune homme cassé par l’existence. Bruno a fait des bêtises, il a payé, tout ce qu’il demande aujourd’hui c’est de retrouver le goût de vivre.
Le face à face entre Patrick Dewaere et Yves Robert n’a pas pris une ride.
Belle balade romantique en Normandie avec l’arrivée par Langrune-sur-mer, la halte à côté de la Brasserie de la marine où ils iront manger après la promenade et le bain d’anthologie sur la jetée de Luc-sur-mer.
Avec le retour à Paris sous la pluie commence le glissement vers la drogue avec une courte rémission due au travail sur Paul Klee.
Le texte de son journal : « à 29 ans bien sonnés, je commence même à ne plus croire au malheur » fait écho à son pastel, Petite chambre à Venise.
Petite chambre à Venise, Paul Klee
Mais à la fin, l’espoir demeure, on peut compter sur Claude Sautet, la classe populaire mérite le paradis.
La musique de Philippe Sarde, sur des images du film :
4,028 total views, 5 views today
Sublime sur un destin interrompu volontairement, devenu tragique.
Les rapports père-fils, un sujet délicat et complexe, très peu étudié au cinéma.
Il s’était suicidé ?
Oui
Un immense acteur, parti trop vite.
J’adorais cet acteur. Acteur fracassé. Une époque où pourtant les valeurs et les codes commencent à voler en éclats. A force de ne pas vouloir se plier aux règles voilà où nous en sommes aujourd’hui. Liberté oui, société liberticide non.
Patrick était un grand dépressif. Trop beau,Trop génial il n’avait plus rien à prouver.
Tout le contraire de Gérard Depardieu . Ils ont été réunis dans le film mythique des années post-68 « Les valseuses » . le véritable esprit d’une époque dont nous sommes les héritiers . Attention; film visionnaire d’un réalisme cru.
La vie dans toutes ses misères. Merci Jules.