Les Noirs savent-ils comment on parle d’eux dans la Tradition musulmane ?

Noirs : La couleur noire ne désigne pas une race dans le Coran, elle décrit seulement le visage des damnés que le feu de l’Enfer a noirci (10, 26 ; 74, 29). En revanche la couleur de la peau est mentionnée dans les hadiths les plus authentiques ainsi que dans les textes d’auteurs révérés.

Les hadiths insistent sur l’éclatante blancheur du Prophète

A de nombreuses reprises cette caractéristique physique de Mahomet est précisée dans un sens manifestement laudatif. Par exemple, lorsqu’un homme arrive à la mosquée et demande qu’on lui désigne le Prophète parmi la foule des fidèles. « Nous répondîmes : « Cet homme blanc penché sur son bras. » (Bukhâri 63). Ou bien « As-tu vu le Messager d’Allah ? – Oui, il était blanc, avec un beau visage. » (rapporté par Al-Jurairi d’après Abu At-Tufail dans Muslim N° 6071). On mentionne à l’envi « son teint blanc » (Muslim n° 6081), « la blancheur de ses tibias », « la blancheur de sa cuisse », «  la blancheur de sa jambe », « la blancheur de son ventre », «  la blancheur de ses bras »,  « la blancheur de ses aisselles », « la blancheur de ses joues »…

Représentation européenne de Mahomet (1881).

Un hadith va plus loin. D’après Ash-Shifa, Ahmad Ibn Sulayman, compagnon de Sahnun, dit : « Quiconque dit que le Prophète était noir est tué. Le Prophète n’était pas noir. »

Le Prophète et ses esclaves noirs

Ils apparaissent en arrière-plan dans les scènes de la vie quotidienne du Prophète rapportées dans les hadiths les plus authentiques. Umar raconte : « Je suis allé à la maison du Prophète et vis le Messager d’Allah se tenant dans le grenier et un esclave noir était au sommet de l’escalier. Je lui dis : « Dis au Prophète que c’est Umar Ibn Al-Khattab ». Alors il (le Prophète) me permit d’entrer. »(Bukhâri n°7263). Anas bin Malik rappporte : « Le Prophète voyageait et il avait un esclave noir nommé Anjasha, et il conduisait les chameaux très vite et il y avait des femmes sur ces chameaux. Le Prophète dit : « Ö Anjasha, conduis lentement les chameaux sur lesquels il y a des vases de verre (les femmes).» (Bukhäri n°6161).

Et lorsqu’un esclave noir meurt à son service, Mahomet n’est guère compatissant : « Nous étions avec le Prophète durant l’année de Khaibar[1], et on n’a obtenu aucun butin de guerre hormis richesses, biens et vêtements. Puis un homme des Banu Ad-Dubaib, appelé Rifa’ah bin Zaïd, donna au Prophète un esclave noir nommé Mia’am. Le prophète se mit en route pour Wadi Al-Qura. Une fois à Wadi Al-Qura, alors que Mia’am déchargeait les bagages du Prophète, une flèche arriva et le tua. Les gens dirent : « Bravo ! Tu vas au Paradis ». Mais le Prophète dit : «Non, par Celui qui détient mon âme ! Le manteau qu’il a pris comme butin à Khaibar le brûle par le feu.» (Rapporté par Sunan An-Nas n°3858). (Il s’agit de punir de l’Enfer un esclave qui a dérobé indûment un simple manteau dans le tas de butin avant la distribution).

Pour racheter à son maître un esclave arabe qui s’était converti, et l’affranchir, Mahomet l’échangea contre deux esclaves noirs, ce qui donne une idée de leur valeur marchande aux yeux du Beau Modèle. (Muslim, Livre 10, n° 3901). Mahomet appelait un de ses esclaves noirs « Safiha » qui signifie « mouton » parce qu’il le chargeait comme un mouton et lui faisait tout porter.

Les propos de Mahomet quand il fait allusion aux Noirs

Pour recommander la discipline, le prophète aurait eu cette phrase curieuse : « Tu dois écouter et obéir à l’imam (chef, guide), même si c’est un esclave noir éthiopien qui a une tête de raisin sec. » (rapporté par Anas bin Malik, Bukhâri n°7142). Ailleurs Mahomet ordonne aux musulmans d’obéir au chef, « même si c’est un esclave noir manchot ». (Muslim n°3138).

D’après Abdullah, « Le Prophète a dit : « J’ai vu dans un rêve une femme noire aux cheveux hirsutes sortir de Médine et s’installer à Mahai’a, c’est-à-dire Al-Juhfa. »  Mahomet a interprété cela comme une allégorie de l’épidémie de Médine transférée à cet endroit. » (Bukhâri, vol.9, Livre 87, n° 161).

Les Noirs vont-ils en enfer ?

Abou Darda’ a rapporté que le Messager de Dieu a dit : « Allah a créé Adam quand il l’a créé. Alors il a frappé son épaule droite et en a sorti la race blanche comme si c’était des graines, et il a frappé son épaule gauche et en a sorti la race noire comme si c’étaient du charbon. Alors il a dit à ceux qui étaient à son côté droit : “Du côté du paradis et je ne m’en soucie pas”. Il a dit à ceux qui étaient sur son épaule gauche : “Du côté de l’enfer et je ne m’en soucie pas ». (Mishkat Ul-Masabih Volume III, Page 117).

Répondant à la curiosité de ceux qui lui demandaient à quoi ressemble Satan, le Prophète aurait dit «Celui qui veut voir Satan, qu’il regarde Nabtal b. Al-Harit ! » C’était un homme noir robuste, avec de longs chevaux flottants, des yeux enflammés et des joues rouge foncé. » (Ibn Ishaq, p. 243 et Ansab Al Ashraf Chapitre 1, p. 275).

Bilal, le contre-exemple ?

Un noir affranchi, Bilal, aurait été choisi par Mahomet pour être son premier “muezzin” appelant à la prière (Bukhâri, livre 10, 604). Son père Rabah était un Arabe, sa mère, Hamamah, était une ancienne princesse abyssine (descendant de Salomon et de la Reine de Saba ?). Elle aurait été capturée après la tentative de destruction de la Kabaa par Abraha l’Abyssin et réduite en esclavage. Si Bilal a existé, il pourrait avoir eu les traits d’un métis, dont l’apparence se distinguait peu des Arabes qui l’entouraient.

Femme d’Abyssinie

Bilal avait été le 5e converti à l’islam, ce qui lui avait valu de subir la torture de la part des Mecquois sans qu’il ait renié sa foi en Allah et Mahomet. Considéré comme le premier musulman d’ascendance africaine, Bilal est particulièrement vénéré en Afrique et par les Afro-Américains. Il est aussi le patron des confréries de musiciens.

Pour les musulmans soucieux d’accorder leur foi avec l’anti-racisme contemporain, la place éminente de Bilal parmi les Compagnons du Prophète permettrait de délester l’islam du fardeau encombrant des hadiths cités plus haut. Ils tentent  également de s’appuyer sur ce hadith : « Certes, Allah ne regarde pas vos corps ni vos apparences, mais Il regarde vos cœurs et vos œuvres ! »(rapporté par Abû Hurayrah et Muslim 2564), en affirmant que “corps” et “apparence” désignent ici la race.

L’exemple de Bilal atteste surtout que la piété envers Allah est plus importante que n’importe quelle autre qualité. Cela est bien dans la ligne directrice du Coran, d’après lequel le plus haut mérite est la foi exclusive en Allah. (Le mécréant qui fait le bien va en Enfer, tandis que le pécheur musulman, même criminel, peut se racheter par le martyre ou le pèlerinage.) Bilal est un modèle de rectitude dans son respect du rituel :« le Prophète a demandé à Bilal : « Parle-moi de la meilleure action que tu as faite après avoir embrassé l’islam, car j’ai entendu tes pas devant moi au Paradis. Bilal répondit : “Je n’ai rien fait qui mérite d’être mentionné, sauf que chaque fois que je faisais mes ablutions pendant le jour ou la nuit, je priais après ces ablutions autant qu’il était écrit pour moi.” (Rapporté par Abu Huraïra). Mahomet l’aurait appelé « l’homme du Paradis ».

Cela ne contredit pas vraiment la tendance de nombreux écrits qui infériorisent les Noirs.

Condition des Noirs et islam

Les Noirs d’Afrique convertis ou asservis

L’islam serait apparu en Afrique de l’Est à partir du VIIe siècle car la première « hijra » (immigration) de quelques musulmans vers l’Ethiopie  se serait produite du vivant de Mohamed. A partir d’un pacte de 652 avec le Darfour[2], les monarques noirs récemment convertis déclenchèrent des guerres au nom du « djihad » contre les Noirs non-croyants . Puis, après 850, L’islam accentua sa présence en Afrique de l’Ouest , « Bilâd as Soudân » (« le pays des Noirs »). La traite des vaincus allait vers le Maghreb et le Moyen Orient[3] . Razziés, capturés, achetés, revendus, ces hommes noirs étaient systématiquement castrés. Ce fut, selon Tidiane N’Diyae[4], « une véritable entreprise programmée de ce que l’on pourrait qualifier d’«extinction ethnique par castration ». Une telle opération était coûteuse car les trafiquants y perdaient une énorme partie de leur cheptel humain ; elle ne s’explique que par la crainte, chez les acheteurs arabes, d’un métissage avec les Noirs.

Fruit de ces 14 siècles,  la « hiérarchie du mépris » s’est perpétuée, par exemple au Tchad. « Mépris des Arabes blancs du Nord pour les Arabes noirs du Centre, mépris de ceux-ci pour les Noirs islamisés du Baguirmi, mépris des Baguirmiens pour les Noirs païens du Sud, ancien réservoir de captifs. » [5]

L’avis sur les Noirs du vénéré Ibn Khaldun (1332-1406)

Pour Ibn Khaldun, plus on va vers le Sud, plus on s’éloigne de la civilisation et de l’humanité.

Représentation d’Ibn Khaldun

« Au sud de ce Nil est un peuple de Noirs, qu’on appelle Lamlam. Ce sont des infidèles. Il se scarifient le visage et les tempes. Les gens de Ghana et de Tekrûr lancent des raids contre leur territoire, les capturent et les vendent aux marchands qui les emmènent au Maghreb où ils forment la majorité des esclaves. Plus au sud, au-delà de cette peuplade, il n’y a plus de civilisation digne de ce nom. Il n’y a que des hommes plus proches des animaux que d’êtres raisonnables. Ils vivent dans les marais ou dans des grottes, mangent des herbes et des graines non préparées. Ils se mangent souvent entre eux. On ne peut les considérer comme des êtres humains »[6] (Supplément au IIe Préambule — Le quart septentrional de la terre est plus civilisé que le quart méridional. Pourquoi ?. Description détaillée de la carte. Premier climat, p. 279)

De la chaleur de l’air, il déduit leur caractère :

« Nous avons vu que les Noirs sont en général de caractère insouciant, étourdi et très gai. On les voit prompts à danser sur n’importe quelle mélodie ; partout on les décrit comme insensés. En voici l’explication véritable.

Comme les philosophes l’ont établi, la nature de la gaieté et de la joie est dans l’expansion et la diffusion de l’esprit animal, et à l’inverse, la nature de la tristesse est dans sa contraction et sa concentration. Par ailleurs, il a également été établi que la chaleur a pour effet l’expansion de l’air et de la vapeur, qu’elle dispense et dont elle augmente le volume » (IV. L’influence de l’air sur les caractères des hommes, p. 319)[7]

Carte d’Al-Idrisi (géographe vers 1100) se trouvant dans l’un des manuscrits d’Ibn Khaldun

La réinvention de l’islam par le suprémacisme noir

En 1930, le Noir américain Wallace Fard Muhammad affirme que l’islam est la véritable religion des Noirs, que le christianisme des Blancs est la religion de l’esclavage et fonde Nation of Islam.

Wallace Fard Muhammad a disparu mystérieusement en 1934. Elijah Muhammad prend le relais. Il proclame que Wallace Fard Muhammad était l’incarnation terrestre d’Allah et que lui-même n’est autre que son Prophète. Il annonce que le temps est venu pour que les Noirs reprennent leur ancien rôle dominant et forment, pour commencer, une nation indépendante d’Afro-américains. Tous les non-Blancs sont opprimés par les Blancs, selon lui.

En 1964, Malcom X fait sécession et crée son propre mouvement, plus proche de l’islam sunnite. Le 14 février 1965, trois membres de Nation of Islam incendient sa maison et l’abattent de 18 balles.

En 1975, Elijah Muhammad décède. Son fils rattache l’organisation à l’islam sunnite orthodoxe, abandonnant les aspects de la théologie incompatible avec l’islam. Il commence également à appeler les Noirs « Bilalians » d’après Bilal, le premier “muezzin” de l’islam et encourage les mosquées noires à s’ouvrir aux musulmans blancs.  Il n’est guère suivi.

Nation of Islam passe sous la direction de Louis Farrakhan. Il revient aux idées d’Elijah Muhammad et les propage lors de nombreuses visites en Afrique. Violemment antisémite, il a qualifié Hitler de « très grand homme » et les juifs de « sangsues ». Il rend aussi les juifs responsables de la traite des Noirs et de leur mise en esclavage, et les accuse de contrôler le gouvernement et Hollywood.

 

En août 2015, durant un discours à Milwaukee, Louis Farrakhan exprime sans fard sa haine des Blancs : « Les Blancs méritent de mourir, et ils le savent, alors ils pensent que c’est nous qui venons le faire. » En 2019, Farrakhan déclare : « Je suis le Messie. Je représente Jésus et je suis Jésus. » Un Jésus musulman, comme le décrit le Coran, sans doute.

Le cas emblématique de Cassius Clay/ Mohamed Ali

Mohamed Ali lors d’un meeting politico-religieux de Nation of islam (1964).

Le boxeur a d’abord délaissé son nom d’origine, Cassius Clay, pour Cassius X, la lettre X faisant référence au rejet de son “nom d’esclave” en l’absence de son véritable nom d’origine africaine, pratique courante au sein de Nation of islam (comme Malcom X). Or il se trouve que Cassius Clay était le nom d’un Blanc, fervent abolitionniste, militant au Kentucky, dès 1840, au risque de sa vie[8]. Lorsque Cassius X devint Mohamed Ali, il ignorait certainement qu’il se mettait -véritablement cette fois !- sous le patronage de deux esclavagistes notoires d’après les textes musulmans eux-mêmes : Mahomet et son gendre Ali !

En conclusion, le Coran ne mentionne pas les Noirs, ce qui permet de proclamer son universalisme en matière de race. La ligne de démarcation essentielle en islam (il y en a d’autres) est la séparation entre musulmans et non-musulmans. Cependant la Tradition (c’est-à dire les textes des hadiths et la sunna), ainsi que la tradition (c’est-à-dire les mœurs musulmanes) manifestent une tendance nette à inférioriser les Noirs. Ce n’est qu’au moyen d’une dissimulation de cet aspect qu’un renversement a pu s’opérer, faisant passer l’islam pour la religion des Noirs dans le cadre d’un suprémacisme racial pour lequel le clivage essentiel est celui qui oppose les non-Blancs aux Blancs.

[1] D’après la tradition, en 628-629, Mahomet et ses guerriers assiégèrent et prirent la ville fortifiée de Khaybar, peuplée de juifs. C’est un haut fait d’armes dans la vie du Prophète.

[2] Tidyane N’DIAYE, Le génocide voilé, Paris, Gallimard, 2008, p. 22.

[3] Selon l’historien américain Ralph Austen, 17 millions de personnes auraient été déportées par les négriers musulmans entre 650 et 1920. Cf. Olivier PETRE-GRENOUILLEAU, « La traite oubliée des négriers musulmans », in L’Histoire, collections 46
janvier – mars 2010.  https://www.lhistoire.fr/la-traite-oubli%C3%A9e-des-n%C3%A9griers-musulmans-0

[4] Tidiane N’DIAYE , op.cit.

[5] Hubert DESCHAMPS, « Histoire de la traite des Noirs, de l’Antiquité à nos jours », in Revue française d’histoire d’outre-mer, tome 59, n°217, 4e trimestre 1972. pp. 706-707.

[6] Ibn KHALDUN, cité par Farid BOUCHIBA, « Ibn Khaldun, les Noirs et la malédiction de Cham (I) », in ReLRace Religion lignage et race , publié le 04/04/2024.  https://relrace.hypotheses.org/9441

[7] Ibn KHALDUN, cité par Farid BOUCHIBA, « Ibn Khaldun, les Noirs et la malédiction de Cham (II) », in ReLRace Religion lignage et race , publié le 18/04/2024. ·https://relrace.hypotheses.org/9537

[8] “Abolitionist Cassius Clay Was One Of The Toughest Politicians Ever”   https://www.youtube.com/watch?v=Z7A7kn6zQe4

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4 Commentaires

  1. S’ils le savaient, ceux qui sont musulmans apostasieraient sur le champ. Les fanatiques de cette religion sont souvent des ignares manipulés par des religieux sanguinaires.