Y aurait-il des tiraillements entre Éric Ciotti et le Rassemblement National ? Le tout récent « ex-Président des LR » semble faire le sourd, c’est du moins ce qui. sourd de l’entretien qu’il a accordé au magazine Le Point de ce lundi.
Sous la signature de Charles Sapin, Le Point note que, si « L’allié de Marine Le Pen démissionne de ses fonctions de président et claque la porte de LR », c’est tout simplement parce qu’il est « persuadé que le gouvernement Barnier justifie son « union des droites » et qu’ainsi, il est « mieux que libre », il est « libéré » !
Nombreux sont ceux qui « d’un bout à l’autre de l’échiquier (…) se plaisent à l’imaginer désespéré… » Aurait-il « perdu son pari en s’alliant au Rassemblement national », ce RN « auquel le pouvoir a une fois de plus échappé » en juillet dernier. D’autant que son ancien parti des LR, « à la suite d’une invraisemblable cabriole de l’histoire, » semble de retour aux affaires et, de ce fait, lui, Éric Ciotti, ne peut plus espérer être « nommé au ministère de l’Intérieur, l’un des deux grands rêves qu’il a toujours poursuivis ».
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À ce moment-là de l’entretien, Éric Ciotti sourit : « Tout va bien, je vous remercie… » Avant d’opposer que, « bien au contraire, il aurait été difficile d’imaginer un scénario lui donnant davantage raison d’avoir ainsi rompu les liens avec ses vieux amis pour fonder son propre mouvement allié au RN, l’Union des Droites pour la République (UDR). » Ce sigle UDR remonte aux années glorieuses du gaullisme : l’Union des Démocrates pour la République (UDR) née en 1967 de l’Union pour la Nouvelle République-Union Démocratique du Travail (UNR-UDT). Cette première UDR disparaîtra en 1976.
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Les raisons de ce départ d’Éric Ciotti des LR, son jeune conseiller devenu porte-parole de sa nouvelle UDR, Ghilhem Carayon, l’explique :
« Ce n’était plus tenable. Il y a un enjeu de clarté, on ne pouvait pas continuer à avoir un pied dans chaque bateau. ».
Michel Barnier, l’ex-président des LR le connaît parfaitement puisque lui aussi a travaillé à la direction des LR :
« C’est un homme respectable, mais il devient supplétif du président Macron et monte sur le radeau de la Méduse d’un pouvoir qui a tout perdu et gravement abîmé la France. J’avais prédit cette dilution dans le macronisme. »
Quant au nouveau gouvernement, c’était ce qu’il avait prévu :
« Ceux qui m’ont accusé d’avoir trahi ont en réalité tous fait exactement la même chose que moi. Eux aussi ont conclu une alliance. Mais dans un sens inverse et de façon honteuse… Tout ce qui est en train de se passer ne fait que justifier a posteriori ce que j’ai fait ! »
Malgré le désastre aux Européennes avec 7% seulement des voix, les LR ne veulent pas suivre leur président dans une alliance avec le RN.
Le Point note que cela a nourri « un brin d’aigreur dans les rangs du RN sur la faiblesse de la dot Ciotti : « Nous lui avons offert 15 députés et lui, il nous en a offert un seul : lui-même. C’est cher payé », continue de grincer un parlementaire du parti de Marine Le Pen. »
Ce que reconnaît Éric Ciotti :
« Je pensais que le système serait moins résilient. Que ça suivrait plus. Beaucoup se sont désistés, tout en sachant que cela allait leur coûter leur circonscription, après les menaces de Laurent Wauquiez ou des sénateurs qui n’ont pas hésité à jouer sur les anciens codes de la diabolisation... »
Gilhem Carayon n’a aucun remords :
« On savait qu’on était suivi par la base mais par aucun ténor. La seule solution était de passer en force. Le problème à LR a toujours été qu’il y avait plus de contre-pouvoir que de pouvoir. »
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Le succès devenu foudroyant du RN semble fasciner l’un des députés ciottistes des plus admiratifs, celui de l’Hérault, Charles Alloncle, professionnel du monde de l’entreprise :
« Le chemin que le RN a fait depuis 2017 est ahurissant. Maîtriser une croissance comme celle qu’ils ont connue est presque impossible si on compare au monde de l’entreprise. Il arrive à un niveau de maturité et de responsabilité qu’aucun parti à droite n’a eu depuis longtemps… »
D’où le point de vue du Point :
« Là réside peut-être le principal péril pour le jeune parti d’Éric Ciotti : celui de se faire aussi rapidement que sûrement dévorer par son colossal allié… »
Ce à quoi l’ancien député LR Pierre-Henri Dumont ne se gène pas à faire remarquer que c’est ce qui attend son ancien président :
« C’est son destin. Avoir une petite boutique inexistante au sein du RN, entre L’Avenir français de Jean-Philippe Tanguy et La Droite populaire de Thierry Mariani .»
Coup de griffe auquel Éric Ciotti rétorque sur son lien avec le RN :
« Notre alliance peut paraître déséquilibrée mais la question n’est pas là. Elle est de savoir comment on parvient à réunir 51 % des voix. Or, dans le dernier mètre, nous pouvons avoir une importance capitale. »
D’ailleurs, subodorant « une tentative d’entrisme » du RN, Éric Ciotti a « préféré fermer les portes de son groupe parlementaire aux trois députés proches de Marion Maréchal. « Il nous fallait conserver une forme d’autonomie et de cohérence », justifie l’un de ses proches » au Point.
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Et cela risque fort d’aller plus loin puisque, toujours selon Le Point, « le patron de l’UDR a annoncé que ses députés ne voteraient finalement pas, le 31 octobre prochain, lors de la niche parlementaire de leur allié, l’abrogation des réformes des retraites Borne et Touraine. »
Il a même « prévenu Marine Le Pen et Jordan Bardella de son absence pour leur grand meeting de rentrée, pourtant dans sa ville de Nice dont il continue de briguer la mairie en 2026. »
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Et Le Point conclut son article par :
« Cette alliance tant assumée au niveau national se révélerait-elle gênante au niveau local ?
« Au contraire, rétorque une fois de plus Éric Ciotti. L’union des droites, beaucoup en ont parlé. Moi je l’ai faite. J’ai créé une voie d’eau qui n’a pas fini de s’écouler. »
Cette évocation se termine comme cet article a commencé : là également, cela sourd… Le Petit Robert, pour le verbe « sourdre », donne comme exemple une phrase d’un célèbre écrivain et politique français :
« Un pays sans eau en apparence, mais où l’eau sourd et circule invisible. »
Curieusement, cette phrase semble coller à la personnalité d’Éric Ciotti-en en modifiant deux mots seulement- :
« Un politique sans avenir en apparence, mais dont l’avenir sourd et circule invisible. »
Le site Wikisource…
https://fr.wikisource.org/wiki/La_Colline_inspir%C3%A9e/Texte_entier
…m’a permis de retrouver la phrase qui suit celle de la citation du Petit Robert :
« Des prairies qui s’égouttent un ruisselet se forme et se débrouille vivement dans les rides enchevêtrées du terrain. »
Ainsi, peut-être que « le ruisselet » d’Éric Ciotti « se débrouillera vivement dans les rides enchevêtrées du terrain »… Mais de quel terrain ? Mais le terrain… politique français ! D’autant que l’auteur des deux phrases citées n’est autre que Maurice Barrès (1862-1923), la célèbre figure de proue du… nationalisme français !
Jacques MARTINEZ, journaliste, à RTL, de stagiaire à chef d’édition des informations de nuit (1967-2001), pigiste à l’AFP, le FIGARO, le PARISIEN…
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Cela veut dire quoi la droite en 2024 ?
Il y a belle lurette qu’elle n’existe plus voire même qu’elle n’a jamais existée !!!
« Ce à quoi l’ancien député LR Pierre-Henri Dumont ne se gène pas à faire remarquer que c’est ce qui attend son ancien président :
« C’est son destin. Avoir une petite boutique inexistante au sein du RN »
avoir des sièges
Pierre-Henri ne se rend pas compte qu’il avoue là sa seule préoccupation : avoir un siège conséquent et une grosse boutique qui lui assure avenir rentable.
Sacrées UMPS qui ne changent pas…
Toujours prêts à une trahison des électeurs.
Ciotti au regard pas franc fait la même chose pour la même raison.
Ne jamais leur tourner le dos…
« Le mouvement des amis d’Eric Ciotti » : un nouveau De Gaule est né !
Le Ciotti a retourné ses talonnettes comme toujours.
Grande gueule et petit zizi, bon sang, mais c’est bien sûr, c’est lui… non, pas Sarkozy, Eric-le-chevelu ! 🤣🤣🤣
J’avais exprimé dans un ancien commentaire ce que je pensais de ce gnôme opportuniste. Le RN a toujours et encore le tact de ne s’allier qu’avec des bras cassés, je pense qu’il ne sera jamais au pouvoir, sauf, peut-être, quand tout sera définitevement perdu pour le pays, et à ce moment là, on lui mettra toutes les traitrises, mauvaises décisions etc. accumulées depuis plus de 40 ans, sur le dos. Pfff ! C’est affligeant…
Le FN/RBM/RN ce sont toujours fait avoir avec ces fameux coups « d’alliance » ; ils ont été le marchepied d’ex-adversaires pour, in-fine, se révéler être des alliances d’adversaires, auxquels le profit a été pour eux. On comprend bien les hésitations de ce parti nationaliste pour une « alliance des droites » ? Du vampirisme, pour totalement être dévitalisé, totalement désagrégé. Voilà ce que cela peut résulter.
Comme les partis ne sont pas clairs ni fidèles sur leurs positions il ne peut y avoir une union des droites qui n’existent pas. On le constate quand on entend la presse parler « de droite et droite dure » faisant référence aux LR ; ce parti qui s’est toujours acoquiné avec les pouvoirs en place et plus récemment, et ouvertement allant même jusqu’à préférer l’alliance pour la NUPES plutôt qu’avec le Camp Nationaliste.
Leurs intentions sont claires ; ces zélites, font la course de sacs à la gamelle, rien d’autre parce c’est leur gamelle du ventre et de la réputation ; celle de leurs intérêts personnels.
Donc on comprend qu’Eric Ciotti a fait une bonne affaire en disant qu’il s’alliait avec le RN pour les législatives puisque le RN lui a octroyé des députés en se retirant de circonscriptions. Désormais il ne rallie pas le RN mais crée son parti. MLP aurait dû se méfier de ce type qui a toujours dit avec force qu’il ne s’allierait jamais avec le RN. Ciotti est un traître, imbu de lui-même, qui espère lui aussi ravir des électeurs au RN.https://www.youtube.com/watch?v=80aJSNNd7Z4
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Ciotti croit en son avenir. La désillusion sera brutale.