Au nom du Diable, on danse !

(Illustration : éruption au Piton de la Fournaise, île de la Réunion en 1998. Ce n’est pas votre serviteur qui est en médaillon, quoique, quoique…)

Quoi de plus logique que de représenter l’Enfer par un volcan en éruption ? Cet article sera prioritairement consacré au Diable, notamment avec Méphisto. Et on commence sur les chapeaux de roues avec cette ouverture de Schubert, Des Teufels Lustschloss (le château des plaisirs du Diable…lesquels ?). Il s’agit de l’ouverture d’un opéra écrit dans les années 1813-1814.

Restons dans l’ambiance infernale avec cette Danse diabolique de Josef Hellmesberger né le 9 avril 1855 à Vienne et mort le 26 avril 1907 dans la même ville. Bien moins connu que le clan Strauss qui régnait en maître sur la capitale autrichienne, il n’en a pas moins laissé plusieurs trésors, dont cette danse :

Et maintenant je vous présente Méphistophélès (Méphisto pour les intimes et plus si affinités), diable de première classe, que l’on va retrouver dans Berlioz, Gounod, Liszt ! On commence avec Berlioz et sa Damnation de Faust dont j’ai sorti trois extraits de la version d’Igor Markevitch qui date de 1959. Avec ce chef, on aurait pu avoir la version idéale pour l’éternité. Malheureusement, l’éditeur de l’époque (la Deutsche Grammophon) avait exigé que l’œuvre tienne sur deux 33 tours, techniquement impossible ; il a donc fallu effectuer des coupures, un couplet du chœur de Pâques dans la seconde partie, une reprise dans le menuet des follets (troisième partie) et une autre coupure dans le récitatif Faust/Méphisto dans la quatrième partie. Dommage ! Ici nous allons entendre une fugue improvisée par des buveurs bien éméchés que Méphisto va tourner en dérision :

Liszt maintenant avec sa Mephisto waltz dans sa version piano jouée par cette pianiste géorgienne dont j’ai du mal à écrire le nom !

Retour à Berlioz avec cet extrait de la troisième partie ; Méphisto va invoquer les « esprits des flammes inconstantes » pour « charmer une enfant et l’amener à nous », il s’agit naturellement de Marguerite. On va donc entendre le Menuet des follets et la Sérénade :

Le veau d’or est toujours debout ! (Faust de Gounod) :

Je vous propose à présent la Mephisto Waltz dans sa version pour orchestre, Liszt a aussi évoqué Méphisto ainsi que Faust et Marguerite dans sa Faust-Symphonie. Par curiosité je vous communique le lien vidéo, Faust est à 1:06, Marguerite à 31:22, Méphistophélès à 54:41.

On retrouve la Damnation de Faust avec la course à l’abîme et l’arrivée en grande pompe de Faust aux enfers, le pandémonium.

Pandaemonium

Pandaemonium  : toute personne capable de traduire en bon français cette langue infernale sera la bienvenue.

Faust vient de signer le parchemin qui le lie à Méphisto pour l’éternité. « Sur ces deux noirs chevaux prompts comme la pensée, montons et au galop ! La justice est pressée » :

Pour terminer, je vous avoue que je n’ai pu résister à ça (archive de l’INA) :

EN BONUS :

Ce n’est plus Méphisto, bien que l’on soit encore dans le Faust de Gounod, mais j’adore cette version du chœur des soldats chantée par les chœurs de l’armée française :

Après tous les tourments de l’Enfer, si on allait au Paradis ? L’apothéose de Marguerite conclut la Damnation de Faust (toujours avec Markevitch) :

Et en ce qui concerne l’éruption de 1998… j’étais aux premières loges (et j’ai même ramené une pierre de lave toute chaude).

Filoxe

 

 

 

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1 Commentaire

  1. Un theme que j’aime beaucoup dans la musique, car il promet une exubérance et un cataclysme sonore. Merci pour ce très beau panorama de musiques « diaboliques » il me vient à l’esprit de citer aussi, Smetana : le mur du diable, Dvòràk : le diable et catherine, Prokofiev :l’ange de feu et surtout Boïto : Mephistopheles.

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