Pendant que les étudiants défilent en abayas brunes de Columbia à Sciences Po et que les « progressistes » jouent à la guéguerre des mots avec le feu du Hamas, Khaled Mashal, chef du Hamas à l’étranger, ne boude pas sa joie.
Le 18 mai 2024, il est intervenu à la conférence Flood of the Free (déluge[1] des hommes libres) que les Frères musulmans, leur maison-père, avait organisée à Istanbul.
« Nous remercions le grand déluge d’étudiants qui a émergé des universités américaines, européennes et occidentales et qui a atteint tous les pays de notre nation ». Il ne s’agit pas de s’arrêter en si bon chemin : Mashal veut aussi un déluge médiatique diffusant le narratif palestinien et un déluge juridique à La Haye. Il ne doute pas que son rêve sera réalisé, car « l’anéantissement des sionistes est bon pour l’humanité dans son ensemble.[2] »
Même pas peur !
Les braises d’antisémitisme qui couvaient sur la planète bleue ont repris force et vigueur au vent des protestations de tout poil. Leur nouveau credo s’appelle antisionisme et les boucs émissaires qu’ils veulent tuer ne sont plus les Juifs, seulement les sionistes.
– Grand-mère Mortauxjuifs, que vous avez de grandes poches !
– C’est pour mieux dépenser mes dollars en communication, mon enfant !
– Grand-mère Mortauxjuifs, que vous avez de grandes dents !
– C’est pour mieux avaler tout crus les idiots utiles une fois que j’aurai digéré les Juifs, mon enfant !
Dans « idiots utiles », les mots n’ont pas tous la même importance. Pour l’instant c’est « utile » qui a la cote. Les communistes qui ont soutenu la révolution iranienne en 1979 ont rapidement atteint le stade « idiots » : Khomeiny les a pendus par centaines dans les années 1980. La preuve que les idiots de la génération Z sont encore utiles, c’est qu’on assiste à une reconnaissance croissante de l’État palestinien de la part de dirigeants qui veulent les séduire.
Avec l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, on atteint 146 des 193 pays membres de l’ONU à avoir reconnu officiellement la Palestine. Impossible de voir cela autrement que comme une récompense des massacres commis le 7 octobre 2023.
Macron, comme d’habitude, est pris entre le « en même temps » de la décision et l’enclume des élections. Il est donc incapable de combattre la démonstration que le droit international est celui du plus fort.
Un dirigeant ne sachant pas diriger dirige son pays à la dérive
« Comment les dirigeants de pays comme l’Espagne, la Norvège, etc. peuvent-ils reconnaître l’État de Palestine alors qu’il n’a jamais existé un État palestinien et que ses dirigeants eux-mêmes comptent sur l’ONU pour s’occuper de leurs administrés ? » a demandé un internaute plus intelligent que la moyenne. Plus intelligent et mieux renseigné, car Mousa Abu Marzouk, haut responsable du Hamas, avait en effet déclaré, le 27 octobre 2023 (moins de trois semaines après le pogrom perpétré par ses sbires), que « les tunnels de Gaza ont été construits pour protéger les combattants du Hamas, pas les civils ; la protection des civils de Gaza relève de la responsabilité de l’ONU et d’Israël.[3] »
L’internaute a posé une très bonne question. Si nul autre ne s’y intéresse, dans la galaxie médiatico-politique des pays qui ont récompensé le bain de sang, c’est que nul ne s’y soucie du réel.
Encore une preuve par Macron, qui condamne Israël à raccourcis que veux-tu, tout en lui donnant raison lorsqu’il conseille à l’Ukraine de l’imiter : « On doit leur permettre (aux Ukrainiens) de neutraliser les sites militaires d’où sont tirés les missiles (…) les sites militaires depuis lesquels l’Ukraine est agressée. (…) L’Ukraine a toutes les possibilités de le faire, en vertu du droit international. Il faut le dire clairement, elle est attaquée et peut se défendre.[4] »
Pourquoi estime-t-il que le droit international s’arrête où commence l’État juif ?
C’est une bonne question, qui va dans le sens de celle que l’internaute a bien fait de poser.
Poutine a plus de bon sens que notre Président, car il voit ce qu’il a devant les yeux et il s’en sert : « En Europe, en particulier dans les petits pays, ils doivent réfléchir à ce avec quoi ils jouent. Ils doivent se souvenir qu’ils sont bien souvent des États ayant un petit territoire et une population très dense[5] », a répondu le loup russe à la bergère française qui a un pot-au-lait sur la tête et pas grand’ chose sous le bonnet.
Y sont fous, ces Ibères, ces Celtes et ces Vikings ?
L’ONU a été créée en 1945 par les États vainqueurs de la deuxième guerre mondiale, sans distinction de leur régime politique et sans exigence à ce sujet pour les futurs adhérents.
Aujourd’hui elle compte 193 États-membres dont 94 dictatures et 72 démocraties (les 17 autres États étant trop petits pour être analysés).
Chaque État compte pour une voix à l’Assemblée générale de l’ONU, la Chine, un milliard et demi d’habitants, comme Nauru qui n’atteint pas les dix mille unités.
C’est pourquoi l’ONU et ses filiales (OMS, CPI…) ont une majorité pour condamner Israël (1,51% de la population mondiale[6]) deux fois plus que l’ensemble des autres pays.[7]
Arguer du « droit international » facilite la tâche aux supplétifs de l’Iran et du Qatar pour convaincre les faibles d’esprit qu’Israël est le plus grand des méchants loups. Lorsqu’ils ont débarqué dans les universités, comme s’en est félicité Khaled Mashal, ils n’ont pas mis longtemps à transformer les étudiants les plus bêtes en antisémites actifs et les autres en pantouflards passifs.
Dans les démocraties, les autorités ont peur de leurs opinions publiques, pas dans les dictatures. Les dictatures imposent qu’Israël soit condamné à l’ONU quoiqu’il fasse et quoi qu’il dise, et même quand il est immobile et silencieux. Dans les démocraties, ce sont les militants financés par l’Iran et le Qatar qui font le boulot, en lavant le cerveau des étudiants et des idiots utiles d’extrême gauche pour qu’ils imposent à leurs gouvernements des décisions aberrantes.
Ces jours-ci, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège se sont montrées les plus vulnérables à leurs extrémistes et elles ont reconnu officiellement « l’État de Palestine ».
Quel État de Palestine ?
Les béni-oui-oui n’en ont aucune idée : la Cisjordanie et Gaza se font la guerre, même si leurs autocrates s’entendent ponctuellement pour taper sur leur ennemi commun. Donc quel État ? Gaza, la Cisjordanie, les deux ? Et dans ce cas, qui commande ?
Quelles frontières? Elles devaient être définies ensemble par l’Autorité palestinienne (AP) et Israël quand ils ont signé les Accords d’Oslo, en 1993. Mais depuis, le Hamas a perpétré un coup d’État contre son frère à Gaza, et l’AP elle-même n’est représentative que de son représentant élu pour 4 ans en 2005 et qui entame la 20ème année de son mandat. Donc qui représenterait cet État de Palestine ?
Et puis quel régime pour cet État, si les terroristes des deux Palestine arrivaient à se mettre d’accord ? Les Palestinolâtres occidentaux ont décidé unilatéralement que ce serait une démocratie parfaite et pacifique. Le Hamas, lui, ne se pose pas de question non plus : il a expliqué qu’il prévoyait de recommencer l’opération du 7 octobre jusqu’à ce qu’il n’y ait plus une seul juif vivant[8]. Mais les gentils militants n’ont pas entendu et s’ils ont entendu, ils ont fait semblant d’être sourds. À force de se toucher devant les vidéos de meurtres et de viols de Juifs, ils le sont peut-être devenus…
Le fait d’être considéré comme un faucon par les vrais cons n’a pas empêché Israël de signer les Accords d’Abraham avec cinq pays musulmans en 2021. Les étudiants qui ont encore un neurone disponible en concluront que le camp qui refuse la paix n’est pas celui situé entre le Jourdain et la Méditerranée.
Nous aussi, regardons les choses en face
Les opinions publiques qui ont forcé la main de leurs dirigeants à reconnaître un État sans structure, sans frontière et sans infrastructure, dont toutes les fonctions régaliennes sont financées par la charité internationale, ne sont animées que par la haine des Juifs.
Ce qui compte à leurs yeux, c’est de « libérer la Palestine du fleuve à la mer » (en américain dans le texte, ça se traduirait « de l’Atlantique au Pacifique » et en français « des Alpes à l’Atlantique ».)
En 1939 on ne voulait d’aucun Juif en Europe et on leur disait de « retourner en Palestine ». En 2024, on ne veut d’aucun Juif au Moyen-Orient et on leur dit de « retourner d’où ils viennent ». Or en 1948, il y avait plus d’un million de Juifs dans les pays arabes. Ils y vivaient depuis avant la naissance de l’islam. Aujourd’hui il y en a moins de 3000. Ils seront sûrement accueillis avec des fleurs par ceux-là mêmes qui les ont chassés.
De Gaulle qualifiait les Français de « veaux ». Beaucoup sont aujourd’hui des bœufs, incapables de penser et dénués de la plus petite notion d’Histoire, qui leur aurait permis de réfléchir. Mais comme ceux qui font tourner la noria dans certains pays primitifs, ils avancent les yeux et les muscles bandés. D’abord en rond autour du puits, puis en fin de carrière, vers l’abattoir.
Liliane Messika 29 mai 2024
[1] Le pogrom contre les civils israéliens du 7 octobre 2023 portait le nom de code de « Déluge d’al-Aqsa ».
[2] Vidéo sous-titrée : www.memri.org/reports/hamas-leader-abroad-khaled-mashal-we-thank-great-student-flood-american-universities-we-want
[3] www.memri.org/tv/hamas-official-mousa-abu-marzouk-tunnels-gaza-protect-fighters-%20not-civilians
[4] www.lexpress.fr/monde/macron-et-scholz-accordent-leurs-violons-sauf-sur-les-missiles-livres-a-lukraine-2XGK6VOEEJFNRGOGNSJO3MDX6Q/
[5] www.leparisien.fr/international/ils-doivent-reflechir-a-ce-avec-quoi-ils-jouent-poutine-met-en-garde-contre-lusage-darmes-occidentales-sur-le-sol-russe-28-05-2024-W66AXAZMGJGBVCPK7Q7WUVFEPM.php
[6] www.worldometers.info/world-population/population-by-country/
[7] En 2023, 15 résolutions contre Israël et 7 contre l’ensemble des autres pays de monde – www.unwatch.org/2023-unga-resolutions-on-israel-vs-rest-of-the-world/
[8] https://economictimes.indiatimes.com/news/international/hamas-official-vows-to-repeat-oct-7-attack-repeatedly-to-teach-israel-a-lesson/articleshow/104903949.cms?from=mdr
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On pourrait aussi demander l’indépendance du 93 et création d’un état arabe, ainsi que de Marseille, deux petits états musulmans.
Ah ! non ! suis-je bête, ils ont dit qu’ils voulaient tout.
Tout du nord au sud, et tout du Jourdain à la mer.
commentaire directement avalé par le robot.
18H53
Nos compatriotes sont de plus en plus abrutis et facilement manipulables, surtout la jeunesse.
Comment pourrait-il y avoir un état palestinien, état qui n’a jamais existé » ?
Une création ex-nihilo, pour un milliers d’arabes envahisseurs d’un territoire.
Les trois pays qui viennent de reconnaître cette perfidie ont des régimes socialistes, donc gauchistes.
Les LFIstes vont-ils se réfugier à Gaza où dans toutes autres régions sous dictature musulmane comme l’on fait leurs prédécesseurs nazis si par miracle ils étaient dégagés du sol de France avec bien entendu l’aide des frères musulmans ?
L’art de la manipulation. Lorsque les crétins de LFI ont exhibé le drapeau palestinien, le Hamas a dû exulter.