Des groupes de niveau ? Les bons avec les bons, les moyens avec les moyens, les mauvais avec les mauvais ? Vous n’y pensez pas, ma bonne dame, ce serait de l’élitisme (un sacré gros mot), ce serait de la discrimination (un autre gros mot). Il n’en est pas question, il y a des dizaines d’années qu’on fabrique des troupeaux mélangés de boeufs, de licornes et de coqs, pour le plus grand bonheur des gauchos.
Non, la dernière idée de la Macronie, qui n’en loupe pas une mais c’est normal, c’est fait exprès, ce n’est pas de renouer avec les 3 orientations dès la 6ème que ceux de mon âge ont connues (classique, moderne, technique). C’était certes un peu précipité dès la fin du CM2, mais il n’y avait pas tant d’erreurs que cela…
Non c’est très avant-gardiste, ma chère, il s’agit de faire des groupes de niveau à l’intérieur des classes…
En septembre 2024, les collégiens de 6e et de 5e devront théoriquement être répartis en trois « groupes de niveau », de quinze élèves au maximum pour les plus faibles, pour toutes leurs heures de maths et de français. Ils continueront à évoluer au sein de classes hétérogènes dans les autres disciplines. A cette fin, le ministère de l’éducation nationale a annoncé des financements spécifiques et 2 330 postes spécifiques.
Tout cela a déjà été essayé, tenté, ici ou là, pour des aides ponctuelles sur des difficultés tout aussi ponctuelles, mais vu le manque de bon sens et d’efficience de nombre de profs politisés, devenus médiocres et d’un pouvoir plus que médiocre lui aussi , je peux vous annoncer qu’on n’ira pas loin et que tout le monde y perdra.
Naturellement tous les gauchistes de France et de Navarre voient rouges et hurlent à la discrimination. Il vaut mieux que tous les élèves s’emmerdent à l’école, les uns parce qu’ils n’y apprennent rien, les autres parce que de toutes manières ils n’ont pas d’appétence pour les choses intellectuelles (au mieux ; ils préfèrent mater les films pornos au pire). Et c’est du tout bon pour la Macronie : des gosses dont on ne fait pas fonctionner le cerveau, dont on ne développe pas la curiosité, l’envie d’apprendre, de se dépasser… deviennent très vite de petits animaux avides de ricaner, de harceler, de voler, de violer, de tabasser… bref d’imposer la loi de la jungle.
Ben oui, si la civilisation a atteint le haut niveau que nous connaissons (art, science… imaginez que l’homme est capable d’aller dans l’espace, c’est plus qu’admirable, c’est stupéfiant, imaginez qu’on est capable de remplacer le coeur, oui, le coeur de malades, c’est stupéfiant). Et tout cela grâce à quoi ? Grâce à la curiosité de certains, à leur intelligence, à leur savoir… et à leur indépendance d’esprit qui leur a ordonné de ne pas écouter les contes de bonne femme ni les contes de vieux sorciers comme Mahomet ou Grégoire IX inventeur de l’inquisition, et on n’évoquera même pas les Savanarole, antiques et modernes. Il y en a encore des millions, notamment dans les pays musulmans, qui enferment, fouettent, tuent… tous ceux qui ne veulent pas croire bêtement en une prétendue révélation divine et que la terre serait plate. Or, mettre tous les élèves dans le même panier, c’est renvoyer tous nos gosses à l’âge de pierre, à l’âge où l’on pouvait mourir parce que l’on disait de la terre « et pourtant elle tourne ».
Hommage à ceux qui nous ont sauvés, ont continué à réfléchir, à mettre en doute, à chercher, à inventer, à trouver, à créer du beau, à élever l’esprit et le développer... De Socrate à Rabelais, De Galilée à Newton (Newton que traduisait la compagne de Voltaire l’Encyclopédiste, Emilie du Châtelet) en passant par Copernic, Pascal et sa machine à calculer, Léonard de Vinci ou Michel-Ange…
Pourquoi et comment nous ont-ils sauvés ? Parce que, dans leur immense majorité ils ont eu l’immense chance et d’être curieux et d’avoir les parents/la condition sociale qui leur ont permis de passer une partie de leur enfance à apprendre, à développer leur intelligence, à accroître leurs connaissances. Avec un précepteur ou à l’école, peu importe. Pendant des millénaires il n’était de bons parents que ceux qui imposaient l’instruction s’ils le pouvaient, au grand dam des autres. Pour le mieux des enfants, de la famille et de la société.
C’est là que je reviens au sujet de base, les groupes de niveaux… Non, non, amis lecteurs, je n’avais pas oublié ! Le bon sens populaire a raison qui dit « on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif« . Ce qu’ils appellent élever le niveau c’est abaisser les exigences pour tous pour ne pas désespérer ceux qui ne sont pas intéressés par le travail de l’esprit ; on les contraint à souffrir, à être noyés par Pythagore comme par Racine ou les querelles des jansénistes, passionnants entre curieux et lettrés, impossibles à évoquer au milieu des lazzis, moqueries et autres chahuts. Tant pis pour les curieux, pour les lettrés. Et les autres ne gagnent rien. Il est vrai que les autres ont pris l’habitude de n’être ni punis, ni renvoyés et que ceux qui ont du mal mais aimeraient bien, quand même progresser, savoir… sortent de classe encore plus déshérités qu’ils n’y sont entrés.
Si j’étais Ministre de l’Education nationale, ça serait la révolution. Dehors les gauchistes qui font de la politique en classe, dehors les gauchos qui ne veulent ni colle, ni punition ni exclusion. Bonjour les vrais profs, exigeants, efficaces, qui font grandir la jeunesse et lui donne envie de progresser.
Et retour aux classes de niveau, ça va sans dire, avec une sortie d’école possible dès 14 ans. Cela m’est arrivé rarement mais je l’ai vécu plusieurs fois au cours de ma carrière, des élèves que le principal du collège, dès la quatrième, extirpait des cours tant ils étaient a-scolaires, anti-scolaires, à la limite pour certains de la maladie mentale, ingérables, hurlant, se roulant par terre, chantant, hurlant, tapant… C’était rare mais ça arrivait. Cela arrive de plus en plus souvent. Pas d’autre solution que d’écrémer pour permettre aux élèves qui veulent bosser et vivre leur vie d’enfant de pouvoir le faire. On ne sacrifie pas le troupeau pour sauver le loup. Enfin je devrais utiliser le conditionnel, car c’est la règle actuelle.
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Bien dit. Nous ne sommes pas égaux devant les apprentissages, donc en en faisant ….tous les élèves y trouveraient leur compte !
1/ « Si j’étais Ministre de l’Education nationale, ça serait la révolution. »
Vous en avez tous les titres légitimes. Mais à l’heure où l’objectif avoué est de « détruire ce qu’est la France » sous tous ses aspects (en ce moment l’autonomie alimentaire), c’est bien après une révolution, ou plutôt possiblement après le grand chambardement qui pointe son nez, avec toutes les opportunités historiques possibles, que vous avez votre chance.
2/ Un système d’Instruction Publique où des enfants d’humble femme de ménage peuvent devenir professeur agrégé, mais vous n’y pensez pas… Que deviendraient les « petits garçons » adolecents d’Amélie Oudéra-Castéra, soumis aux vents mauvais de la concurrence loyale du peuple, les Attal aux diplômes suspects, les Micron énarques la seule année où il n’y a pas eu de classement à l’ENA, les ministres des affaires étrangères sont les fondamentals consistent à avoir beaucoup voyagé, les Normaliens qui dissertent sur Proust mais ne savent pas ce qu’est un hectare (programme de CE2 de votre époque) mais se font écrire de bien fades romans zérotiques par de vulgaires Houellebecq dont le courage n’est pas hugolien, ou des fils Sarkozy illettrés (restons poli) pressentis pour être présidents de conseil départemental ?
Vous êtes bien insensible au sort de la progéniture de la caste…