Toc, toc ; devine qui vient dîner ce soir : c’est Giscard !

Qui ne se souvient pas de Giscard… Pour ma part, je me rappelle sa campagne électorale. Un collègue, qui faisait partie de ce qu’on nommait à l’époque les Jeunes Giscardiens, avait bien tenté  de me convaincre. Hélas pour lui, je me méfiais du personnage. Son air hautain et  l’aspect glacial du personnage me rebutaient. Un grand bourgeois, qui se donnait des airs de noblesse, noblesse fraîchement acquise, en 1922 exactement. Ses groupies lui trouvaient un air de playboy, certains détracteurs l’avaient surnommé le playboy auvergnat.  
Je ne me suis pas laissé séduire, et j’ai envoyé paître le Jeune Giscardien. Je n’ai jamais saisi un traître mot des discours de Giscard, vu son élocution difficile qui a fait la joie des imitateurs de l’époque.  Je pense qu’il devait souffrir  du même  handicap que Louis XVI, un phimosis, mais à la langue, contrairement au roi qui l’avait ailleurs. Et puis, je trouvais qu’avec sa mèche de cheveux approximative et son rasage au ticket de métro, il ressemblait plus à un exécuteur de la mafia qu’à un candidat à la présidence. Sans oublier le slogan ridicule : Giscard à la barre, inscrit sur les affiches et  les tee -shirts des jeunes filles en délire. Giscard à la barre, un peu facile. Avec Chirac, les pauvres raquent, ou avec Hollande, la France se débande.  Sarkozy, le peuple au tapis, avec Macron, les Français sont marron?  Ils n’auraient pas osé. Bien que je trouve que ces formules toutes faites reflètent la réalité. 
Giscard, fraîchement élu, avait voulu regarder la France au fond des yeux. Sa première tentative fut, au Noël 1974, d’inviter trois éboueurs au petit déjeuner à l’Élysée. Hélas, il s’agissait de deux Maliens et d’un Sénégalais. La France au fond des yeux, c’était un peu beaucoup raté. En plus, inviter des gens au château, ça faisait très aristocratique, pour ne pas dire royal. Le genre : «Venez mes braves, il y a de quoi  boire et  manger aux cuisines. » Il aurait été prendre  un jus sorti d’un  thermos au cul de la benne, je pense que sa tentative aurait eu plus de succès dans l’opinion. 
Il a quand même récidivé, le bougre. En se faisant inviter pour le dîner chez les Français. Huit invitations en tout, toutes honorées. Après, les problèmes arrivant, le manque de réceptivité et le peu d’impact dans l’opinion de ces agapes, il a renoncé, l’entrecôte vespérale se transformant peu à peu en eau de boudin. Il serait fastidieux d’énumérer les noms des amphitryons et de la composition des menus, qui étaient étudiés à la loupe par les services de l’Élysée; pas question de goûter à la boîte de sardines  et aux lentilles prolétariennes. Et au vin en capsules, celui qui vous faisait  des trous dans l’estomac. 
Je me rappelle les articles dithyrambiques des journalistes, en particulier les peoples de l’époque :  «Le président est arrivé simplement, lui-même était au volant de son véhicule.»  Le costume de monsieur, les robes de madame, etc. Et les hôtes après le passage du grand homme :«Depuis, les voisins sont jaloux, et nous regardent de travers.» 
L’opération séduction a commencé en janvier 1975. Giscard allait en terrain conquis : il connaissait  la personne chez qui il se rendait, un encadreur qui avait travaillé pour lui. C’est même le chef de cabinet qui a contacté l’homme. Vive la spontanéité! Interrogée après l’événement, l’épouse de l’heureux élu s’était  confiée aux journalistes : nous avons parlé, entre autres sujets, de la faim dans le monde. Très approprié quand tu es bien repu. 
Lors d’un dîner dans le département de l’Eure, Giscard et son épouse mangent avec un décor assez cocasse en arrière-plan  : un révolver et des fusils accrochés au mur. On n’est jamais trop prudent.  Une autre fois, chez des personnes dont le gendre est routier. L’homme confiera que Giscard connaît bien le sujet. Il avait dû se rencarder auprès du ministre des transports… Au cours d’un dîner, il fera le reproche au fils de la maison, sous les drapeaux et en permission, de n’être pas revêtu de son uniforme. De quoi je me mêle!
Je pense que cette simplicité était feinte. De plus, les maisons des hôtes d’un soir devaient être passées au peigne fin, et les barbouzes devaient grenouiller dans le quartier au cas où.   Pourquoi pas des tireurs sur les toits environnants.Et puis, et puis, tout a une fin. Les diamants de Bokassa, les chasses en Afrique,les avions renifleurs, Papon ministre du Budget sont passés par là. Barre qualifié de Joffre de l’économie et décoré pour sa victoire sur le front de l’inflation alors que celle-ci perdure.   Giscard n’a plus la cote. Jusqu’à sa défaite en 1981. 
Je me rappelle aussi le bleu de notre drapeau, éclairci pour lui donner un air moins brutal, le changement de tempo des premières notes de notre Marseillaise pour qu’elle paraisse moins belliqueuse. Les matchs de foot truqués et les prestations accordéonistiques qui faisaient hurler les chiens, se sauver les chats, et déchiraient  nos tympans.  Et plein d’autres «utiles inventions.» La majorité à dix-huit ans, qui a permis à des gamins d’envoyer promener leurs parents : « Repasse ton bac, et on verra après.» « Je fais ce que je veux , je suis majeur.» 
Pour finir, si on toque à votre porte, au moment du  dîner, regardez bien par le judas. Si c’est le couple Macron, surtout n’ouvrez pas. Même s’ils ont les bras chargés de victuailles. Il en va de votre vie, de votre réputation. Remarquez, je pense qu’il ne s’y aviserait pas, vu son niveau de popularité; il aurait bien trop peur que l’on assaisonne le contenu de son assiette avec une certaine poudre de succession, très en vogue en des temps anciens.    
                                                           FIN  

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16 Comments

  1. Giscard, le premier, qui a commencé, à tuer, nôtre PATRIE 👎😡 en laissant venir? Les familles des migrants, 🤮👎 et tous les autres, présidents, ont laissés faire 🤮 les assassins ? De la France 🇫🇷 ( les traites à la France 👎😡 ainsi que Macron, le pire 🤢

  2. POST 1 SUR 2
    Excellent texte ami Argo, comme toujours. On le lit avec avidité et on est un peu déçu à la dernière ligne qu’il n’y en ait pas d’autres
    En fait, Giscard d’Estaing était un grand admirateur de JFK. Il aimait son style, ses réformes socialistes, sa façon de paraitre publiquement décontracté, et la belle gueule que lui trouvaient beaucoup de femmes. Alors il voulait faire pareil. D’où ces initiatives d’essayer de se mêler au peuple.
    Giscard d’Estaing se donnait des grands airs et tous les abrutis français pensaient qu’il serait un président à la hauteur. Ils ne se sont pas trompés d’ailleurs, car il a été à la hauteur dans les fautes, les initiatives stupides et dangereuses, dont nous payons encore les conséquences.
    Cela dit, s’il n’avait pas été élu en 1974, c’est le sinistre Mitterrand qui l’aurait été. On ne peut cependant pas en déduire que l’œuvre socialiste aurait commencé 7 ans plus tôt puisque Giscard a été plus socialiste que les socialistes.

  3. POST 2 SUR 2
    Son projet était de faire de la France, comme il le disait, une « société libérale avancée ». Comme société libérale avancée, il a juste réussi à baisser la majorité civile ce qui a donné un grand nombre de voix à la gauche, légaliser l’IVG qui est la bonne excuse des présidents après lui pour justifier une immigration massive, le divorce par consentement mutuel ce qui encourage des gens à divorcer quand ils hésitaient à le faire et ainsi de traumatiser les enfants.
    Il a continué ensuite dans l’excellence en essayant d’introduire plus d’Europe en France, création de l’indemnité chômage où le chômeur touchait plus que son salaire, puis le fameux regroupement familial qui nous a valu quelques millions de maghrébins supplémentaires et qui continue encore aujourd’hui.
    Il a étendu la TVA à tous, car elle ne concernait à l’époque que les grandes entreprises. Ainsi, les plus pauvres devenaient encore plus pauvres.
    Je continue ?
    Bref, il n’y avait à l’époque que les cons qui le croyait quand il disait « On voit le bout du tunnel » alors que l’on ne faisait qu’y entrer.

  4. A noter qu’un film satirique sorti en 1975  » Les œufs brouillés » (dont raffolait Giscard) de Joël Seria, je crois, parle de ces invitations soit à l’Elysée soit chez les Français un peu fayots, il faut bien le dire.

  5. Je ne reconnais que deux choses de bien à Giscard .qu il ait conduit un tank Sherman avec les troupes Francaises en 1944 et refusé à De Gaulle de s’occuper du bradage de l’Algerie Francaise . Sinon quel échec et le pire le regroupement familial . Je lui reproche de ne pas avoir utilisé la francisque pour Mitterrand .

  6. Vava = que du toc, même sa particule. Ce triste sire nous a quand même collé le regroupement familial, mine de rien

  7. La lutte contre le covid m’a appris a garder les distances de sécurité vis à vis des autres et de bien séparer la cuisine de la salle à manger.Assainir fait aussi partie des gestes de précaution sanitaire en période de prolifération virale comme actuellement selon les sources avisées.

    • Pas bien compris. Quel rapport avec l’article ?
      Il y a actuellement une prolifération virale différente de celle d’hiver de tous les ans ? Peux-tu citer les « sources avisées » ?
      Ou je n’ai rien compris à ton post concernant son message, ou il est comme un cheveu dans la soupe au niveau de ce forum…
      Peux-tu nous éclairer ?

  8. Je n’écoutais le Giscard que par l’intermédiaire de Thierry le Luron…

    • Moi aussi, je ne le connaissais que par les sketchs de Le Luron.
      Mitterrand également, d’ailleurs

  9. Macron ne viendra pas chez moi! Il n’aime que le boudin noir et je n’en ai jamais, et si il en apporte, vu les prix actuels, je n’aurais plus de gaz ni d’électricité. 😅😅😅

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