Les auteurs du livre, Louis Colart et Joël Matriche et le principal suspect de l’affaire, Éva Kaïlí
Voilà qui tombe bien -du moins pour certains plutôt hostiles à la Communauté Européenne- à quelques mois des élections européennes de juin prochain : les journalistes du quotidien belge « Le Soir » Louis Colart et Joël Matriche sortent, chez l’Editeur Harpercollins, leur « Qatar Gate » demain, 24 janvier !
Cela en pleine enquête policière internationale impliquant de hauts responsables du Parlement Européen !
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Le « Qatargate » est une affaire de corruption au sommet du Parlement européen, affaire qui a éclaté en décembre 2022. L’enquête n’étant pas terminée et donc aucun jugement n’ayant été rendu, nous ne pouvons qu’utiliser le conditionnel. Il y aurait eu perception de sommes importantes d’argent liquide -jusqu’à, parfois, 1 500 000 euros par des membres du parlement qui, alors, auraient pris la défense d’intérêts du Qatar.
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Dans ce volet de l’enquête, le principal bénéficiaire des largesses du Qatar semble être la vice-présidente du Parlement européen -depuis démise-, la sociale-démocrate grecque Éva Kaïlí qui était allée au Qatar pour y rencontrer le ministre du Travail Ali bin Samikh Al Marri. Celui-ci serait, pour les enquêteurs, l’un des principaux corrupteurs.
Éva Kaïlí avait elle-même, lors d’une séance au Parlement, rendu hommage aux autorités du Qatar en déclarant, un mois avant l’ouverture de l’enquête :
« Le Qatar est un chef de file en matière de droits du travail ».
Ce qui, surtout en matière des droits du travail, n’était pas l’avis de tous les parlementaires…
L’enquête, ensuite, a débordé sur le Maroc dont certains responsables sont soupçonnés également de corruption envers les instances européennes.
Dans le cadre de cette enquête, outre Éva Kaïlí, deux autres personnes ont été écrouées (et libérées depuis en attendant le procès): son compagnon et assistant parlementaire Francesco Giorgio et l’Italien Pier Antonio Panzeri, qui a été destitué de son mandat d’eurodéputé. Lui aussi était de gauche… D’où le peu de « publicité » faite à ce « Qatargate » doublé d’un « Marocgate » dans notre presse prétendument « bien pensante »…
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Le magazine « Marianne » a publié hier, lundi, en exclusivité les meilleures pages du livre « QatarGate ».
Il précise que « les journalistes Louis Colart et Joël Matriche révèlent les étapes de la mise en place de ce vaste système de corruption et les coulisses de l’enquête judiciaire (toujours en cours). Des repérages du renseignement belge à la course contre la montre de la présidente du Parlement européen, l’enquête est aussi rocambolesque que significative. Elle implique un juge belge, connu pour sa propension à bousculer les puissants et qui devra lui-même se retirer de l’enquête pour un potentiel conflit d’intérêts, lié aux amitiés de son fils. »
Et Marianne donne des détails quelque peu surprenants de l’enquête révélés par les auteurs de ce « QatarGate » !
–« le fait de placer deux suspects dans la même cellule trois jours durant ou d’octroyer au chef présumé de l’organisation criminelle, Pier Antonio Panzeri, à qui la justice a accordé le statut de repenti, la possibilité d’orienter les investigations par ses déclarations. »
Pour le magazine, c’est « Une lumière crue mais salutaire sur le cœur battant de la démocratie européenne à la veille du scrutin de juin. »
-Ensuite, vient la publication de morceaux choisis extraits du livre :
« En ce début d’année 2022, [le cerveau présumé du Qatargate] n’est pas chez lui. […] Les ombres qui s’introduisent dans son logement le savent. Ces hommes qui passent le pas de sa porte sans difficulté connaissent tout des déplacements de Pier Antonio Panzeri. Ils peuvent mettre son téléphone sur écoute. Ils peuvent consulter le fichier des passagers aériens, histoire de s’assurer que Panzeri est bien monté à bord d’un avion et sera absent de sa résidence bruxelloise. […] L’équipe de la Sûreté de l’État [l’équivalent belge de la DGSI, le renseignement intérieur] qui brise l’intimité de Panzeri dispose d’une force de frappe imbattable. Elle réalise chez Panzeri une perquisition fantôme. […] Les opérationnels n’ont laissé aucune trace de leur passage. Tout l’appartement a été méticuleusement pris en photo et chaque objet déplacé pour les besoins de la perquisition a été remis précisément à sa place. […] L’équipe a reçu l’ordre de laisser au moins un micro avant de partir. Ainsi qu’une discrète caméra qui captera des scènes impliquant de la manipulation d’argent liquide. Les agents de la Sûreté sont là pour ça. Ils regardent sous le lit, font glisser une valise de voyage noire à roulettes, en extraient quatre paquets emballés dans un sac en plastique rouge de marque C&A et un cabas de l’enseigne Carrefour. Les colis contiennent 7 601 billets de 50 €, pour un montant de 380 050 €. Dont 213 coupures avec des numéros de série qui se suivent. Ils se redressent et ratissent la garde-robe de l’Italien, où est incorporé un coffre-fort à serrure numérique. Les agents y distinguent d’abord un livre, un carton et un coffret de DVD. […] Cocasse : la série [« Aquarius »] narre une infiltration policière au sein d’une organisation criminelle (celle de la sanglante secte de Charles Manson). […] Derrière ce DVD, […] des billets de 50, 100 et 200 €. Soit 320 000 € de plus. Certaines de ces liasses sont ceintes de bordereaux siglés NBB – Banque nationale de Belgique. Les agents en opération photographient le magot de 700 000 € et effacent toutes leurs traces. […] Dans un fichier qu’il loge derrière un mot de passe sur son espace Google Drive, Francesco Giorgi crée […] un tableau numérique voué à un bel avenir. La première date au sommet du fichier Excel est ce fameux 26 avril 2018, jour de la première visite officielle d’Ali bin Samikh al-Marri [président du Comité national des droits de l’homme du Qatar et futur ministre du Travail] au Parlement européen. […] Ainsi commence la rédaction d’un inouï travail de compilation des actions en faveur du Qatar, scrupuleusement assuré par l’assistant de Panzeri. La deuxième ligne de ce fichier numérique est consacrée, justement, à la signature du protocole d’accord entre les présidents Al-Marri et Panzeri. »
« Placé face à une copie imprimée du fichier retrouvé dans son ordinateur, et à l’écoute attentive de trois intervieweurs de l’Office central pour la répression de la corruption, Francesco Giorgi éclaire la stratégie de son mentor. […] « C’est la première fois qu’un tel mémorandum est signé. Il s’agit de l’entrée du Qatar au Parlement européen avec la légitimité de l’accord » martèle-t-il. Le geste de Pier Antonio Panzeri était gratuit, pas pour autant désintéressé selon Giorgi : « Il n’y a pas encore d’accord contre rémunération à cette date, précise l’assistant, mais Panzeri avait senti que c’était le geste à leur donner pour une future rémunération, il s’agit de la clé d’entrée pour des négociations. » Le duo d’Italiens ne perd toutefois pas de temps. « Les négociations sur la rémunération ont lieu lors de la visite au mois de mai et ultérieurement. »
Moins précis sur les dates que son fidèle assistant, Antonio Panzeri ne dit toutefois pas autre chose aux enquêteurs. « Francesco Giorgi et moi-même nous sommes mis d’accord pour un travail de lobbying. » Le tarif négocié avec Ali bin Samikh al- Marri ? Un million et demi d’euros pour 2018-2019. »
« Les deux hommes font 60/40. Panzeri est le chef, les 60 % sont pour lui. Un mois après la signature du protocole et l’audition du Qatari au Parlement, Antonio Panzeri et Francesco Giorgi retournent une seconde fois à Doha. L’ancien syndicaliste répète et affine son discours pro-Qatar et antiblocus, à la plus grande joie des médias d’État. […] Et le véritable enjeu de la visite se matérialise. Francesco Giorgi s’en souvient face aux péjistes [policiers] : « Il y a un accord sur les rémunérations avec le Qatar après la visite à Doha. Le premier paiement a été réalisé dans le premier semestre 2018, avant la fin du mois de juin 2018. » […]
[…] C’est une histoire de rendez-vous secrets avec des intermédiaires inconnus que narre l’assistant déchu. […] Au total, conclut Francesco Giorgi, il devait recevoir avec Antonio Panzeri 4,5 millions d’euros de la partie qatarie sur la législature 2019-2024 : 1,5 million pour 2018 et 2019, 500 000 € en 2019, 500 000 € encore chaque année jusqu’en 2024. […] »
Oh que c’est ballot ! Maudite année 2022 ! À deux années près, leur « contrat » se terminait en 2024 et ils pouvaient partir, l’un avec 60% de 4 500 000 euros, soit 2 700 000, et l’autre avec 40% soit 1 800 000 ! Quoique, comme ils n’ont pas été jugés, j’aurais dû écrire : « présumés innocents », s’ils avaient peut-être pu, éventuellement, à l’occasion, par hasard, on ne sait jamais, voire sans faire exprès encaisser une somme de… Et, si -mais ce n’est pas certain !- s’ils sont coupables, ils ne vont même pas en profiter… Personnellement, j’ai une autre méthode : je vais mettre 2,50 euros sur une combinaison sinon secrète du moins discrète et qui peut me faire gagner des millions sans aller voir un Qatari ! C’est la loterie ! Et tant pis si j’en suis marri… Je le serai moins que… Al-Marri !
JACQUES MARTINEZ, journaliste, ancien chef d’infos de RTL (1967-2001), l’AFP, le FIGARO, le PARISIEN…
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Et concernant la blanche colombe Pustula Van der Pfizer ?….toujours rien ????
Le Qatar est un pays musulman TRES RICHE:ils n’ont qu’à s’occuper de leur congénères musulmans.Nous Français serions plus tranquilles.Retrouver LAFRANCE d’AVANT.Il faut couper les relations avec ces pays……..
OH! qatarina bella tchi tchi tchi