Gabriel Attal ou les « illusions perdues puis retrouvées »

Dans une France déroutée qui assiste impuissante au délitement de la société dans tous les domaines, le ministère de L’cation Nationale allait faire des étincelles grâce à son nouveau et fringant ministre : Gabriel Attal. « On allait voir ce qu’on allait voir » !

L’attitude martiale, le front plissé par la détermination, les annonces « osées » qu’on n’avait plus entendues depuis des lustres, tout cela remettait du baume au cœur des Français. Un soupçon d’espérance frémissait et l’on attendait le brillant Attal comme on attend le Messie. Son air avenant, sa juvénile autorité et disons-le, son visage d’adolescent surdoué, tout cela plaisait, aux parents, et même à la droite républicaine. Les enseignants, dans leur grande majorité mais toujours gauchistes, étaient moins « fans ». En effet, les propositions du nouveau ministre allaient renverser la table. Il allait secouer le Mammouth et le remettre au pas. N’est-ce pas ce que la société civile attend depuis des lustres ? L’ère des pédagogistes était révolue : retour aux fondamentaux : savoir lire, écrire et compter ! Un minimum direz-vous, mais vital !

Il faut reconnaître que l’attente étant énorme, surtout après le calamiteux et bref passage de Pape N’diaye, on ne pouvait trouver pire. Donc, Gabriel tombait un peu comme un ange annonciateur de la résurrection de l’école, et l’on se mit à y croire très fort.[1]

Alain Finkielkraut[2] avait été l’un des premiers, avec Jean-Claude Milner, à s’inquiéter des dérives de l’école dès les années 1980. Dans une interview publiée dans « Causeur »[3], l’Académicien prête à Gabriel Attal une sincérité qui surprend : « Il n’empêche qu’il revient sur le dogme du collège unique. Personne ne l’avait fait avant lui, car l’égalitarisme contemporain a transformé le baccalauréat contemporain en droit de l’homme… Pourra-t-il résister à la pression des parents d’élèves ? Je ne saurais pas le dire, simplement je ne doute pas de sa sincérité. » Ou encore : « Mais j’ai confiance en lui, je crois qu’il est déterminé. Ce qui m’accable, c’est que la bien-pensance tire sur Gabriel Attal à boulets rouges. On nous explique que son choc des savoirs, sa réhabilitation de l’autorité visent à satisfaire la droite, voire l’extrême droite. L’école c’était le grand souci, la grande obsession de la gauche. Et aujourd’hui, la gauche se retourne contre l’cole républicaine. »

Peut-on être si catégorique quand le Ministre n’a passé que cinq mois au ministère et que c’est très peu pour recueillir des résultats ?

Or, il y aurait beaucoup à redire sur cette École façonnée par la gauche, car c’est elle qui accueille le wokisme à bras ouverts. S’il est vrai que dès 1945 elle n’avait pas encore rompu avec la transmission des connaissances, elle a vite dérivé vers un totalitarisme incarné par les syndicats enseignants qui tenaient la rue de Grenelle et, avec le plan Langevin-Wallon, vers le pédagogisme.

Le vrai bilan de G. Attal à l’Éducation nationale.

On nous a répété sur tous les tons que G.Attal avait fait des miracles et qu’il renouait avec un enseignement de qualité, sérieux, approfondi ; une reprise en main sans complexe et courageuse… Et surtout on a salué le héros qui osait interdire l’abaya à l’école : (67 cas dans toute la France !) le comble du courage pour faire triompher la laïcité, au nom des « Valeurs de la république » !

Sans mépriser cette initiative, elle reste infime si l’on considère qu’elle s’adresse à une religion qui a déjà imposé ses règles et ses coutumes, notamment au sein de l’école. Ne s’agit-il pas là de la partie émergée de l’iceberg ? Et n’est-ce pas qu’une facette de son entrisme, par rapport aux nombreux problèmes que pose l’islam. Surtout quand on sait que rien n’est fait pour stopper les flux migratoire qui sont le principal danger pour notre pays. (Voir à ce sujet les exigences des Frères musulmans, énoncées dans leur texte de l’ISESCO[4])

Concernant la soi-disant relance des apprentissages fondamentaux, voici quelques annonces que l’on peut lire dans les directives du ministère :

I – « Mettre en œuvre le Choc des Savoirs pour élever le niveau de l’école »

Quelles sont ces mesures ?

1) Mieux soutenir les professeurs pour mener la bataille des savoirs.

2) Rehausser le niveau d’exigences et d’ambition pour tous les élèves.

3) Des programmes articulés autour d’objectifs annuels.

 

II- Les programmes de mathématiques aborderont plus tôt les fractions et les nombres décimaux. Approche concrète et imagée (Méthode de Singapour).

III- Des programmes de langues plus précis pour un enrichissement linguistique, historique et culturel. ( ?)

IV- Rentrée 2025 : un socle commun réorganisé autour de compétences disciplinaires, de compétences psycho-sociales et de repères de culture générale.

V- 2024 : Des manuels labellisés, obligatoires en maths et en Français dans le second degré.

VI- Rentrée 2024 : financer l’achat de manuels, en maths et en lecture au CP et en CET, afin que tous les élèves et leurs professeurs en soient dotés.

VII- Adapter l’organisation des enseignants aux besoins de chaque élève. (C’est ce qu’on appelle l’enseignement individualisé).

VIII- Groupes de niveaux flexibles. (C’est ce qui s’appelle faire des groupes de niveaux, ce qui existait déjà sous JM Blanquer !)

VIV- Faire du collège un lieu qui accueille, qui protège et qui élève (!!!)

X- Un usage raisonné du numérique et de l’intelligence artificielle pour personnaliser les apprentissages et individualiser la progression des élèves. (?)

XI- Sortir d’une doctrine de passage quasi systématique en classe supérieure à l’école élémentaire.

XII- rehausser le niveau d’exigence et d’ambition pour tous les élèves etc…

Remarques :

Quand on lit les préconisations du ministère de l’éducation, sous l’éphémère passage de Gabriel Attal, on cherche en vain des accroches un peu plus stimulantes que « Le choc des savoirs ». Ce langage ne rompt pas avec celui des pédagogistes. L’enflure linguistique est l’enveloppe du vide de la pensée.

Les banalités, les truismes ne manquent pas dans ce texte ; où est le retour aux fondamentaux ? à savoir : lire et écrire correctement, c’est-à-dire revenir à la méthode syllabique. Remettre la littérature à l’honneur et de façon chronologique. Que vient faire l’intelligence artificielle quand nous avons à stimuler le cerveau des élèves par l’écriture manuelle, la lecture systématique d’œuvres littéraires et selon une progression rigoureuse ?

On voit le rôle délétère du discours scientiste et creux qui tend à évacuer un retour à un enseignement didactique, progressif où la mémoire est sollicitée constamment par la vérification de l’appropriation des connaissances.

Or nous voyons dans ces directives, des injonctions vagues, sans force et sans conviction et qui « ne mangent pas de pain » comme diraient les gens de bon sens.

Par ailleurs on n’abandonne pas les vœux pieux, débordant d’aménité : « faire du collège un lieu d’accueil qui protège et qui élève ». Ce qui élève, c’est le savoir, la connaissance et non l’accueil qui est une évidence.

« Adapter l’organisation des enseignants aux besoins de chaque élève par des groupes de niveaux flexibles ».  Donc pas de cours magistral ?

On avait cru, à tort, que l’on allait remettre des classes de niveaux afin que les meilleurs puissent élever leurs connaissances en fonction de leurs capacités et que les plus faibles suivraient des cours mieux adaptés à leur niveau, afin de progresser et rattraper ce qui n’a pas été acquis.

Derrière les discours martiaux, on accouche de vœux pieux. On va faire son marché aux idées à Singapour pour les mathématiques, en oubliant de préciser que dans les écoles singapouriennes, la discipline est très rigoureuse et à des années lumières du laxisme pratiqué en France. Attal s’est aussi rendu au Danemark afin de faire ses emplettes de « cours d’empathie » qui, paraît-il, font merveille là-bas, afin de lutter contre les violences à l’école. De qui se moque-t-on ?

Lors de la nomination de Gabriel Attal au Ministère de l’ducation, Philippe de Villiers écrivit : « La nomination de Gabriel Attal pour remplacer Pap Ndiaye est la catastrophe de l’été : c’est le passage du woke au LBGT. Attal est un militant, un membre éminent du groupe Bilderberg[5] partisan de la rééducation nationale. Macron a rendu son devoir de vacances : changer la société. »

Et puis, sans terminer le travail, Gabriel s’est envolé pour une mission plus prestigieuse !

La nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre fut la douche froide pour ceux qui croyaient naïvement qu’il allait remettre l’école sur les rails du bon sens, à savoir un retour aux méthodes d’apprentissage qui avaient fait leurs preuves, il y a des décennies, et un retour à la transmission des connaissances.  Et enfin une école protégée, non pas ouverte sur la société mais préservée des violences de la société et contre lesquelles, du reste, on ne fait rien.  Au fait : où en est le projet du port de l’uniforme à l’école ?

Si Gabriel Attal avait été lui-même convaincu de ce changement drastique (qui demande du courage et du temps), il serait resté à son poste mais, les belles parole n’étaient que du vent. Comme son mentor Macron, tout est dans la com, rien que la com…

Ajoutons que l’offensive en soutien aux établissements privés menée hier par Attal Premier ministre (ancien élève de l’Ecole alsacienne), et la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, des sports et de la préparation aux JO : Amélie Oudéa-Castéra,  qui expliquait pourquoi elle avait mis ses trois enfants dans le privé et confessionnel, annonce explicitement qu’on rompt avec la gauche hostile à l’enseignement privé…(Je ne suis personnellement pas hostile  au Privé, bien au contraire, mais le coup de com, une fois de plus, est révélateur !)

Si le président Macron a choisi G. Attal comme premier Ministre c’est qu’il a une idée derrière la tête : ce choix est tactique : damer le pion à Jordan Bardella aux élections européennes et opérer un virage à droite pour s’attirer les électeurs de cette mouvance et faire barrage à Marine Le Pen pour la prochaine présidentielle. Ce « coup » politique, comme il y eut un Hold up contre François Fillon, lors des élections présidentielles de 2017, n’a pas de quoi surprendre puisque c’est l’opportunisme qui guide le Président. Et Attal est un pion à sa disposition. Macron n’est pas le Président de la France au sens où nous l’entendions avant lui ; du reste il a été élu depuis le début par défaut. Il sert un « projet » qui ne concerne pas le bien de la France. Tout est fait au contraire pour l’abandonner à son état de déliquescence, d’appauvrissement et surtout d’envahissement par une immigration incessante qui est en passe de déséquilibrer totalement le socle identitaire et civilisationnel de notre pays millénaire. Les immigrés ne sont pas là pour pallier le manque de travailleurs, ils sont là pour répondre aux injonctions de l’Union européenne : détruire les nations et imposer leurs moeurs, leur religion (la Charia) par la conquête comme les Arabo-musulmans l’ont toujours fait partout et de tous temps, dès qu’ils en ont eu la possibilité. Tant que l’on ne comprendra pas qu’il s’agit d’un projet pensé et signé par l’UE avec l’OCI [6], on pourra gloser à l’infini, sans pouvoir arrêter le malheur qui nous guette.

Ainsi, la fable sur l’école qu’il faudrait remettre fermement sur les rails, alors qu’elle poursuit sa déliquescence effarante, n’est qu’un tremplin, un mensonge de plus pour brouiller les cartes et servir des intérêts qui n’ont rien à voir avec ceux de notre pays.

Et pour le comprendre, il faut s’interroger sur la politique macronienne qui consiste à suivre les directives de ceux qui gouvernent dans l’ombre : ceux du Forum de Davos qui pensent le monde à notre place et qui choisissent pour nous le sens de l’Histoire. Macron et ceux qui le servent ne sont que les exécutants de ce projet pathétique et funeste que nous devons combattre.

 

Evelyne Tschirhart 12/01/2024

Pour Mabatim

 

[1] Hier soir, sur « Face à de Villiers » on a entendu ce dernier comparer Attal à l’Ange Gabriel ! Je ne l’ai pas plagié car mon article était déjà écrit…

[2] Voir bon nombres d’émissions : « Répliques » portant sur l’école.

[3] Mensuel n°119-janvier 2024

[4] L’Isesco : voir mon texte publié dans Mabatim, concernant l’éducation nationale.

[5] Groupe de Bilderberg, ou Conférence de Bilderberg, se réunit à Turin, depuis 1954, chaque année. C’est un club fermé qui réunit des grands du monde politique et économique. Rien ne filtre de leurs échanges.

[6] L’OCI « Organisation de la coopération islamique »

Voir à ce sujet les livres de Bat Ye’or : « Eurabia et l’axe euro-arabe » éditions Jean-Cyrille Godefroy

« Eurabia et le spectre du califat ». Éditions Les Provinciales

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3 Commentaires

  1. Attal est un leurre, un mirage, une illusion…. le problème il embarque beaucoup de monde en France, car en France on est sensible aux belles paroles, on est sensible aux beaux parleurs…. Aujourd’hui Attal dit clairement qu’il ne s’attache pas à ce que les gens sont mais ce qu’ils font… Simplement, ce que les gens font, c’est la partie visible de l’iceberg, et ce qu’ils sont est la partie cachée, la partie immergé de l’iceberg… donc Attal nous mènera à ignorer les réalités, pour nous focaliser sur ce qu’il veut nous faire croire et montrer… JE ME MEFIE DE CE TYPE, OU TOUT BRILLE POUR CACHER LES REALITES, il faudra bien veiller à son idéologie vers laquelle ils veut nous moutonner.. Ouvrez les yeux, et ne voyez jamais en Attal une star, un sauveur, un artiste, aujourd’hui il n’a rien fait d’autre que du blabla

  2. Gabriel Attal ou les « illusions perdues puis retrouvées »

    xxx

    on peut aussi les retrouver chez Balzac

    ses initiales m ont rappelé le célèbre  » G a  » de Voltaire répondant a l invitation a déjeuner de Frédéric de prusse 😊

  3. Le style Macron : beaucoup de bruit, beaucoup d’annonces vagues et fumeuses, des déclarations tonitruantes, pour aboutir à rien. La nomination du galoupiot à Matignon ne changera rien au délitement de notre malheureux pays, que des électeurs imbéciles ont confié à la plus cynique des crapules.

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