JOURS DE NEIGE
Et tombe la neige, sur les prés, les vallons,
En un blanc cortège, dans l’air tout endormi.
Sous l’arche du vieux pont, un mendiant tout transi
Dort, la bouche ouverte, secoué de frissons.
La nature engourdie se pare d’un manteau
De mille confettis et froid comme un linceul.
Et sous ce ciel si gris, je me sens triste et seul,
Alors que l’horloge cogne comme un marteau.
Et c’est le moment blême à la pique du jour,
Où il faut se lever, l’esprit et le cœur lourds,
Dans ce carcan figé à l’étreinte glacée.
Dans les arrière-cours, sous des bâches rigides;
On va chercher le bois, empilé et humide,
Pour brûler nos regrets au fond des cheminées.
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👍
Merci
Votre poésie, Argo, nous rappelle et nous prouve que al beauté et l’humanité du fragile esprit français ne sont pas morts. Ils vacillent comme une flamme menacée par les bourrasques, mais sont toujours là grâce à des Européens comme vous. Votre poème m’évoque un petit garçon devenu homme dont l’âme a été nourrie à son printemps par l’Education classique qui a fait la France.
Argo Tres beau poeme mais un peu mélancolique
Un poème qui révèle parfaitement ces froides journées engourdies. Brrr
Le paysage extérieur et le paysage intérieur (l’âme -celle d’Argo est fort belle), finissent par se rejoindre au dernier vers avec l’évocation de nos « regrets ».