Une juge de Manhattan ordonne la divulgation de 180 noms liés au trafiquant sexuel Jeffrey Epstein, dont des complices

MONDE – Une juge du tribunal fédéral de Manhattan à New York (États-Unis) a ordonné lundi 18 décembre 2023 la divulgation de 180 noms liés au trafiquant sexuel Jeffrey Epstein. Dans un document de 50 pages listant les cas de ces personnes, la juge Loretta Preska a appelé à ce que les liens du financier, décédé en prison en 2019, soient “complètement descellés”. La magistrate justifie sa décision par le fait que plusieurs de ces noms sont devenus reconnaissables ou identifiables, après avoir accordé des interviews et des entretiens à la presse. Deux semaines ont été accordées aux 180 personnes pour faire appel, afin que leurs identités ne soient pas révélées le 1er ou le 2 janvier 2024. Le milliardaire Bill Gates est-il de la liste ?

Des complices, de victimes et des enquêteurs

Ghislaine Maxwell et Jeffrey Epstein se sont rencontrés dans les années 1990 avant de devenir collaborateurs et complices de crimes sexuels durant près de 30 ans. Epstein, arrêté et incarcéré en juillet 2019 à New York, a été retrouvé pendu le 10 août de la même année dans sa cellule. Son procès, à l’issue duquel il encourait une peine pouvant aller jusqu’à 45 ans de prison, était fixé par le procureur au mois de juin 2020. 

Le trafiquant s’est suicidé par pendaison, selon le rapport d’autopsie d’un médecin légiste de New York. Deux gardiens, chargés de surveiller la cellule de haute sécurité dans laquelle il était incarcéré, ont été suspendus puis inculpés suite à cet événement. Le tribunal de Manhattan a dévoilé que les deux employés n’ont pas respecté l’obligation de ronde toutes les 30 minutes, “restant à leur bureau à surfer sur le net et se promenant dans les parties communes de leur unité”.

Sa compagne, Ghislaine Maxwell, fille du richissime patron de presse britannique Robert Maxwell, a été condamnée en juin 2022 à 20 ans de réclusion. Elle a été reconnue coupable d’avoir aidé Jeffrey Epstein à attirer des jeunes filles mineures dans ses propriétés afin d’avoir des rapports sexuels avec elles.

C’est dans le cadre d’une affaire de diffamation intentée en 2015 par Virginia Giuffre, une victime du couple, contre Ghislaine Maxwell, que la juge Loretta Preska a rédigé son ordonnance. Virginia Giuffre est la même victime qui a accusé en 2021 le prince britannique Andrew, de l’avoir agressée sexuellement en 2001, lorsqu’elle avait 17 ans. Le duc d’York, tombé en disgrâce, a toujours nié ces accusations et a scellé en février 2022 un accord à l’amiable avec Virginia Giuffre contre des millions de dollars, ce qui lui a évité un procès au civil à New York.

La plainte pour diffamation a été réglée en 2017. Néanmoins, un média américain, le Miami Herald, s’est tourné vers la justice civile pour demander l’accès au dossier. La juge de Manhattan a ordonné la divulgation des noms des personnes impliquées car elle a constaté que certaines d’entre elles avaient accordé des entretiens à la presse et étaient devenues reconnaissables. Parmi ces noms, figurent aussi les complices de Jeffrey Epstein, des enquêteurs et des journalistes qui ont couvert l’affaire.

Bill Gates dans la liste ?

Les victimes comme les accusés, jusque-là cités par des numéros ou par le pseudonyme “Doe”, ont quatorze jours – depuis lundi dernier – pour faire appel et éviter la divulgation de leurs identités. Néanmoins, certains noms restent protégés. Il s’agit de victimes mineures qui n’ont jamais parlé publiquement et d’une autre personne qui a été identifiée à tort comme auteur d’un crime sexuel. Selon Fox News, un des noms de la liste a déjà demandé à ce que son identité ne soit pas divulguée, craignant des “préjudices physiques”.

Le même média affirme que des représentants républicains du Congrès font pression pour assigner à comparaître les personnes citées dans les carnets de vol de l’avion privé d’Epstein. L’un de ces noms est le cofondateur de Microsoft et milliardaire, Bill Gates. Ce dernier a maintes fois réitéré que ses relations avec le financier et trafiquant sexuel se limitaient à “des dîners” et que “rien ne lie” sa fondation à Jeffrey Epstein.

Une version plusieurs fois mise à mal. Outre son ex-épouse, Melinda Gates, plusieurs médias ont affirmé que les deux personnes se sont plusieurs fois rencontrées. Le nom de Bill Gates figurait ainsi depuis 2013 sur le journal de bord du “Lolita Express”, jet privé de Jeffrey Epstein. Il a exprimé “ses regrets” d’avoir rencontré le financier, contre “l’avis et la volonté de Melinda”. Cette dernière a révélé que la relation entre les deux hommes étaient l’une des raisons de son divorce avec le milliardaire.

En janvier 2023, Ghislaine Maxwell s’est dite convaincue que son ancien compagnon “a été assassiné”. Sans détailler les raisons de sa conviction ni avancer un possible mobile pour cet assassinat, Ghislaine Maxwell s’est dite “sûre” que “Jeffrey Epstein était confiant quant à l’obtention d’un accord à l’amiable”. “J’étais choquée. Je me demandais comment cela était arrivé”, a-t-elle ajouté, à propos de la nouvelle de son suicide.

https://www.francesoir.fr/politique-monde/une-juge-de-manhattan-ordonne-la-divulgation-de-180-noms-lies-au-trafiquant-sexuel

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9 Commentaires

  1. Je pense à François de Grossouvre, conseiller spécial de la mite, retrouvé mort dans son bureau de l’Elysée, « suicidé » avec un 44 Magnum à canon long d’une, voire deux balles dans la nuque en 1994.

    • Bonsoir. Les suicidés de 2 balles dans la tête : René Lucet,Patron d’une caisse de sécu à Marseille dont la comptabilité était en équilibre et irréprochable (c’est rare!) et peut-être le gendarme Jambert enquêteur remarquable dans l’Yonne. Il est heureux celui qui a compris qu’il ne faut pas chercher à comprendre.

      • Bérégovoy aussi , suicidé de deux balles dans la tête, une spécialité socialope.

    • Lors d ‘un voyage lointain ,J ‘ai eu la révélation suivante de la bouche du beau frère du suicidé : Juste après le suicide , la cave de de Grossouvre a été vidé et la famille n ‘a jamais récupéré les cartons .

  2. « financier, décédé en prison »

    belle légende comme celle du financier français suicidé d une balle tirée dans la nuque a bout portant

    (et dont j ai oublié le nom)

    • Peut etre faites vous allusion a Stavinsky mais a ma connaissance,il est mort chez lui.A l epoque,dans les annees 30,les armes ne circulaient pas aussi facilemenent dans les prisons que maintenant…

    • Je pense à François de Grossouvre, conseiller spécial de la mite, retrouvé mort dans son bureau de l’Elysée, « suicidé » avec un 44 Magnum à canon long d’une, voire deux balles dans la nuque en 1994.

  3. Des pourritures satanistes. Des violeurs et tueurs d’enfants. Quant à Kill Gates, même si ce n’était « que des dîners », on ne côtoie pas de telles ordures. Et seulement 180 noms ? Avec toutes les personnalités qui ont fréquenté le Lolita Express ?

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