L’islam est-il bâti sur des sables mouvants ?

Origines

Les origines de l’islam ont longtemps été celles qu’il se donnait lui-même dans la sîra, biographie traditionnelle de Mahomet : en 622, Allah a fait « descendre » sa parole vers un bédouin analphabète. Ce prophète a transmis la parole divine aux Arabes, jusque-là plongés dans l’ignorance (jahiliya).

Avant l’islam, l’Arabie n’étaient pas vierge de toute religion

En Arabie, au VIIe siècle, les tribus rendaient un culte à leurs dieux locaux. A la Mecque, la tribu de Mahomet aurait vénéré le dieu associé à la présence d’un puits d’eau pérenne1

Les bédouins pratiquaient aussi le culte des pierres, largement répandu au Proche et Moyen-Orient, notamment à Petra 2

Trois déesses al-Lat, al-Uzza, Manat avaient leur sanctuaire dans la région. Elles étaient louées originellement dans le Coran en deux « versets sataniques »3 qui furent plus tard abrogés :

[Ce sont les sublimes Déesses et leur intercession est certes souhaitée] » 4

Un dieu mâle était aussi vénéré dans la région : All-ilāh. Il ne ferait qu’un avec Hubal, dieu de la lune, lié à la Pierre noire. All-ilāh, est simplement le nom générique par lequel chaque tribu s’adressait à SON dieu local.

 

De quel dieu Allah est-il le nom ?

Allah provient, par contraction, de Al-ilāh, « LE dieu ». « Allah ou akbar » : « Notre dieu est le plus grand » exalte la supériorité d’Allah sur toutes les autres divinités. Or AVANT l’islam, ce nom Allah est « attesté dans les poèmes des tribus arabes chrétiennes d’Arabie5».

Il s’ensuit qu’en épigraphie, l’inscription Allah ne prouve pas qu’on ait affaire à une inscription « islamique », comme on l’a affirmé trop souvent6.

La diffusion des monothéismes en Arabie n’est pas à minimiser : Le zoroastrisme religion de l’empire perse, le judaïsme transporté par les juifs hors de Palestine depuis leur dispersion, le christianisme7.

 

Mahomet n’est pas un nom, ni un prénom.

Ce participe passé passif, qui signifie « Digne de louanges » est une désignation de David, puis de Jésus.

Ce mot, noté MMHD , n’apparaît dans le Coran qu’à quatre reprises (3, 144 / 33 , 40 / 47, 2 / 48, 29) et ce sont peut-être des insertions tardives. A l’inverse, le Coran cite Moïse plus de 120 fois, Abraham plus de 60 fois et Jésus 24 fois. La quasi absence du nom du Prophète n’embarrasse pas les traducteurs qui ajoutent des quantités de «Mahomet » entre crochets… ou pas !8

L’impossible biographie de Mahomet9

En Arabie, à l’époque des deux premiers siècles de l’islam, Il n’existe « aucune preuve historique ou autre qui démontre que le Prophète de l’islam Mohamed est bien une personne réelle qui a vécu effectivement à la Mecque en Arabie Saoudite au septième siècle. »10

On n’y trouve aucun écrit sur Mahomet. « l’islam des deux premiers siècles n’a quasiment rien écrit ».11 Même difficulté dans l’épigraphie qui se tait, y compris les graffitis12.

La trace la plus ancienne du nom de Mahomet remonte aux années 680 : sous le califat de Marwān Ier,  circule une pièce de monnaie13 portant la première mention « Muhammad » ainsi que des croix, symboles chrétiens, à la manière byzantine.

Après la prise de Jérusalem par les Arabes, sur la coupole du Rocher, le nom de « Muhammad » est inscrit en compagnie de Jésus comme « messager de Dieu » (défiant ainsi les chrétiens de Jérusalem et de Byzance14).

Le terme « Muhammad » est devenu un titre :  ʿAbd Al-Malik, aurait été le premier à se faire appeler lui-même « prophète Muhammad». Puis, sous les Abbassides, Muhammad est la manière commune de nommer les califes .

Le personnage de Mahomet trouve son premier biographe 200 ans après sa mort. Subitement, à l’époque des Abbassides, à plus de 1000 km de La Mecque,  Ibn Hicham (IXe siècle) raconte « La biographie de Mohamed  prophète de Dieu »!

 

La Mecque, une ville sans fondements ?

La Mecque est nommée une seule fois dans le Coran (48, v.24-25)… à moins de s’accrocher au mot « Bakata », un génitif, qui désigne une vallée près du Temple de Jérusalem (5, 96). Les autres prétendues occurrences de la Mecque sont des périphrases comme « la Mère des cités » qui peuvent tout aussi bien désigner d’autres lieux.

Il ne subsiste absolument rien de la Mecque originelle censée remonter à Abraham. Les chantiers gigantesques engagés par l’Arabie Saoudite pour améliorer sa capacité d’accueil, n’ont pas révélé la moindre trace archéologique de la Mecque de Mahomet15. Avant 727, aucune mosquée n’est orientée vers La Mecque ; c’est seulement à partir de 822 que toutes les nouvelles mosquées pointèrent leur qibla vers La Mecque16.

Le site de la Mecque exclut qu’elle ait pu correspondre aux évocations de la sîra et des hadiths : ni oasis, ni cité caravanière, ni ville commerçante. Sous un climat subtropical désertique, dans une cuvette inondable, loin des routes caravanières, loin de la côte, la Mecque n’est citée sur aucune carte avant 900.

 

Le Coran n’est pas… un livre .

Le nom du Coran « qur’ân », vient du syriaque  « qeryânâ » désignant la récitation. Le seul «Livre » est « l’original céleste désigné par le terme de kitâb, qui signifie « écrit ».17

Oralité et musicalité du Coran précèdent sa mise à l’écrit, comme cela se fait concomitamment dans la poésie profane. « Rimes et rythmes des versets coraniques rappellent ceux de la poésie à la veille de l’islam (…) dont les plus anciens sont issus de l’écriture hébraïque ou araméenne.. »18 , preuves d’une « poïèsis », c’est-à-dire d’une fabrication humaine qui contredit l’origine divine incrée du Coran.

 

A l’origine, « l’écriture humaine du message révélé est vue comme conduisant à dénaturer le Coran »19. » Cet interdit s’exprime encore dans ce verset maudissant les juifs parce qu’ils ont osé écrire la Thora : « Malheur à ceux qui écrivent de leurs mains L’Écrit (surnaturel)  et qui disent que cela vient de Dieu. » (2,79).

 

D’un Coran à l’autre : une lente élaboration

Concrètement le Coran nous parvient dans trois états :

  • 1) Les exemplaires les plus anciens sont notés en script (entre 650 et 675) 20 : uniquement des consonnes , un même signe peut désigner 3 consonnes différentes. Donc un même mot peut être compris de 30 façons différentes !21
  • 2) L’écriture  « pleine » s’impose seulement à partir du milieu du IXesiècle, alors qu’elle existait déjà auparavant en arabe.  Le plus ancien Coran complet que l’on possède date du IXe siècle. Mais sa compréhension reste difficile.
  • 3) Le Coran est expliqué et complété par les commentateurs et les auteurs de hadiths à partir du IX e siècle comme les persans Bukhari, Muslim, Tabari…

L’islam originel… n’est pas original : le Coran lui-même se présente plus de 60 fois comme un « rappel ».

Aux cultes préexistants chez les bédouins, l’islam emprunte un substrat : le dieu du puits de La Mecque, l’enceinte sacrée , haram marqué par des pierres, la pierre noire et son dieu Hubal, porteur d’un croissant de lune, le pèlerinage, ses  7 circumambulations au nombre des 7 planètes, la lapidation contre une divinité contraire…

Aux monothéismes antérieurs, il emprunte les principales figures

Zoroastrisme Judaïsme Christianisme Islam  
Ahura MazdaIahvéDieuAllah
AhrimanSatanLe DiableSheitan
ZarathoustraMoïseJésusMahomet
Mashya et MashyanaAdam et EveAdam et EveAdam et Eve

 

 

L’emprunt de l’islam au judaïsme est si considérable que l’on peut parler de plagiat. Pratiquement à chaque page du Coran, on trouve des éléments provenant du judaïsme. Le texte semble s’adresser à des juifs « Ô enfants d’Israël »(2, 40), il met en scène le peuple juif et non le peuple arabe, les personnages en sont Moïse ou Abraham, David, Zacharie, Jacob, Salomon, la reine de Saba, Noé… Proverbes et formulations talmudiques sont copiés mot à mot22, ainsi qu’une part des pratiques et des rituels.

L’emprunt de l’islam au christianisme n’est pas moindre : Une bonne part des récits du Coran est décalquée des Evangiles, surtout des évangiles apocryphes. Ainsi la Légende des Sept dormeurs d’Ephèse, conte populaire apparu à la fin du Ve siècle (18, 9-26), l’histoire de Marie (sourates 19, v. 27-28 / 66, 12 / 3, 36), l’enfance de Jésus ( 5, 110).

Cependant, si la lettre de ces corpus est constamment source d’emprunts, l’esprit en paraît absent, comme si un plagiaire en panne d’inspiration en avait étoffé sa copie sans vraiment les comprendre.

La langue du Coran n’est pas vraiment « l’arabe »

Cela ne peut guère être aperçu des arabophones qui ont appris l’arabe… dans le Coran, comme c’est le cas dans les écoles coraniques. Or le rédacteur du Coran ne parle pas l’arabe comme sa langue maternelle23. On peut ainsi trouver jusqu’à 2500 fautes de grammaire et de style dans le texte coranique24 !

Le lexique du Coran regorge de mots hébreux ou syriaques, en particulier dans le domaine liturgique : coran, hadj, sourate, ramadan, haram… « L’ arabe du Coran est un sabir » si bien que 20% des versets du Coran sont incompréhensibles même pour les linguistes les plus érudits.

 

L’origine humaine de l’islam est trahie par le Coran

Allah parle de lui-même à la 3e personne, se vante de son omnipotence … mais s’emporte face aux « égarés » qu’il a lui-même égarés et s’exhorte à agir contre eux : « Qu’Allah les anéantisse ! » (9 ; 30 et 63, 40).

Allah ne fait que citer ce que les hommes ont écrit sur lui, principalement dans le Talmud et les évangiles apocryphes. N’a-t-il rien de mieux à dire en fait de « Révélation » ?

Allah , qui a tout écrit dans son Livre de toute éternité, change pourtant d’avis au moyen de ses abrogations :“Chaque fois que Nous abrogeons un verset ou que Nous le faisons oublier, Nous en apportons un meilleur ou un semblable…” (2/106).

Les erreurs et absurdités du Coran sont si nombreuses  qu’elles ont pu inspirer des livres entiers25.

 

La recherche historique est en quête d’hypothèses :

Le syriaque permet d’éclairer les passages obscurs du Coran (LUXENBERG26).

L’alphabet des plus anciens Corans connus n’est pas arabe (KERR27).

La théorie des codes  montre la pluralité des rédacteurs du Coran (WAGNER28).

Le Coran des tribus a été supplanté par le Coran du pouvoir étatique qui a changé le sens des mots et leur portée (CHABBI29).

La Mecque, c’est Pétra (GIBSON30).

Le Coran est un lectionnaire judéo-nazaréens pour convertir et recruter des combattants arabes et reconquérir Jérusalem (CRONE et COOK ; GALLEZ31).

L’auteur du Coran pourrait avoir été un rabbin défroqué (ALDEEB33).

Mahomet n’a jamais existé, toute la tradition musulmane est une invention de scribes au service des califes, incluant la fabrication de faux (BOUVARD, TIKTAK33).

Qu’elles se juxtaposent ou s’additionnent, ces recherches portent une atteinte irréversible à la tradition.

L’islam s’est doté d’un mythe fondateur. Or l’Histoire est sans pitié avec les mythes, fussent-ils fondateurs, et, sur les origines de l’islam, son Enquête34 ne fait que commencer…

Pour accéder aux notes  : origines-islam

 

 

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22 Commentaires

  1. Un excellent résumé synthétique des apories et incohérences de la doxa islamique. C’est peut-être la plus énorme falsification de l’Histoire.

    Bravo pour ce travail. Un excellent viatique pour ceux qui combattent l’islam et veulent ouvrir les yeux des ignorants (musulmans ou non).

    Au cours de mes échanges avec les musulmans, j’ai toujours été surpris par leur incroyable ignorance sur leur propre “religion”, son histoire, la vie de Mohammed… j’en sais largement plus que la plupart d’entre eux. En fait, le plus grand nombre ne sait à peu près rien. Ils s’en remettent aux imams, ou aux prétendus “savants de l’islam”, qui ont beau jeu de leur raconter ce qu’ils veulent.

    Tout est imposture dans cette entreprise totalitaire. Comme dirait la Victorine de Dufilho, dans la maison de l’islam, “tout est faux”.

    • Merci Antiislam, je sais , pour vous lire, que vous en connaissez un rayon.Paresse et ignorance sont le terreau des impostures, oui.

    • Pardon Adalbert, mon clavier a fourché (Satan)c’est vous, que je lis également, comme je lis Antiislam, que je voulais remercier

  2. Oui. Mais bon qu’en est-il de la Thora et de la Bible? Les religions varient. Les Celtes et Les Gaulois, les Egyptiens, les Grecs, Minos pour les Crétois, avaient un Dieu pour toutes choses, guerres, fécondité etc … L’homme a toujours eu peur et a toujours voulu se raccrocher à des Dieux. Les peuplades africaines, pygmées etc… Ont eu aussi des divinités multiples. Les religions polythéistes sont nombreuses dans l’histoire de l’homme. Ça s’est gâté lorsque les religions monothéistes ont voulu l’imposer aux autres. Ça s’est toujours fait dans l’histoire mais avec les invasions ça s’est amplifié. Le problème de l’Islam c’est qu’il n’a jamais su s’affranchir de la modernité. Alors les fables écrites par les uns et les autres hein… Personne n’est jamais allé vérifier. Quand je pense à tous ces morts prématurées pour des religions, je me dis que le millième de seconde où ton corps est mort et ta conscience encore un peu en éveil tu dois te sentir très con avec ta foi lorsque tu t’aperçois que c’était des fadaises.

    • Nous ne prônons ici aucun culte, nous faisons savoir ce que les recherches historiques ont montré à ce jour sur les textes de l’islam.

      • Je sais Agathe. Ce n’est pas une critique de votre travail qui est merveilleux. Simplement une remarque (un peu longue, j’avoue, mais j’ai un esprit de synthèse assez limité) sur les religions en général. Merci à vous pour cet éclairage de l’Islam.

        • On est sur la même ligne, Jean. Je voulais marquer que nous ne pouvons utiliser le relativisme, comme le font beaucoup d’hésitants, en renvoyant toutes les religions sur le même plan.

  3. “Le Ministre israélien Ami’haï Chikli avertit l’Europe de l’Infiltration anti-chrétienne du Hamas actif sur tout le continent européen
    israelmagazine.co.il
    Article mis en ligne le 6 décembre 2023”

    on y arrive ….enfin !!!

  4. Magnifique travail, qui devrait faire date dans la façon dont, ici, nous parlons de Mahomet (invention tardive du personnage et sans lien avec une réalité historique) , du coran (autre invention tardive, en rupture avec une ”révélation” au 7 siècle) et de l’islam des origines. Jusqu’à notre époque, seul le récit musulman servait de sources. Grâce aux découvertes récentes, ce récit musulman n’a plus autorité. Un autre récit, historique celui-ci, s’impose et remplace le précédent récit qui était faux, mensonger. Cela va nous demander un effort intellectuel de remplacement, de nouvelle mémoire, de modestie (pour abandonner nos vieux clichés musulmans !). Mais nos efforts participent à la réfutation de l’islam et donc à notre combat contre ce fléau. Merci, Agathe !

    • Merci à toi,Jacques qui m’ donné l’impulsion et l’exemple. Après ton propre travail, qui nous ouvrait la voie, j’ai eu à coeur de fournir du solide.On ne lâche rien.

  5. Excellent!
    Mahomet serait né dans la tribu Quraychites !
    Or, cette tribu est considéré par les archéologues comme essentiellement juive et chrétienne dans toutes leurs sectes, ne comportant que fort peu d’idolâtres ! Quant à cette idolâtrie traditionnelle, logique qu’elle prenne multiples formes comme chez beaucoup de peuples primitifs…
    Autre anomalie du coran, celle de présenter “La Mecque”, probablement Pétra, comme siège d’une idolâtrie dominante.

  6. Le développement de ce sujet par tes soins, Agathe, est un apport vital et précieux aidant à la compréhension de la question tellement tarabiscotée de cette idéologie mortifère. On comprend que le fumeux alla, n’est qu’un petit étudiant pompant sur ses voisins de salle de cours et griffonnant, raturant et honteusement pompant ! L’alla est rageux, ses écrits sont brouillons et rageurs. Ce qui plait tant aux bas du front qui le louangent, c’est l’aventure de l’éventualité du viol, du pillage et de l’exaction institutionnalisée. Amen !
    Grand merci Agathe !

    • Merci Paco, j’espère être utile car j’ai fait de longues recherches pour ce petit résumé qui se veut une documentation imparable pour ceux qui voudront argumenter(voir les notes). J’ai la sensation d’avoir marché des semaines dans une terre inhospitalière… ça me fait tellement plaisir, tes encouragements !

      • Je manifeste au cœur de cet encouragement sincère une reconnaissance et presque un hommage. Comme à tous ceux qui dédient la vitalité de leur énergie, à supporter, porter, démontrer avec le cœur, la conscience et l’humilité. Haaa comme j’apprécierais ton voisinage. Mieux que virtuelle, tu es donc une lointaine voisine.

        • Le “voisinage ” manque aujourd’hui, entre Français, qu’il soit réel ou moral. Que de courage il nous faut pour endurer ce manque!…
          “On ne s’embarque pas dans la solitude sans de grandes provisions morales.” Balzac.

          • L’individualisme me semble une déliquescence de l’individualité. Cette dernière est l’expression d’une authenticité qui ne désire pas l’altération de la différence. Mais être un élément à hauteur égale des autres. Digne de la même considération L’individualisme a produit le truc vulgaire chacun chez soi, chacun pour soi, chacun sa merde… Avec comme temples les centres commerciaux, les super et hypermarchés…

    • Oui Argo, mais mais il est bon de démontrer scientifiquement cette composition-décomposition merdique.

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