Très déçu par le film de Ridley Scott : voilà le vrai Napoléon !

Très déçu par le film de Ridley Scott : voilà le vrai Napoléon !

J’aime les films de Ridley Scott et j’avoue être allé voir “Napoléon” totalement confiant. Mais ce film n’a rien à voir avec le personnage le plus illustre de l’histoire. Napoléon est une légende, or ce film ne retrace que ses amours avec  la femme de sa vie, Joséphine. Le quotidien d’un couple qui n’a rien de passionnant, loin s’en faut. Scènes de sexe assez bestiales et adultère sont au menu. Mais on est venu pour voir du grand spectacle et à part les remarquables batailles d’Austerlitz et de Waterloo, le compte n’y est pas. 

Vous ne verrez dans ce film ni le génie militaire, ni le rusé politicien, ni le plus grand administrateur que la France ait connu. Vous ne verrez que les états d’âme d’un homme amoureux, qui n’est rien sans sa dulcinée. Par conséquent le titre du film est trompeur. 

Car le vrai Napoléon, c’est celui-ci :

S’il est des figures de légende qui suscitent les débats les plus enflammés, aucune n’égale Napoléon, qui focalise toutes les passions depuis 200 ans.

Pas moins de 80 000 titres ont été consacrés au grand homme, ce qui correspond à plus d’un ouvrage par jour depuis sa mort en 1821 !

Il a inspiré les plus grands écrivains, comme Victor Hugo, Balzac, Stendhal, Musset, Tolstoï ou Dostoïevski, sans oublier la littérature moderne, notamment anglo-saxonne.

Connu comme le Dieu de la guerre personnifié, ayant gagné plus de 40 batailles à travers l’Europe, Napoléon est avant tout un administrateur hors du commun.

Il est de bon ton d’en faire aujourd’hui un boucher qui a saigné la France, alors qu’il fut un Européen avant l’heure, mais pour une Europe des nations.

Ce chef de guerre qui, entouré de ses 26 maréchaux d’Empire, fit trembler les monarchies d’Europe et dut faire face à 7 coalitions, toutes fomentées par nos ennemis de toujours, les Anglais, fut davantage fier de ses réformes pour moderniser la France que de ses victoires.

Au crépuscule de sa vie, à Sainte-Hélène, il déclarait :

“Ma vraie gloire, ce n’est pas d’avoir gagné 40 batailles, Waterloo effacera le souvenir de tant de victoires. Ce que rien n’effacera, ce qui vivra éternellement, c’est mon Code civil.”

En 15 ans de pouvoir, Napoléon a fait davantage de réformes que tous ses successeurs en 200 ans !

Le Conseil d’État, c’est lui (1799)

Le Sénat, c’est lui (1799)

La liberté de culte, c’est lui (1799)

La Banque de France, c’est lui (1800)

Le corps préfectoral, c’est lui (1800)

Les départements, les arrondissements, les cantons et les municipalités, c’est lui (1800)

Les Archives nationales, c’est lui (1800)

Le Trésor public, c’est lui (1800)

Le Concordat signé avec le pape Pie VII, c’est lui (1801)

Le régime de retraite des fonctionnaires, c’est lui (1801)

Les lycées, c’est lui (1802)

Les grandes écoles, Saint-Cyr, École Normale, Polytechnique, c’est lui (1802)

La Légion d’honneur, c’est lui (1802)

Les Chambres de commerce, c’est lui (1802)

La vente de la Louisiane française, vaste comme 13 États actuels, c’est lui (1803)

Le franc Germinal, c’est lui (1803)

La cour d’appel, c’est lui (1804)

Le Code civil, c’est lui (1804)

Les Conseils de Prud’hommes, c’est lui (1806)

L’Arc de triomphe, c’est lui (1806)

L’Université, c’est lui (1806)

La Bourse de Paris, Palais Brongniart, c’est lui (1807)

La Cour des comptes, c’est lui (1807)

Le Code du commerce, c’est lui (1807)

Le Cadastre, c’est lui (1807)

Le Baccalauréat, c’est lui (1807)

Le Code pénal, c’est lui (1810)

La cour d’assises, c’est lui (1810)

L’Ordre des avocats, c’est lui (1810)

Les pompiers de Paris, c’est lui (1811)

L’abolition de la traite des Noirs, c’est lui (1815).

Aucun chef d’État n’a autant fait pour développer le commerce, l’industrie et les sciences. Aucun n’a fait autant de réformes pour l’éducation, la justice, la finance et l’organisation administrative. Il a construit des ports, des canaux, des routes.

La numérotation des rues, la conduite à droite pour les calèches, c’est lui.

Et j’en oublie certainement.

Aucun homme au cours de l’Histoire n’affiche un tel bilan, au-delà de ses exploits militaires.

Mais comme Napoléon a rétabli l’esclavage dans les Antilles, il est devenu le Diable personnifié pour toute la gauche mondialiste, incapable d’afficher le moindre soupçon d’objectivité.

Le politiquement correct était le cimetière de l’intelligence. En effet, la diabolisation de Napoléon, faisant table rase de toutes ses réformes, en est un excellent exemple.

Car depuis Napoléon, les grandes réformes accomplies par ses successeurs se comptent sur les doigts d’une seule main. À part quelques comités Théodule totalement inutiles, quoi d’autre ? Rien !

Jacques Guillemain

https://ripostelaique.com/tres-decu-par-le-film-de-ridley-scott-voila-le-vrai-napoleon.html

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7 Comments

  1. Ridley Scott est probablement le réalisateur que je préfère, tant il a produit de films époustouflants mais là il s’est attaqué à Napoléon, sa légende et son histoire, c’est autre chose que de la simple distraction, il faut coller à la réalité et à la grandeur du personnage, on ne peut pas lui pardonner des idées fausses, des omissions même si c’est incroyablement difficile de tout caser en 2h30 et même 4h ?

  2. Il y a un bon film où apparait Napoleon, c’est un film russe « Guerre er Paix »de S.Bondartchouk.Adaptation du livre de Léon Tolstoi.

  3. Je n’irai pas voir ce film de Ridley Scott, j’ai lu des critiques, et ce film s’éloigne de la réalité historique.
    L’acteur est une personne âgée de 50 ans qui doit jouer un jeune lieutenant énergique de 24 ans.
    L’acteur a un look triste et apathique, alors que l’empereur était plein de vie et d’intelligence, capable de dicter trois lettres simultanément à ses trois secrétaires, et sans perdre le fil de son discours, il bouillonnait d’idées et d’inventions.
    Merci de récapituler dans cet article, tout ce qu’il a pu mettre sur pied pour la France.

  4. Des millions de morts pour garder, en vain, la rive gauche du Rhin, on peut émettre des doutes sur le bilan politique de l’épopée napoléonienne, sans parler du fiasco des 100 jours avec pour conséquence, la perte de places fortes stratégiques sur la frontière nord de la France. La défaite de la guerre de 70-71 en sera la conséquence ! Pour plus de détails, relire le « Napoléon » de Jacques Bainville, très lucide et très complet et ne nous limitons pas aux mémoires de Saint-Hélène. Quant à l’Europe des Nations, c’est plutôt le fruit du Congrès de Vienne et de Metternick. Napoléon voulait soumettre l’Europe et lui imposer les dogmes de la Révolution Française. Pas vraiment le même projet !

  5. La vente de la Louisiane, une avancée ? Pas vraiment ! Il n’a pas su voir la montée en puissance des États Unis. Quant au code civil, il était déjà dans les tiroirs depuis fort longtemps. Pour le reste, il avait effectivement le génie de l’administration.

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