Le concert du mois : l’austère Liszt

Oui, je l’admets, j’ai déjà utilisé ce jeu de mots, mais n’est-ce pas Lao-Tseu qui disait « Si tu veux illuminer ta journée, privilégie le jeu de mot laid au jeu de mot tard », enfin il me semble. Bref, la vie de Ferenc Liszt, plus connu sous le nom de Franz Liszt fut loin d’être austère. Pianiste, compositeur, chef d’orchestre, accessoirement homme à femmes, mécène et finalement abbé, Liszt est né à Doborján en Hongrie (Empire d’Autriche) le 22 octobre 1811. Il est mort à Bayreuth (Bavière, Empire Allemand) le 31 juillet 1886. Pour éviter de trop charger la bête l’article, je ne vais pas m’étaler sur la biographie du bonhomme. On va passer tout de suite à la musique avec Les Préludes, composé entre 1845 et 1853 (Liszt a pris son temps). Ce poème symphonique, le plus célèbre de tous, fut créé le 23 février 1854 à Weimar sous la direction du compositeur. Un des thèmes des Préludes a servi de générique aux actualités allemandes pendant le troisième Reich :

Et voici à présent le poème joué dans sa totalité. Daniel Barenboim dirige son orchestre le West Eastern Divan Orchestra. Je suis extrêmement préoccupé par la santé de ce chef qui souffre d’une maladie neurologique très grave et je crains le pire à tout moment. J’avais eu l’occasion d’applaudir ce chef au théâtre des Champs-Élysées à Paris.

Liszt nous a laissé sept œuvres pour piano et orchestre, dont deux concertos. Nous allons écouter (et voir) le deuxième, créé à Weimar le 7 janvier 1857 sous la direction du compositeur, un de ses élèves tenant la partie de piano. C’est la pulpeuse pianiste géorgienne Khatia Buniatishvili qui va jouer cette œuvre, composée de six mouvements qui s’enchaînent sans interruption :

Autre composition pour piano et orchestre, La fantaisie sur des airs populaires hongrois jouée pour la première fois à Budapest en 1853. Autre fabuleuse pianiste, l’ukrainienne Valentina Lisitsa que j’avais vue en concert à la Réunion dans la commune du Tampon. Le terme de « fabuleuse pianiste » n’est pas exagéré, regardez-la jouer, elle semble beaucoup s’amuser sur un morceau d’une extrême difficulté !

Le plat de résistance de ce concert est la Faust Symphonie, créée également à Weimar le 5 février 1857. Elle est écrite pour orchestre, ténor solo et chœur d’hommes, avec quatre parties :

  1. Faust
  2. Gretchen (Marguerite)
  3. Méphistophélès
  4. Andante mystico

La voix humaine n’intervient que dans la dernière partie. J’ai eu la chance de la chanter à Angers en tant que membre du chœur de l’orchestre des pays de Loire, dirigé par Marc Soustrot. Ici nous retrouvons Bernstein avec l’orchestre de Boston :

Le concert est à présent terminé, mais il y a des bonus !

À la Réunion, Valentina Lisitsa nous avait joué la Danse macabre pour piano seul :

Et revoilà notre jolie ukrainienne dans la version piano et orchestre :

Liszt était aussi un fabuleux transcripteur du piano vers l’orchestre et inversement (j’en reparlerai), voici la rapsodie hongroise numéro 1 d’après la fantaisie hongroise :

La campanella est une des compositions les plus célèbres de Liszt, elle reprend le thème du dernier mouvement du deuxième concerto pour violon et orchestre de Paganini :

Fin de l’article !

Filoxe

 

 

 

 

 

 

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5 Commentaires

  1. J’aime bien aussi le Chou bert, le Chaud pin, et le Bête hoven, et le Cinq sens ne m’est pas indifférent. Merci Filoxe pour votre érudition et le temps passé à nous ouvrir les tympans à la beauté du monde.

    • Je partage aussi les mêmes goûts que toi ami Argo. Et dis comme le poète Argo nous a habitué ! 😄

  2. Liszt n’est pas un compositeur pour découvrir la musique classique. Il est très difficile d’abord. Mais aussi d’une profondeur extrême, même s’il a toujours été attiré par la difficulté maximum. J’aime énormément Franz Liszt. Trois des très grands pianistes qui ont été remarqués par leurs interprêtations de Liszt sont : György Cziffra, Jorge Bolet, France Clidat.
    Son équivalent violonistique est Paganini. Mais ce dernier a une œuvre nettement moins fournie et moins profonde je pense.
    Valentina Lisitsa est une femme extraordinaire pour trois raisons :
    – c’est une pianiste sublime et d’une technicité remarquable
    – elle est magnifique
    – et, aussi, elle s’est engagée politiquement concernant la guerre OTAN (déclencheur de cette guerre) – Russie par ses prises de positions pro-russes concernant la guerre en Ukraine.
    Ce qui lui a valu beaucoup d’annulations de concerts de nombreuses salles imbéciles lèche-cul du politiquement correcte (Teatro La Fenice, à Venise et bien d’autres)

    • Ami Cachou je suis entièrement d’accord avec vous la musique de Liszt n’est pas facile et j’avoue que je connais que très son œuvre, je connais surtout Liszt comme transcripteur.
      Le théâtre du Tampon à la Réunion n’est pas très et j’ai pu admirer la belle Valentina de très prés, moment inoubliable !
      J’avais entendu parler des prises de position de Valentina, c’est tout de même ahurissant qu’elle soit boycottée à cause de ça.
      C’est comme si on interdisait à des artistes français de se produire à l’étranger en raison de leurs opinions anti-Macron. D’un autre côté je ne serais pas étonné que cela finisse par se produire.

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