Une partie de l’équipe du film « Sound of freedom » était en France, cette semaine, alors que le film qui a cartonné aux Etats-Unis contre vents et marées était projeté en avant première dans plusieurs salles, avant sa sortie officielle en France le 15 novembre 2023. Nous en avons profité pour rencontrer et interviewer le réalisateur, Alejandro Monteverde.
Un réalisateur indépendant d’Hollywood, qui lui a tourné le dos comme ce fut le cas en son temps pour Mel Gibson, alors que le film traite pourtant d’un sujet qui devrait sensibiliser n’importe quel être humain sur cette planète : la traite d’enfants à travers le monde, à travers l’adaptation d’une histoire vraie, celle d’un ancien agent fédéral américain qui se lance dans une opération de sauvetage au péril de sa vie, pour libérer des centaines d’enfants prisonniers de trafiquants sexuels.
Sound of Freedom, malgré une véritable cabale contre lui (venant manifestement de journalistes qui n’ont pas vu le film) a désormais rapporté plus au box-office national américain que les suites à gros budget des franchises Indiana Jones et Mission : Impossible. Selon Deadline, le film a rapporté 174 millions de dollars aux États-Unis depuis sa sortie le 4 juillet. C’est plus que les 172,9 millions de dollars d’Indiana Jones et le cadran du destin (sorti le 30 juin) et que Mission : Impossible – Dead Reckoning Part One de 160,8 millions de dollars (sorti le 12 juillet). À titre de comparaison, Variety a indiqué que le budget de Sound of Freedom était d’environ 14,5 millions de dollars, alors que Dead Reckoning et Dial of Destiny ont coûté près de 300 millions de dollars chacun, avant une estimation de 100 millions de dollars pour le marketing.
Reste à voir maintenant quels seront les scores en France, lors de sa sortie.
En attendant, nous vous proposons un entretien exclusif avec Alejandro Monteverde à découvrir ci-dessous :
Breizh-info.com : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs, et nous parler des origines de « Sound of Freedom » . Pourquoi avez vous réalisé ce film ?
Alejandro Monteverde : Je suis scénariste et réalisateur de Sound of Freedom. Ce film était un appel pour moi. Dans ma carrière il y a deux types de films : ceux que je veux faire et ce que je suis appelé à faire. Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant « tiens je vais faire un film sur la traite d’enfants, sur ces atrocités ». C’était un appel que j’ai ressenti au plus profond de mon coeur lorsque j’ai vu un reportage sur ce sujet en 2016.
J’ai tout de suite eu envie de faire un film. J’ai écrit une fiction, pendant quelques mois. Puis dans le cadre de nos recherches, j’ai rencontré Tim Ballard, ancien agent fédéral américain qui travaillait sur la question de la pédocriminalité. Durant notre rencontre, je me suis rendu compte que l’histoire de sa vie était plus intéressante que ma fiction. Nous avons changé de cap, et tout repris de zéro pour la raconter.
Breizh-info.com : Comment avez-vous préparé la réalisation d’un film aussi chargé, dur émotionnellement de par sa thématique ?
Alejandro Monteverde : Le plus grand défi était de faire un film que les gens aient envie de voir. Un film divertissant malgré le côté très sombre. Un film qui propose une expérience visuelle que les gens pourraient digérer. Je me suis dit que si ce film était un peu réalisé comme un spectacle de Broadway, les gens se sentiraient en sécurité. Ils ne se diraient pas qu’ils risqueraient d’être traumatisés. Ce film est une sorte d’Odyssée dans les côtés les plus sombres de l’humanité, de la criminalité, mais je rappelle en permanence aux spectateurs qu’ils sont en train de voir un film, qu’ils sont en sécurité. Le film est un véhicule d’espoir dans cette odyssée à travers les ténèbres.
C’était l’objectif et ça m’a beaucoup aidé personnellement. Car quand on fait un film comme celui ci on se penche sur des choses très sombres et j’avais peut-être peur de tomber dans un abîme dont je ne pourrais pas ressortir. Au début j’étais déprimé en me penchant sur ce côté très sombre, c’était difficile. Mais j’ai vu aussi qu’il y avait beaucoup d’espoir, de bonté, de lumière, dans l’humanité.
Breizh-info.com : Qu’est ce qui vous a amené à choisir le célèbre acteur Jim Caviezel pour incarner le personnage principal de votre film ?
Alejandro Monteverde : Une partie importante du processus de réalisation est le casting. Très top, puisque c’était un biopic, je me suis dis que l’acteur devait ressembler à Tim Ballard, mais je voulais aussi qu’il ait cette profondeur suffisante pour exprimer toute la souffrance que ressent le personnage dans le film. J’ai proposé ce rôle à différentes personnes qui avaient un profil similaire physiquement. Mais en raison du sujet et du caractère indépendant du film j’ai essuyé beaucoup de refus. Je n’avais pas pensé au départ à Jim Caviezel. Il ne ressemble pas à Tim Ballard physiquement, il est grand, les cheveux noirs. Mais je suis un grand fan de son travail, notamment de celui qu’il a fait dans la Passion du Christ par exemple. Mais je ne peux pas m’accorder le crédit d’avoir choisi Jim Caviezel, c’est le film qui l’a choisi. La première fois que je l’ai rencontré, il avait les cheveux noirs, une grosse barbe, mais je me suis rendu compte que le sujet était très personnel pour lui.
Il a adopté trois enfants en Chine, il connaissait très bien le sujet, il avait des convictions profondes, ça valait tout l’or du monde pour un réalisateur. La première question que je lui ai posée est : « Est-ce que je peux te couper les cheveux et les teindre en blond ? ». Il m’a répondu oui, on l’a fait, le lendemain on l’a mis à côté de Tim Ballard. La ressemblance était frappante, même ses yeux bleus.
Breizh-info.com : Aux USA, notamment à Hollywood, mais aussi dans la presse mainstream, Sound of freedom a été vilipendé, critiqué, presque banni. C’est la même chose en France. Comment expliquez-vous cela ? Comment est-ce qu’on le vit en tant que réalisateur d’un film certes dramatique, certes traitant d’un sujet particulièrement sensible, mais qui n’a rien à voir avec beaucoup de choses qui ont été écrites sur lui ?
Alejandro Monteverde : Je pense que le danger c’est l’opinion collective. Aujourd’hui les médias n’ont plus leur propre opinion. On peut coller une étiquette sur quelqu’un, c’est la pire chose que l’on puisse faire en tant qu’être humain à un film, d’autant plus lorsque ces étiquettes ne sont pas correctes ni justes.
Au début ça m’a brisé le coeur, j’ai pris mes distances, puis je me suis rendu compte que le public est venu à la défense de ce film. Les spectateurs ont défendu le film contre les attaques. Ils ont incité à aller le voir. Ils ont fait marcher le bouche à oreilles, et on arrive à plus de 30 millions de personnes qui l’ont vu. Plus les médias ont cherché à attaquer ce film, plus les gens ont voulu aider, agir, faire quelque chose.
Il y a eu beaucoup d’accusations, d’attaques injustes. Ce film n’appartient pas à un groupe politique plus qu’à un autre. La lutte contre la pédocriminalité, sujet du film, devrait nous réunir en tant que communauté internationale, en tant que genre humain. Ce n’est qu’un film, qu’une fiction sur la base d’une histoire vraie. J’avais une motivation très pure quand j’ai réalisé ce film, je voulais simplement créer ce dialogue qu’il est important d’avoir.
J’espère que ce qui s’est passé aux USA se passera en France, à savoir que les gens iront voir massivement le film. Libérés de tous préjugés. Et qu’on verra de plus en plus de gens aller le voir. On a commencé petit au Brésil, ça s’est développé. Puis aux USA, dans 1500 cinémas pour au final plus de 3000. Je pense que c’est ça qui est agréable. A l’avant-première à Paris, les réactions étaient extraordinaires.
Selon les sondages aux USA, ce film transcende les étiquettes politiques. Il y a des libéraux, des conservateurs, et beaucoup de migrants hispaniques qui ont vu le film. Je viens du Mexique, un pays sans beaucoup de ressources, ni de sécurité. On n’a pas de données sur la maltraitance des enfants aux USA, contrairement aux USA où nous avons ces informations.
Je pose la question suivante : pourquoi aimez-vous tant la politique américaine ? Moi, ce qui m’intéresse pour vous, c’est ce qui se passe en France. Combien d’enfants abusés, maltraités chaque année ? J’invite tout le monde à participer à ce dialogue. Les critiques essaient de complexifier ce film, mais comme vous l’avez dit, ce n’est qu’un film, sur un sujet important certes, mais ce n’est qu’un film.
Breizh-info.com : Que répondez-vous à ceux, notamment dans la presse, qui expliquent que votre film est conspirationniste ? Qu’il exagère, qu’il ne reflète pas la réalité du trafic d’enfants, que ça fait le jeu de Qanon, de l’extrême droite, que ça rend les gens paranos ? Alors même qu’en France aussi, chaque année, il y a des enfants violés, enlevés, maltraités… C’est une réalité. Sans doute beaucoup plus développée dans des pays bien plus pauvres non ?
Alejandro Monteverde : J’aimerais que tout cela ne soit qu’une théorie du complot, que ça n’existe pas. Mais je ne suis qu’un cinéaste, un artiste, je fais un film et je passe à autre chose. Je ne travaille pas pour une association de protection des enfants, peut être devrais-je les aider financièrement d’ailleurs. Quand les gens me disent que ça ne passe pas, que ça n’existe pas, j’aimerais pouvoir leur dire vous avez raison. Mais malheureusement on voit ce qu’il se passe. Dans l’actualité notamment. On retrouve des enfants enlevés aux quatre coins du monde. Il y a des atrocités. Notre film est un travail collectif, qui évoque une partie de ce qui se passe en se basant sur une histoire vraie. Lorsque notre film a atteint 100 millions de dollars au bout de quelques semaines, dans un journal mainstream, on voyait d’un côté une attaque qualifiant le film de complotiste. Et sur la même page, on parlait de l’actualité, et d’une grande affaire internationale, de pédophilie, affaire durant laquelle 100 pédophiles dont 70 américains avaient été arrêtés, et 12 enfants sauvés. Des centaines de vidéos de pédopornographie avaient été retrouvées.
D’un côté, on dit que c’est un complot, de l’autre on fait l’actu sur ce genre d’affaire qui existe. Je ne comprends pas pourquoi on met des étiquettes sur mon film. Ce n’est qu’un film. J’en ai fait d’autres après, j’en ai un qui sort le 8 mars prochain (Cabrini). Je travaille déjà sur le tournage d’autres films. Je suis un réalisateur. Martin Scorcese peut faire un film sur la mafia, puis un autre plus silencieux, puis sur d’autres thèmes. Je ne suis pas un expert en pédocriminalité, mais j’ai été très surpris de voir les étiquettes dont on a affublé Sound of Freedom. Je suis reconnaissant au public et j’espère que la France donnera sa chance à ce film.
Breizh-info.com : Dernière question. Que diriez vous à des jeunes qui ont envie de se lancer dans le cinéma de manière indépendante ? Aux USA, Hollywood verrouille tout. En France, il est difficile de faire un film à gros budget sans le soutien des autorités du cinéma. Et vous, vous avez réussi, en tant que réalisateur indépendant, avec Sound of Freedom, à faire un film qui a cartonné au Box Office. Quels conseils alors ?
Alejandro Monteverde : Lorsque j’étais à l’école de cinéma, j’ai vu La liste de Schindler, qui m’a particulièrement touché. Je me suis dit que je voulais faire ce genre de films. Ce que je dis aux jeunes réalisateurs, c’est qu’il faut trouver des histoires qui comptent pour eux. Si vous trouvez ces histoires qui comptent pour vous, vous trouverez des financements. Votre passion, votre enthousiasme, seront contagieux. Vous transmettrez tout cela à des investisseurs, nécessaires pour faire un film. Souvent j’interroge des jeunes cinéastes qui me disent vouloir faire un film. Je leur demande « Sur quoi ? ». Ils ne savent pas. C’est ça le problème. Il faut trouver quelque chose qui a de l’importance pour vous, et ensuite les gens vous aideront à faire ces films.
Breizh-info.com : Vous êtes venu en France promouvoir votre film. Allez-vous ailleurs ?
Alejandro Monteverde : J’ai fait le Royaume-Uni. Je vais en Allemagne et en Chine ensuite. Je suis curieux de voir comment le film sera reçu là bas. Peut être en Italie aussi.
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[Interview exclusive]
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Le garçonnet qui joue le rôle de l’enfant martyrisé est prodigieux. Pendant un bon moment, j’ai cru que c’était le véritable enfant qui avait subi toutes ses horreurs. Bill Camp, dans le rôle du mafieux repenti, est le meilleur après lui, à mon avis impressionné.
J’ai lu quelque part que seules 22 salles UGC allaient le projeter, mais c’était non sourcé. Si quelqu’un en sait plus ?
L’interview d’Alejandro Monteverde est très intéressant car le film Sound of Freedom parle d’un sujet que personne ne veulent voir et parler au cinéma la Pedo criminalité d’où la campagne de dénigrement qu’à subi Sound of Freedom qui est un très grand succès aux Etats Unis au détriment des films progressistes d’extrême gauche, immigrationiste, faisant la promotion de l’idéologie LGBTQ parce que ce film dérange la bienpensance journalistique d’extrême gauche qui cautionnent la Pedo criminalité. Ce Film Sound of Freedom est d’utilité publique pour sensibiliser les gens à ce genre de trafic où les enfants sont les victimes de ces pervers sexuel qui violent sans scrupules ces enfants innocents. Je tiens vraiment à regarder ce film avec Mr Jim Cavizel !