Liban : les quatre premières leçons à tirer du discours de Hassan Nasrallah

Une photo de Hassan Nasrallah, brandie le 3 novembre dans la banlieue sud de Beyrouth, lors du discours du chef du Hezbollah. Photo Joao Sousa

La montagne a accouché d’une souris. Le discours de Hassan Nasrallah qui était présenté depuis des jours, voire des semaines, comme un possible tournant dans la séquence qui a commencé le 7 octobre dernier a presque été un non-évènement. Si sur le fond, l’on pouvait s’attendre à ce que Hassan Nasrallah reste vague, c’est surtout la forme qui a surpris, le secrétaire général s’étant contenté de quelques phrases fortes dans un long discours finalement assez ennuyeux. Au delà de l’habituelle rhétorique anti-impérialiste et anti-sioniste, le discours a mis en lumière la volonté du Hezbollah et de l’Iran de ne pas s’impliquer davantage, au moins pour le moment, dans la guerre qui oppose Israël au Hamas.

Voilà les quatre principaux éléments à en retenir :

-Le chef du Hezbollah a pris ses distances avec l’opération « Déluge d’el-Aqsa » affirmant qu’elle était cent pour cent palestinienne et que même les alliés du Hamas n’avaient pas été mis au courant.

Alors que plusieurs médias, dont L’Orient-Le Jour, ont révélé que l’opération a été préparée à Beyrouth avec l’aide des pasdarans et du Hezbollah, Hassan Nasrallah a clairement voulu nier toute responsabilité, tant de son parti que de l’Iran, dans cette affaire.

L’objectif est clair : il s’agit pour l’Iran et pour le Hezbollah de ne pas se sentir contraints d’intervenir plus largement dans cette guerre.

Hassan Nasrallah a en plus donné le sentiment qu’il n’était pas très à l’aise avec cette opération, accusant même les soldats ennemis d’être responsables de la mort des civils israéliens.

-Alors qu’on pouvait s’attendre à ce qu’il s’exprime en tant que commandant en chef de « l’Axe de la Résistance », Hassan Nasrallah a établi une nette distinction entre ce qui s’est passé le 7 octobre, qui relève de la responsabilité du Hamas, et les attaques des alliés de l’Iran, en soutien au Hamas, depuis le 8 octobre.

S’il s’est fait le porte-parole de la cause palestinienne tout au long de son discours, il a parlé au nom des Houthis, des milices chiites irakiennes et parfois même de l’Iran mais jamais au nom du Hamas. Fait notable : il n’a pas mentionné une seule fois la Syrie, ce qui pourrait laisser entendre que consigne a été donnée de laisser le régime syrien en dehors de cette bataille.

-Le principal enjeu du discours était de savoir à quel point la menace de Hassan Nasrallah d’une intervention du Hezbollah allait être précise. Le secrétaire général du parti est resté assez flou. Il a affirmé que toutes les options étaient sur la table et dépendent de l’évolution de la situation à Gaza et d’une éventuelle attaque d’Israël contre le Liban.

Le chef du Hezbollah a souligné à plusieurs reprises les limites de l’offensive israélienne sur Gaza. Son discours repose en partie sur ce constat, puisqu’en l’état actuel, l’Iran est toujours le grand gagnant de la séquence. Si l’armée israélienne venait à mettre sérieusement le Hamas en danger à Gaza, cela mettrait néanmoins le Hezbollah dans une position assez difficile. Même s’il n’a pas clairement lié son destin à celui du Hamas, le Hezbollah pourra-t-il, dans ce cas, regarder son allié « mourir » sans réagir ?

-Le dernier point important du discours concerne les pertes importantes enregistrées par le parti (57 combattants) dans une guerre qui ne dit pas son nom. Hassan Nasrallah a insisté sur le fait que le Hezbollah est effectivement en guerre depuis le 8 octobre et que les martyrs se sont sacrifiés pour la cause la plus noble. Cela lui permet de mobiliser sa base et de tempérer les ardeurs des plus bellicistes en son sein.

source : https://www.lorientlejour.com/article/1356069/les-quatre-premieres-lecons-a-tirer-du-discours-de-hassan-nasrallah.html

Pcc : Juvénal de Lyon

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5 Commentaires

  1. Une analyse pertinente, merci. Le ”Parti d’Allah” semble en effet assez mal à l’aise et préfère ne pas en rajouter. L’Iran et le Hezbollah ont pris conscience que l’opinion internationale ne leur est pas favorable et qu’ils auraient plus à perdre qu’à gagner à alimenter la guerre. Ni courageux ni téméraires , de vrais lâches, de vrais musulmans.

  2. si ce bouffi savait qu il porte le nom de Juifs pourchassés par l inquisition en 1492 ..

    N.Naim, Naira, Nájar,Nájares, Najarro, Nájera, Nájeres, Naranjo, Narvaes, Narváez, Nasralah, Nasso, Navaro, Navarrete, Navarrette, Navarro, Navas, Nayap, Nazario, Nema, Nemar, Neyra, Nieto, Nino, Niño, Noble, Noboa, Noel, Nogebro, Noguera, Nomberto, Nora, Noriega, Norza, Nova, Novales, Novo, Novoa, Nuevo, Nuez, Nunga, Núñez.

  3. C’est toujours comme ça avec les musulmans, lorsque l’ennemi tape fort il devient plus raisonnable. Ces gens là ne comprennent que le rapport de force. L’intelligence et la diplomatie c’est pas trop leur truc. Les dirigeants du monde occidental devraient le comprendre assez vite et préparer l’opinion publique à des frappes lourdes impliquant nombre de civils. C’est malheureux à dire mais c’est la seule solution pour faire reculer l’hydre islamique. Nous n’avons plus le choix et c’est eux qui nous déclarent les hostilités pas l’inverse. Et à la guerre malheureusement les civils sont les premiers à en pâtir car si l’on veut le moins de pertes possibles de nos soldats il faut pilonner avant avec des frappes aériennes.

    • Jean Neth@La plus par des pseudo victimes sont pour la plupart victimes de leur propre choix absurde de voter le Hamas pour génocides les juifs ,ils n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes,rien à foutre .Qui sème le vent récolte la tempête,point barre.Je n’ai aucune sympathie pour ces victimes,quand je vois les crimes atroces du 7 octobre contre des civils juifs.

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