“Pour Sacha” d’Alexandre Arcady, sur la situation d’asphyxie et de danger permanent pour Israël

« Au kibboutz on ne rêve pas de refaire le monde : on vit son idéal » (film d’Alexandre Arcady)

Synopsis :

Début juin 1967, Laura, une jeune violoniste et Sacha, son ancien prof de philo, partent dans le tout jeune état d’Israël vivre dans un Kibboutz. Trois amis parisiens, amoureux de Laura, viennent les rejoindre. Tous vivent là au rythme des travaux agricoles et des menaces de conflit. Jusqu’à ce que la guerre des Six Jours n’éclate brutalement…

Sacha avait des certitudes, un idéal. Elle avait l’insolence. Il lui parlait d’absolu. Elle lui apprenait à sourire.

“Pour Sacha” d’Alexandre Arcady, sorti en 1991, avec Sophie Marceau, Richard Berry, Gérard Darmon. L’action se passe dans un kibboutz israélien dominé par le plateau du Golan syrien avant et pendant la Guerre des Six jours, en juin 1967, avec des flashback récurrents en noir et blanc vers le Paris du début des années 60.

Octobre 2023 : un pogrom est commis par les musulmans du Hamas le 07/10 sur des civils résidant en plein territoire israélien

Photo ci-dessus : ce lieu c’est le kibboutz Nir Oz. Un lieu pastoral qui a toujours œuvré pour la paix israélo-arabe. 400 habitants. À l’heure actuelle 80 d’entre eux sont encore portés disparus. 25 ont été massacrés par le Hamas. En tout un quart des habitants soit tués, soit kidnappés soit portés disparus. Un habitant sur quatre du village.

Nous avons en tête cette phrase à la fin du film “Pour Sacha” d’Alexandre Arcady : “ça serait tellement beau ici s’il n’y avait pas la guerre”

Extraits du film de 1991 :

 

“Pour Sacha” film d’Alexandre Arcady :

« Vivre ici, ça veut dire se défendre. Et pour ça, il faut apprendre à se battre »

« Durant les semaines qui ont précédé la guerre des Six Jours, les pressions aux frontières étaient fortes. Chaque jour des incursions, des tirs, des actions militaires étaient dirigées contre Israël. Pour mieux comprendre cette situation de tension, j’ai choisi pour le film un kibboutz qui était situé à 300 mètres de la frontière syrienne, près du Golan. Au dessus de chaque maison, un canon était pointé. Les membres du kibboutz avaient construit un mur en béton pour protéger la maison des enfants. Mur dérisoire, puisque ce bâtiment a été complètement détruit pendant la guerre. Dans un autre kibboutz, à Narchonim, à une quinzaine de kilomètres de Tel-Aviv, la frontière passait carrément en lisière des maisons. Ce film ne fait que rappeler cette situation d’asphyxie et de danger permanent », se souvient le réalisateur Alexandre Arcady.

Et de souligner la « ferveur d’un peuple qui aspire à la vie » et « se heurte à un mur de haine. Il y a une telle contradiction entre cette volonté de vivre tout simplement et le fait que de l’autre côté des frontières on refuse la plupart du temps d’accepter l’existence même du pays. Ce film témoigne de cela ».

« Quand on aime, il faut partir » (Blaise Cendrars)
« J’ai choisi comme sous-titre pour le film une phrase d’un poème de Blaise Cendrars qui dit : « Quand on aime, il faut partir ». ce début de poème peut aussi s’appliquer au peuple juif, qui depuis 2000 ans est dans l’exil, peuple déraciné, obligé de partir toujours, ailleurs… Certains sont arrivés en Israël. Sur cette terre, ils veulent rester », conclut Alexandre Arcady.
Pour comprendre le cinéma d’Alexandre Arcady, il faut d’abord comprendre l’homme, son histoire personnelle
Né au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale en Algérie française au sein d’une famille juive, d’un père ayant fui la Hongrie et d’une mère algérienne, Arcady fera l’expérience, très jeune, du racisme, de l’antisémitisme et du déracinement. Autant de souffrances dont il portera le poids et qui le pousseront, très tôt, à s’interroger sur sa place dans la société et sur son identité. Avec, toujours, la question centrale de la judéité et son rapport complexe à la communauté musulmane.

Ce film « raconte l’attachement [du réalisateur] à Israël ; il parle aussi de la jeunesse, de l’idéal, de l’amour, du kibboutz » et évoque des destins tragiques, tel celui de Myriam.

J’ai gardé un souvenir marquant… C’était la première fois que Sophie Marceau venait en Israël. Aussi j’étais très attentif à ses réactions face à tous ce qui constitue le particularisme de ce pays. Pour l’aider dans cette découverte, j’avais proposé à Sophie Marceau, accompagnée de Richard Berry et Gérard Darmon, de visiter ensemble Jérusalem. Chemin faisant, nous nous sommes retrouvés sous une voûte près du Kotel, dans un petit oratoire destiné aux femmes. Soudain, s’éleva autour de nous une vibrante prière à l’unisson, entonnée par des dizaines de religieux. Une prière poignante, émouvante qui fit pleurer Sophie Marceau. J’ai senti à ce moment-là qu’il s’était passé quelque chose… Je l’interrogeais le lendemain en lui demandant son sentiment sur Israël. Elle me fit cette réponse mémorable : “Hier, au Kotel, j’ai compris quelque chose d’essentiel : c’est que le peuple d’Israël est le peuple de la ferveur. Ferveur dans ses prières, mais aussi dans ses idées, sa défense, son quotidien. Alors moi, je vais jouer le rôle de Laura dans le film avec la même ferveur”. Elle avait aussi trouvé son personnage, avec le ton et les émotions qu’il fallait“, se souvenait le réalisateur.

Musique, chansons superbes : 

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3 Commentaires

  1. beau pays, belles personnes : eux, nous en france, c’est pareil : quand on les massacre, ils nous massacrent aussi – pays travailleur, civilisé, courageux entouré de la pire plaie du monde assise sur ses piliers “pondre, hair, piller, massacrer” – rien d’autre à faire que les éliminer jusqu’au dernier après ce crime contre l’humanité, 80 après l’horreur de l’holocauste

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