Serons-nous la grenouille française ou le bambou chinois ?

 

La grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite est une allégorie très bien adaptée au monde occidental dans lequel nous évoluons. J’ai très souvent utilisé cette allégorie pour décrire la situation dans laquelle nous vivons. C’est une histoire assez connue pour bon nombre d’entre nous.

Le syndrome de la grenouille semble avoir été présenté la première fois par l’écrivain américain Marty Rubin ; imaginez un récipient rempli à température ambiante dans lequel une grenouille évolue tranquillement. Le feu est allumé sous la marmite, l’eau chauffe petit à petit. Dans un premier temps la grenouille semble trouver cela agréable et s’y trouve tout à fait à l’aise. L’eau chauffe doucement, et à un moment donné, l’eau se trouve à une température un peu plus élevée que celle que notre grenouille a l’habitude de connaitre, sans pour autant l’affoler outre mesure.

L’eau devient de plus en plus chaude, la grenouille commence à trouver cela très désagréable mais elle se sent très faible et ne trouve pas le courage ni la force de s’extraire de la marmite. L’eau continuant de chauffer notre grenouille va tout simplement finir par mourir de chaleur. Son décès s’il devait passer sur France Inter serait sans nul doute imputé au réchauffement climatique, toutes les victimes étant bonnes à prendre en compte.

Cette expérience montre qu’une évolution lente peut échapper à la conscience et bien que dangereuse, ne suscite aucune réaction, sans que l’instinct de survie s’en trouve annihilé

Une même grenouille, fraîchement débarquée de son milieu naturel et plongée dans une marmite à 50° aurait immédiatement réagi et se serait extraite immédiatement de ce bouillon mortifère.

Cette allégorie montre que lorsqu’un changement suit un processus lent, nous nous y adaptons fût-il fatal.

Le rapprochement avec des faits que nous connaissons depuis plus de 40 ans est évident. Changement démographique à petit feu, destruction de nos industries avec la mondialisation, bouleversements sociologiques sous la pression des minorités, délinquance et insécurité grandissantes, tout nous semble acceptable…

Prenons des exemples concrets de réactions « d’une grenouille sauvage » face à l’évolution du monde qui nous entoure : dans le premier cas, un américain du mid-Ouest débarque dans la très « woke »New York ou San Francisco encore équipé des éperons aux bottes et avec la Bible sous le bras. En deuxième exemple, un Polonais né sous le régime communiste et arrivant gare du Nord à Paris à 7h du matin. Les 2 vont avoir une réaction de grenouille « saine », l’Américain va s’échapper en courant et votera TRUMP aux prochaines élections et le Polonais  va se demander s’il n’a pas débarqué en Afrique plutôt qu’en Europe, va lui aussi immédiatement vouloir s’extraire du bouillon de culture qu’il va considérer comme mortifère et voter conservateur aux prochaines élections.. Et oui, c’est pour cette saine raison d’instinct de survie que les gens du Mid-West votent Trump en grande majorité et que des pays comme la Pologne et la Hongrie tiennent à conserver des gouvernements qui les protègent de boire le bouillon trop chaud…d’autant que ces gens ont la réputation de préférer la vodka bien fraîche..

Il y a quelques jours une jeune femme à qui j’avais raconté mon histoire de cow-boy et de Polonais en lien avec la grenouille m’a offert un petit ouvrage d’Olivier Clerc (visiblement il n’est pas de notre bord mais peu importe) relatant cette histoire de grenouille et dans lequel figure aussi une autre allégorie, celle du bambou chinois, dont je n’avais jamais entendu parler.

Voici donc le conte du bambou chinois tel qu’il est présenté dans ce petit ouvrage : « on raconte qu’il existe en Chine une variété de bambou tout à fait particulière. Si on en sème une graine dans un terrain propice, il faut s’armer de patience…En effet la première année il ne se passe rien, aucune tige ne daigne sortir du sol, pas la moindre pousse.

La deuxième année non plus. La troisième toujours rien, la quatrième est encore stérile. Ce n’est que la cinquième année que le bambou pointe enfin le bout de sa tige hors de terre. Il va alors pousser de 12 mètres en une seule année. La raison évoquée est qu’en fait pendant 5 ans, alors que rien ne se produit en surface, le bambou développe en réalité de formidables racines dans le sol ; lesquelles « explosent » au grand jour ». La leçon est bien évidement que les efforts payent tôt ou tard. Cette histoire nous encourage à garder espoir et à persévérer dit l’auteur.

Je ne peux m’empêcher de revenir à mon cow-boy et mon citoyen polonais…pour écrire la suite.

A l’heure où nombre d’entre nous commencent à perdre espoir de voir nos sociétés prendre conscience de la situation dramatique dans laquelle nous vivons et de les voir s’engager vers un changement, il peut paraître bon de se reporter à notre histoire de bambou. L’évolution lente mais réelle de la réalisation du danger que notre civilisation est en train de vivre est peut-être comme le bambou chinois prête à exploser. Sauf qu’au lieu de mettre 5 ans, cela aura mis 50 ans. Y aurait-il une relation avec la durée de vie humaine et celle du bambou ? Il est d’ailleurs possible que cela se termine pour certains coupables en supplice de ce dernier….

Pour ceux qui trouveraient  que je suis par trop optimiste, je voudrais préciser que les changements « explosifs » peuvent survenir de différentes manières. Seule la volonté de les réaliser nous fera accoucher de solutions. Nous ne pourrons pas compter sur ceux d’entre nous qui sont déjà comme des grenouilles échaudées. Les 43% de Marine aux dernières élections, ainsi que les réactions d’un grand nombre aux évènements récents  montrent que nous sommes tout de même des millions de bambous en gestation.

Pour ma part, je suis persuadé que nous tenons le bon bout…Dans le pire des cas nous allons lentement mais sûrement nous communautariser et retrouver le bonheur dans une forme de sécession pour au final organiser nos vies entre patriotes de souche.

 1,544 total views,  2 views today

image_pdf

5 Comments

  1. Pour ma part, j’aime beaucoup l’allégorie du bambou chinois. Rester patiemment dans l’ombre, se faire invisible, silencieux et sortir du bois au moment opportun: c’est certainement le meilleur moyen de surprendre cette foutue oligarchie et lui faire mal…

  2. Bien vu l’exemple de ce bambou pour décrire l’inversion d’une tendance populaire. Nous étions quelques uns à partir de 1981, nous voici des millions. Lorsque je n’étais pas encore en âge de voter, mes parents choisissaient le bulletin de Georges Marchais avec cet adage en tête  » Il faut toujours voter le plus à gauche possible, car le rouge déteint en vieillissant » C’était l’époque des premières apparitions de Jean Marie « le borgne ». Avant la fin du premier mandat de la force tranquille, ils votaient Front National et moi comme eux. Mitterrand a été l’élément déclencheur de ce revirement électoral. Aujourd’hui ce choc présidentiel est surmultiplié depuis 2017, il s’en est fallut de peu en 2022, une sortie de pandémie fantoche et une guerre naissante exploitée en guise de campagne ont occis le peuple. 5 ans de racines pour que le bambou chinois surgisse, espérons qu’en 2027 les 10 ans de végétation nationale produisent d’entrée, un séquoia électoral.

    • J’avais 13 ans en 1984, lors d’une célèbre « Heure de Vérité » où un grand blond envoyait valdinguer les journalistes. J’étais issu d’une famille de droite dite modérée, par réaction à des grands-parents communistes. Je n’avais aucun intérêt pour l’économie à laquelle je en comprenais pas grand chose, mais le petit animal instinctif que j’étais avait compris le lien entre délinquance et immigration. Cinq années m’ont été longues pour pouvoir voter. Maintenant, ce qui était encore des prophéties pour des adultes idiots, égoïstes ou aveugles et une évidence grosse comme une maison se produisent depuis bien deux décennies.
      A l’époque, je redoutais l’atterrissage de parachutistes russes. Maintenant, dans mon futur de science-fiction triste, je serais prêt à aller disposer les balises d’atterrissage s’il y en avait besoin…

  3. Quelle belle nouvelle allégorie, pour remplacer l’ancienne (fausse dans la réalité, raison de votre prudence lexicale). Nous vivons des temps historiques, c’est à dire anormaux. Dans ces moments, toutes les règles habituelles sont chamboulées, même si les structures permanentes ont toujours là. Les grands vents, inquiétants mais aussi porteurs d’espoir, de l’Histoire, se sont remis à souffler et enflent en tempête.
    Une « règle » lénifiante à mettre en sourdine : la majorité (50% + 1 voix) a toujours raison. C’est le moyen actuel de notre oppression.
    A une autre époque, pour l’écrasante majorité, la terre était plate.
    A l’autre bout de l’Europe, notre soeur siamoise, la Russie, nous observe attentivement et n’a pas oublié l’Histoire.

  4. Ça ne peut pas durer très longtemps. Une guerre civile s’annonce. L’explosion est proche.

Comments are closed.