Crescendos…et decrescendos !

L’image de présentation semble n’avoir aucun rapport avec le titre de l’article, mais après tout, c’est quoi, un crescendo ? C’est une musique qui monte en intensité, puis peut redescendre en decrescendo, mais pas toujours ! (C’est là où Haddock se trompe !). Bref on peut dire que par rapport au pop, au rock, au jazz, c’est bien la musique dite “classique” qui a la plage dynamique la plus importante. Si on excepte le Boléro de Ravel (qui considérait lui-même que cette œuvre n’était qu’un exercice d’un intérêt mineur), c’est avec Rossini que le crescendo va connaître son heure de gloire :

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/musique-le-crescendo-rossinien-74452

Il y a chez Rossini une fougue irrésistible dans les crescendos de ses ouvertures, on va pouvoir en juger avec cet extrait de Sémiramis, notamment à partir de la lettre L, dès le début du crescendo, presque tous les instruments sont déjà là !

Et voici l’ouverture complète :

Un autre crescendo spectaculaire se trouve dans Les pins de la via Appia, extrait des Pins de Rome, composé en 1924 par Respighi. Voilà ce qu’en dit Wikipédia :

“I pini della Via Appia (Tempo di marcia), sur les pavés de la Voie Appienne, une marche d’abord lointaine, se rapproche et des armées triomphantes défilent vers le Capitole.Ces légions faisaient passer au devant d’elles les prisonniers (pour le triomphe) et les blessés et pour cette raison on ne savait dire d’emblée si l’armée était victorieuse ou pas. Cet aspect historique est rendu dans la musique par un début indécis (l’observateur romain ne sait dire si la victoire est acquise ou pas) et une suite nettement plus allante (l’observateur romain aperçoit alors les armées victorieuses)”.

Pour moi la version de Georges Prêtre reste unique !

Autre crescendo absolument démentiel, celui de Chostakovitch dans sa septième symphonie, Leningrad. Je ne reviendrai pas sur les conditions dantesques dans lesquelles l’œuvre a été composée et aussi créée, j’en ai déjà parlé. Il y a donc cette fameuse montée de près de 10 minutes se terminant en véritable orgie sonore. Cette marche fait allusion au siège de la ville qui a duré de 8 septembre 1941 au 27 janvier 1944, entraînant la mort de 1 800 000 personnes. Une amie du compositeur a suggéré que la marche “ne portait pas seulement sur le fascisme, mais aussi sur notre système”. Nous allons retrouver l’orchestre du théâtre Mariinsky dirigé par son chef emblématique, Valery Gergiev, concert enregistré à Paris salle Pleyel. Je ne peux pas m’empêcher d’évoquer la période infâme que nous vivons, un des plus grands chefs du monde interdit de jouer en Occident ! Il aurait peut-être dû s’essayer à la méthode Zelensky, jouer du piano avec sa troisième jambe ! Quoiqu’il en soit, ces mesures iniques envers Gergiev sont totalement injustifiées et non défendables, voilà, c’est dit !

Maintenant je reviens au propos du capitaine Haddock, il faut toujours finir par redescendre. On trouve ce procédé dans de la musique descriptive. par exemple lorsqu’une caravane d’hommes, de chevaux et de chameaux arrive du lointain, passe devant vous et s’éloigne :

“Dans le silence des steppes sablonneuses de l’Asie centrale retentit le premier refrain d’une chanson paisible russe. On entend aussi les sons mélancoliques des chants de l’Orient ; on entend le pas des chevaux et des chameaux qui s’approchent. Une caravane escortée par des soldats russes, traverse l’immense désert, continue son long voyage sans crainte, s’abandonnant avec confiance à la garde de la force guerrière russe. La caravane s’avance toujours. Les chants des Russes et ceux des indigènes se confondent dans la même harmonie, leurs refrains se font entendre longtemps dans le désert et finissent par se perdre dans le lointain”.

Dans son Harold en Italie (symphonie pour alto et orchestre), au moment du deuxième mouvement, Berlioz décrit une marche de pèlerins. Voici Emmanuel Krivine à la tête de l’Orchestre National de France…un peu trop rapide, je trouve !

Un decrescendo de toute beauté est le final de la sixième et ultime symphonie de Tchaïkovski, Pathétique. Voici deux liens, dans les deux cas les chefs ont laissé mourir la musique et attendu plusieurs secondes avant de permettre au public d’applaudir :

EN BONUS :

Comme je l’ai déjà dit, la musique classique est celle qui comporte la plus grande plage dynamique, voici avec la symphonie 94 de Haydn, La Surprise et son coup de timbales destiné à réveiller les dames, ce n’est pas une raison pour tout casser !

Et je suis toujours surpris par ce forte subito dans le Voïvode de Tchaïkovski !

On finit par La Surprise ?

À bientôt !

Filoxe

 

 

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8 Commentaires

  1. Pour moi les chefs d’œuvres musicaux, s’appellent NTM, maître Gims et Booba, qu’en pensez vous? 😉😁

    • Le seul Booba que je connaisse est le copain black de Forrest Gump, je connais bien un Daniel Gibs…
      En ce qui concerne NTM, dès lors que ça signifie Nique Ta Mère, moi pas connaître 🤣

  2. Merci de nous instruire. De nous donner le gout du beau. Tout en pensant que ce brave Archibald a raison! Quand nous sommes en haut, il n’ y a qu’ une solution, redescendre. Mes balades en montagne me l’ ont prouvée. Et on remonte illico presto!! mouvement perpétuel?

    • Ce qui est remarquable dans ce qu’affirme Haddock, c’est qu’il va escalader l’Himalaya, rien que ça ! Brave capitaine, comme on aimerait pouvoir te serrer la main !

  3. En tout cas la séquence musique et les différents ton crescendo et decrescendo sont très intéressantes et cool à la fois ! Leningrad de Chostakovitch, Harold en Italie d’Hector Berlioz , Pathétique de Piotr Tchaïkovski et autres sont des musiques très reposant !

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