Notre ami Claude Lefranc a rencontré Nicolas, un personnage avec un vécu hors du commun. La preuve…
Mon parcours a été militaire puis 25 ans dans la police nationale dont j’ai démissionné en 2013 car ce qu’on me demandait de faire était en totale contradiction avec la raison pour laquelle j’étais devenu policier. J’étais devenu policier pour aider les gens et on me demandait de les plumer… Nous n’étions plus assez pour intervenir et les policiers qui partaient en retraite étaient remplacés par des jeunes formés en 4 semaines et parlant comme des racailles… J’ai donc démissionné et je suis parti aussitôt en Russie, pays de mon arrière-grand-père, pour y ouvrir une boulangerie dans la ville de ma femme, Kazan, située en République du Tatarstan.
2) Quels sont les moteurs, événements et hasards qui vous ont fait émigrer en Russie ? Merci de nous parler de votre nouvelle vie depuis notre arrivée en Russie. Votre vie quotidienne et vos sources de revenus…
Des Français proposent, contre monnaie sonnante et trébuchante, d’aider les gens à s’installer… Je n’aime pas ce procédé… Les gens qui me contactent, je les aide gratuitement par des conseils et en les dirigeant vers des amis de Moscou (traductrice, juriste) qui, eux, demandent un salaire, mais c’est normal… De mon côté, je trouve que si les gens veulent venir ici, c’est qu’ils dépriment en France à cause du climat actuel. Donc pas besoin de leur prendre des sous en plus qu’ils ont bien du mal à gagner…
4) Comment percevez-vous la France d’aujourd’hui depuis la Russie ?
Je pense que concernant la France, c’est trop tard… Je sais, c’est dur à digérer mais si on regarde cela de plus haut, on voit bien que tout a été connecté, ficelé et que personne ne fera cette révolution… Et le sacro-saint « moi, je veux pas de problème » qu’on a implanté dans les cerveaux a fait son chemin et personne ne se risquera à avoir des problèmes… Ici, ce n’est pas comme cela… La démocratie occidentale, les Russes n’en veulent pas… Souvent, on me dit qu’ils préfèrent un dictateur bienveillant (comme le président actuel) qu’un président démocratique qui « fait tout contre le peuple »… Ici en 30 ans ce « dictateur président », comme il vous est présenté, a multiplié par 20 les salaires, a rendu une médecine gratuite (OK ce n’est pas parfait, les RDV sont longs mais c’est là), il y a par exemple dans les villages des « points médecine », avec un médecin ou une infirmière et les gens peuvent aller consulter gratuitement… Le médecin se faisant payer avec un lapin, des œufs, un gâteau, des champignons, un poisson pêché la veille, etc. Et ce qu’on a ici, c’est la liberté… 100 % à l’inverse de ce qu’on vous raconte… OK, il y a des contraintes pour les papiers, il faut dire où on vit… Mais à côté de cela, toute la Russie m’est ouverte, je peux aller partout… Les excès de vitesse coûtent 10 euros et contrairement à la France, on est pas flashé à 51 pour limite à 50… Mais avec 20 km/h de plus : 90 pour 70… Comme ça, c’est drôle à dire, mais vous ne pouvez imaginer la sensation de liberté lorsque vous roulez. Vous pouvez participer à toutes les fêtes. Je défile le 9 mai au « Défilé des immortels » avec la photo de mon grand-père français et tout le monde trouve cela bien… Le « Jour des parachutistes », j’y vais aussi. Je ne suis pas parachutiste russe, mais pour eux ce n’est pas important, Russe ou pas…
5) Vous parlez de financement participatif pour créer une « classe de Français en Russie ». Pouvez-vous nous présenter ce projet, son budget et sa gestion quotidienne opérationnelle ?
Je souhaite créer une classe de Français et elle sera proposée à l’orphelinat, aux enfants de familles pauvres (avec l’aide de l’Église) et aux enfants de nos soldats morts en Ukraine (avec l’aide de la mairie). Pour cela, il me faut une certaine somme qui prendra en compte la location de la classe, l’achat de tables et chaises, de cahiers/crayons, d’un tableau noir ou Velleda. Et le plus gros du budget sera de chauffer la classe l’hiver (ici il fait -43 parfois). Pour le moment, 4 personnes ont envoyé de l’argent. Peu importe la somme, elle est la bienvenue
6) Suivez-vous l’actualité française depuis la Russie ? Si oui, sur quels sites ? Depuis votre départ de France, quel est votre ressenti de l’évolution du pays gaulois ?
Au début, j’ai suivi les infos de France, mais j’ai arrêté après la seconde élection de Macron… Pour moi, les gens ont choisi et à chaque fois que je regardais les infos, soit je m’énervais soit j’étais triste… Donc un jour j’ai décidé d’arrêter… Je garde un œil sur RT France et TV Libertés.
7) Comment préparer une expatriation vers la Russie ? Comment choisir le lieu de destination ?
Quels sites internet dont sur YouTube ?
Où aller… Où vous voulez, ça ne change rien, à part les distances… Si vous allez dans une grande ville, vous aurez accès à l’administration… Si vous allez à la campagne, vous devrez faire comme moi 300 km aller puis 300 km retour pour déposer un dossier… Et toujours une chose n’allait pas, j’ai dû faire cela 7 fois. Mais le jeu en valait la chandelle… Le ciel immense, les oiseaux le matin, la gentillesse des gens du village, les vaches qui se baladent libres avec les troupeaux de moutons (obligation de construire une barrière, sinon ils mangent toutes vos fleurs)… Je vous dis là une expérience de ma première année… La Russie, c’est aussi le seau à champignons plein en 10 minutes, presque tout le monde fait son miel… Moins de pilules et plus de plantes médicinales car ils s’y connaissent bien…
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