Musique made in USA, deuxième partie

Voilà un drapeau américain nourri aux hamburgers ! Plus sérieusement, en ce 21 juin, fête de la musique, je débute ce deuxième article consacré à la musique américaine. Naturellement je vais commencer par une ouverture, Wonderful Town, comédie musicale écrite par Leonard Bernstein en 1953 :

Cette ouverture présente l’essentiel des thèmes que l’on va entendre dans cette comédie musicale. Si vous voulez vous changer les idées dans ce monde en perdition, je vous conseille d’acheter le DVD avec l’orchestre philharmonique de Berlin et Simon Rattle à la baguette. Le disque n’est pas remboursé par la Sécurité Sociale, il devrait ! Je vous propose un autre extrait avec des interprètes différents, Wrong Note Rag (le rag de la mauvaise note) :

Nous allons passer maintenant à George Gershwin, né le 26 septembre 1898 à Brooklyn et mort le 11 juillet 1937 à Los Angeles d’une tumeur cérébrale ; 1937 n’a pas été une bonne année, le 28 décembre, Maurice Ravel mourait à son tour, victime des conséquences d’un traumatisme crânien.

Le Concerto en fa de Gershwin fut créé le 3 décembre 1925 au Carnegie Hall de New York. Ce concerto pour piano et orchestre est de forme traditionnelle en trois mouvements, mais à sa création certains critiques ne savaient pas dans quelle catégorie classer cette composition, musique classique ou musique de jazz ? Je vous propose une version endiablée avec la jolie pianiste Juga Wang. L’orchestre est dirigé par Michael Tilson Thomas. On pourra juste regretter les applaudissements à la fin du premier mouvement !

Porgy and Bess fut créé le 30 septembre 1935 ; cet opéra s’inspire d’une histoire vraie et est interprété presque exclusivement par des chanteurs noirs. Si en France le docteur Knock et Arsène Lupin peuvent être joués par Omar Sy, imaginez le scandale si Porgy et Bess étaient ces personnes !

C’est en 1642 qu’Aaron Copland compose son ballet, Rodéo. Comme Bernstein, Copland est mort en 1990, là aussi ce fut une mauvaise année.

Voici un extrait de ce ballet, Hoe-Down, avec le fougueux Michael Tilson Thomas à la baguette :

Et pourquoi ne pas écouter le même morceau dirigé par Copland lui-même ?

Sur une partition musicale, il y des notes, mais aussi des silences, qui peuvent aller du soupir (demi, quart, etc.) à la demi-pause ou à la pause, le mieux est que je vous présente le résultat avec ces dernières mesures de la cinquième symphonie de Sibelius ; même si vous ne savez pas lire la musique, vous arriverez facilement à suivre, je suppose.

Donc, dans TOUTES les musiques, on trouve des instants de silence. Très bien, mais s’il n’y a pas de notes du tout, il se passe quoi ? Du SILENCE !

À la fin des années 40, le compositeur John Cage écrit (si l’on peut dire) une musique (si l’on peut dire…) intitulée 4’33”. Attention ce n’est pas 4’32” ou 4’34”, c’est 4’33” je vous dis ! Pour interpréter cette “chose”, un orchestre symphonique est requis. Très bien, mais que se passe-t-il dans cette œuvre découpée en trois mouvements ? RIEN.

La partition indique trois mouvements :

  1. (0:00–0:30) First movement — silence
  2. (0:31–2:53) Second movement — silence
  3. (2:54–4:33) Third movement — silence

Vous remarquerez qu’en plus on y évoque une partition. Aussi je vous propose cette interprétation de référence due à l’orchestre symphonique de la BBC placé sous la direction inspirée de Lawrence Foster. Pour être sûr d’être dans les temps, Foster dispose d’un minuteur. Il fait consciencieusement les pauses entre les mouvements et comme il donne beaucoup de sa personne, s’éponge le front après le premier mouvement. La partition est posée sur le pupitre, elle n’est cependant pas blanche, elle porte la mention TACET, facile à comprendre même pour des non latinistes. Et maintenant, interdiction de tricher ! Si vous décidez de regarder, vous devez aller jusqu’au bout ! (Sur Wikipédia vous trouverez les explications nécessaires) :

Ce voyage à travers la musique américaine est a présent terminé, mais il reste :

LES BONUS

Une conga ?

Et comme l’article précédent, une marche de John Philip Sousa, sans doute la plus célèbre, Stars and Stripes forever :

La même, dirigée par son auteur !

Filoxe

 

 

 

 

 

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6 Commentaires

  1. Je vais m’éloigner du sujet tout en restant aux USA.
    En ce moment je fais ma crise de Bo Diddley le guitariste sur youtube. C’est très répétitif mais son jeu de jambes décoince les miennes et j’aime sa façon nerveuse de gratter son instrument.
    Comme je dis, c’est une crise pour 2 mois ? 3 mois ? 6 mois ?
    Un peu comme un ado…

    Bon, j’avais prévenu, c’est assez loin du sujet 😉

    Et merci pour ce bel article.

  2. Merci Filoxe pour vos articles, dignes d’un grand critique musical. La musicothérapie est une réalité. Les plantes même poussent mieux dans un environnement musical. Même les légumes. Mes deux chats adorent la musique de relaxation, il y a des sites dédiés à la musique de relaxation pour chat et chien et tous les autres animaux de compagnie. Ils sont plus calmes après avoir écouté un morceau. La musique est la seule forme d’art où l’on peut fermer les yeux pour s’évader. Il suffit d’écouter. Et je trouve qu’on l’apprécie mieux les yeux fermés. Chaque note pénètre notre âme.

  3. Merci encore Filoxe, pour vos articles de vulgarisation de la musique, j’avoue que la musique américaine ne me passionne pas, mise à part Rachmaninov qui est russe, mais ayant été exilé aux USA quand à Cage dont vous parlez, il faut être tres tolérant pour trouver un attrait à son “bruit” en parlant de Borgy and Bess, je vous propose d’ecouter une autre oeuvre magnifique et très peu connue, chantée par des noirs américains: A child of our time de Michael Tipett.

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