Atlantico : Alors que le Salon de l’agriculture s’ouvre ce samedi, la présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), Christiane Lambert, a déclaré : « La France perd en souveraineté alimentaire. L’agriculture française dévisse. Nous importons plus de porcs, de fruits et de légumes. » Est-ce une vision alarmiste, ou une réalité ?
Philippe Stoop : C’est une évidence, et qui n’a rien de neuf. Un rapport récent du Sénat a rappelé que, sur les 20 dernières années, la France est passée de 2ème à 5ème exportateur mondial, et que ses importations alimentaires ont doublé. Nous avons découvert en 2022 que nous dépendions totalement de l’étranger pour un condiment aussi populaire que la moutarde. Bien avant ce cas conjoncturel, la production de cornichons extra-fins, dont la consommation est pourtant une quasi-spécialité française, a disparu de nos campagnes. Ces exemples frappants sont anecdotiques, car ils concernent des aliments non indispensables. Mais, pour prendre un autre exemple sur une production plus importante, la consommation française de poulet repose désormais à 50% sur des importations, contre 20% en 2000.
Derrière cette débâcle, il y a des causes économiques et sociales, comme le vieillissement de la population agricole, le coût de la main d’œuvre et la difficulté à attirer des jeunes sur les exploitations agricoles, que ce soit de nouveaux chefs d’exploitation ou de la main d’œuvre salariée. Mais toutes ces difficultés sociologiques sont aggravées par une vision catastrophiste des impacts de l’agriculture, entretenue par les partis écologistes, qui décourage la transmission familiale et l’entrée de nouveaux talents dans ce secteur, et incite à des contraintes réglementaires qui dégradent de plus en plus la compétitivité de l’agriculture européenne, et particulièrement française.
Dans quelle mesure le discours environnemental que l’on tient sur l’agriculture ignore-t-il la réalité des enjeux agricoles ? A quel point mettons-nous l’accent sur des mesures écologiques qui nuisent – parfois inutilement – à la situation du monde agricole et à la production ?
En fait, ce discours environnemental dominant ignore non seulement la réalité agricole, mais aussi la réalité de la consommation alimentaire. La vision politique française, traduite par les lois Egalim successives, repose sur l’idée que l’agriculture française devrait se positionner sur un haut de gamme en surenchère continuelle sur le plan environnemental. Cela lui permettrait de mieux valoriser ses productions, et ainsi de préserver le revenu des agriculteurs, malgré une production en baisse à cause de ces exigences qui se disent environnementales. Mais la réalité est que seule une minorité des consommateurs est prête à acheter plus cher une alimentation présentée, à tort ou à raison, comme plus écologique. D’où le recours accru aux importations, qui répondent mieux au besoin prioritaire de la majorité des Français et des Européens : une alimentation de qualité correcte et la moins chère possible. La France est en train de reproduire avec l’agriculture l’erreur qu’elle a commise dans les années 80 avec l’industrie, qu’elle a laissée péricliter et délocaliser, en rêvant de se spécialiser dans un secteur tertiaire plus propre et supposé plus lucratif.
C’est d’autant plus affligeant que cette polarisation sur les enjeux environnementaux s’accompagne d’un préjugé selon lequel les agricultures extensives, en premier lieu le bio, seraient la panacée pour réduire l’impact environnemental de notre alimentation. C’est bien sûr vrai quand on raisonne localement (l’impact de l’agriculture sur les parcelles agricoles et leur environnement immédiat), mais les études d’impact écologique montrent de plus en plus que ce n’est pas le cas quand on raisonne sur les risques globaux (émissions de gaz à effet de serre et dégradation de la biodiversité globale, en incluant celle des zones non cultivées). Malgré les mises en garde qui devraient résulter des analyses de cycle de vie des produits bio et conventionnels, l’Europe s’obstine à promouvoir des modes de production agricoles qui font baisser sa production alimentaire, et pénalisent sa compétitivité, pour de supposés bénéfices environnementaux de plus en plus chimériques.
L’agriculture française est-elle aussi victime des directives européennes en la matière ? et du zèle du gouvernement français à appliquer voire surinterpréter ce droit ?
Il est difficile de faire la part des effets respectifs de la politique européenne et de ses surinterprétations par la politique française. En effet, alors que jusqu’aux années 90, la France avait tendance à freiner chez elle l’application de la réglementation agricole européenne, elle est de plus en plus motrice pour les mesures restrictives, comme elle l’a montré sur le cas du glyphosate. L’exemple récent des insecticides néonicotinoïdes, irremplaçables dans l’état de l’art actuel sur betterave, en est un autre exemple : la France a complètement banni ces produits chez elle, alors que la réglementation européenne n’imposait pas une interdiction totale de toute cette famille chimique, qui va rester employée dans d’autres pays européens. Un autre exemple moins connu, mais tout aussi ravageur pour une production majeure, est celui du diméthoate. Cet insecticide est la seule solution actuellement efficace contre Drosophila suzukii, une mouche ravageuse des fruits, en particulier de la cerise, apparue récemment en Europe. Les évolutions récentes de la réglementation européenne imposaient de réduire les usages de ce produit, auparavant autorisé sur une très large gamme de fruits et légumes, mais n’exigeait pas de l’interdire totalement. C’est pourtant ce qu’a fait la France, laissant ainsi les producteurs de cerise français démunis, alors que leurs concurrents européens peuvent se protéger de façon simple contre ce nouveau ravageur majeur. C’est avec ce genre de « piqures d’épingles » discrètes, dont la gravité est camouflée par leur caractère très technique, que l’on étouffe progressivement des filières agricoles complètes.
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A l’époque de l’URSS, les Russes n’avaient rien à manger. Plus de beurre, plus de lait, plus de viande, et toutes les républiques souffraient de la faim.
Parce que l’Etat était omnipotent et incompétent.
Bruxelles a signé des accords de libre échange avec des pays qui ne suivent pas les contraintes imposées aux nôtres, ces pays produisent donc pour beaucoup moins cher.
C’est la fourberie habituelle de la Commission : elle interdit ici pour importer de là-bas. Et nos agriculteurs se suicident.
Pour les pesticides appliqués aux betteraves, j’ai entendu exactement le contraire.
Le ministre de l’agriculture avait fait un dérogation pour prolonger l’usage des nicotinoïdes, et Bruxelles a imposé son veto.
D’autre part faire porter la responsabilité de la ruine des agriculteurs sur les contraintes liées au bio est vraiment totalement déplacé.
Des contraintes ont été appliquées, il est vrai sur ordre de Bruxelles, mais bien avant cette tocade du bio.
L’exemple de l’URSS est là pour démontrer que la place de l’Etat doit être minime et discrète, dans le marché économique agricole.
Toutes les règles technocratiques et administratives conduisent à l’appauvrissement et la ruine des agriculteurs.
L’Etat devrait se contenter d’AIDER les agriculteurs et non de les enfoncer dans un dédale de plus en plus étouffant et stérilisant de réglementation totalement idéologique et peu réaliste.
même la moutarde était absente des rayons ; mais il y avait de la MAILLE dans les rayons en THAILANDE
À une époque on fustigeait l’agriculture intensive…
Dans mon département beaucoup d’agriculteurs vivent à l’américaine sur des centaines d’hectares après avoir racheté les petites exploitations des paysans retraités ou décédés. De vrais industriels.
Mais je ne parle que de mon coin.
Et la mère Lambert soutenait ouvertement macron vendredi dernier à la radio RMC ou E1, je ne sais plus).
Pour moi les derniers vrais agriculteurs sont les quelques rares maraîchers qui survivent.
Tony, Laurent, si vous m’entendez: « je passe samedi matin! ».
C’est vrai nous perdons notre souveraineté agricole et alimentaire au détriment de la concurrence déloyale des pays étrangers comme l’Allemagne , la Nouvelle Zélande , d’Ukraine , de Roumanie , Pologne , Espagne etc qui détruisent notre agriculture sans oublier les restrictions de la commission Européenne en matière d’écologie avec les Ecolo Dingos qui pourrissent la vie de ces agriculteurs qui souffrent de tout ces problèmes provoquer par Bruxelles qui souhaite la fin de l’agriculture française et la mondialisation à outrance .
Ha ha je me gausse de ces pauvres agriculteurs qui ont votés foutriquet l’assassin génocidaire (et ne venez pas me dire que ce n’est pas vrai , en tout cas ceux qui ont des grosses exploitations et autres ont voté pour ) j’en connais certains qui me l’ont confirmer. Nos exploitants agricoles n’ont toujours pas compris que foutriquet l’assassin génocidaire ne veut plus d’agriculture française ,ni de l’ artisanat .Vous le comprenez ça ,ou faut vous déboucher à l’émeri ?
» La France perd en souveraineté alimentaire… » NON !! Elle perd en TOUT.
C’est Innommable ce qu’est devenu cet ancien joli pays !
Dommage que le secteur agricole n’est pas boycotté ,le salon de l’agriculture qui aurait été un signe fort envers le gouvernement qui aime à se pavaner ,ils ont ratés leurs chances
Ils ont tout fait pour çà et ont continué malgré les bilan catastrophique de milliers d’exploitations qui, pendant des années successives, fermaient et le suicide quotidien d’exploitants, agriculteurs éleveurs.
Notre sinistre de l’agriculture à l’époque, Bruno Lamaire, l’expert en ruine, actuellement ministre de l’économie qui pour mettre à genoux la Russie nous a mis à plat-ventre. Ce talent osait dire qu’il ne comprenait pas le pourquoi du suicide des agriculteurs et ce malgré un rapport qu’il aurait commandé.
Cette guerre contre l’agriculture et l’élevage ne risque pas de s’arranger si l’objectif et de nous faire bouffer des grillons et des vers. À moins de métamorphoser totalement les secteurs et de monter des basses-cours de grillons ; des granges de vers… Dans tous les cas c’est la fin du type d’exploitations traitionnelles, car l’élevage ne sera plus le même ; la production par milliards de vers et d’insectes par exploitation fera qu’il en existera peu.
Et n’oublions pas la guerre des graines ; les Beefsteaks synthétiques, ou que nous produirons de nos joues….
Nous ne produisons plus de cornichons? Quand je vois ceux qui encombrent le palais Bourbon, le Sénat, les plateaux TV, le gouvernement, j’ai de gros doutes… Bon, il faut bien rire un peu dans ce marasme et cette catastrophe organisée !
Vous avez raison Argo, mais attention ces cornichons là sont très toxiques.