Lorsque l’on vous parle de Vivaldi, il y a de grandes chances pour que vous pensiez immédiatement aux Quatre saisons. Vous vous vous trouvez alors face à une « tarte à la crème » de la musique, à savoir que lorsque vous vous trouvez chez un disquaire, au rayon « Vivaldi » vous trouverez une pléthore de versions des Quatre saisons, mais si vous cherchez le concerto La tempesta di mare, au mieux le vendeur vous regardera d’un air bovin, au pire il vous expliquera que vous n’y connaissez rien, et que si vous cherchez du Vivaldi, Les Quatre saisons devraient suffire à votre bonheur. Sans doute trouverez-vous que cette expression de « tarte à la crème » a un côté péjoratif et parfois c’est le cas.
Commençons avec une ouverture de Mozart. La probabilité que l’on vous propose Les Noces de Figaro est très importante !
Et pourquoi ne pas proposer Cosi fan tutte à la place comme anti-tarte ?
J’ai évoqué Vivaldi, mais je vais faire l’impasse sur les Quatre saisons, puisque ces concertos ont fait partie de mon article sur les « Orages dans la musique », donc je vais parler de Bach. Jésus que ma joie demeure reste une valeur sûre, de même que la Toccata et fugue BWV 565 :
Beaucoup moins connue, la Fantasia et fugue BWV 537 :
Il n’est pas question naturellement de contester la valeur musicale de ces tartes à la crème, mais parfois certaines œuvres deviennent carrément indigestes, ainsi en est-il de la Flûte enchantée de Mozart et du sempiternel Air de la nuit :
Il s’agit du SECOND air de la nuit, et le premier, alors ?
Ah, la Fantastique de Berlioz ! La voici avec l’Orchestre National de France, dirigé par Leonard Bernstein. Si j’ai choisi cette version, c’est à cause des cloches (pas vous, voyons !) :
La qualité d’image n’est pas terrible (240p) aussi je vous propose une version plus moderne…cloches invisibles (je viens de vous dire que ce n’est pas vous, enfin !) :
Tristia est une composition de Berlioz qui regroupe trois pièces pour chœurs et orchestre, la dernière s’intitule Marche funèbre pour la dernière scène d’Hamlet. Elle est souvent jouée seule. Je ne suis pas prêt d’oublier ce concert au théâtre des Champs-Élysées, à Paris, dans les années 80. L’Orchestre National de France était dirigé par Daniel Barenboim et quelle ne fut pas notre surprise quand nous vîmes le chef sortir un pistolet de sa poche et tirer ! De fait, la partition inclut un tir de mousquets en coulisse. Il est heureux que le chœur et l’orchestre de Sorbonne Université ait mis en ligne cette pièce !
On termine cette première série de tartes / anti-tartes avec l’INÉVITABLE Symphonie Inachevée de Schubert, devenue indigeste à force d’être trop jouée au détriment des autres. Il faut une interprétation hors du commun pour retrouver la beauté parfois oubliée de cette musique :
Voici l’anti-tarte, la sixième symphonie du même Schubert, dans cette interprétation remarquable de Lorin Maazel :
À PRÉSENT, TRINQUONS !
Avec Offenbach, dans La Périchole, (je suis grise) :
Avec Verdi, La Traviata, (libiamo) :
Avec Tchaïkovski, la maison de jeu (La Dame de Pique) :
La suite au prochain numéro !
Filoxe
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Pour Vivaldi je vous suggère :
Concerto pour flûte OP 10 n° 5
Concerto n° 2 OP 4
Concerto OP 10 n° 3
Concerto RV 532 pour 2 mandolines en SOL majeur
Concerto RV 94 (Il Giard Ino Harmonico)
Concerto RV 545 pour hautbois et basson
Concerto RV 453 pour hautbois, cordes et orchestre
Concerto RV 153
Essayez également le chœur des soldats du Faust de Gounod https://youtu.be/LW-6HMenF74
Ne manquez surtout par le Baltic Youth Philarmonic dirigé par Kristian Jarvi dans la danse des bouffons https://youtu.be/DLTXqyjwXDY?t=5165
Merci pour ces informations !
S’agissant de la Moldau et l’époque plus que tumultueuse que nous traversons actuellement , peut être devrions nous , nous dire que la vie ressemble à ce fleuve que Smetana met en musique .
La Moldau est dans les « cartons », si je puis dire et elle fera partie d’un autre article, je ne sais pas encore si elle sera présentée seule ou avec les 5 autres poèmes du cycle « Ma Patrie » (Vysherad, Sarka, Par les prés et les bois de Bohême, Tabor, Blanik). La Moldau (Vlatva en tchèque) est la deuxième œuvre du cycle.
J’avais peur que vous incluiez Haendel et son Messie , œuvre magistrale à mon sens , que je peux écouter en boucle . Néanmoins son Alleluia pourrait convertir n’importe quel rappeur à la vrai musique . Cela ferait une belle tarte à la crème . Je fus à l’âge de 14 initié à la grande musique par mon professeur de Français. Qui me la fit découvrir par le truchement de la moldo de Smetana , une de ses œuvres certainement la plus connue . et près de 50 années plus tard je me délecte toujours d’une part de sa tarte .
tintin,
pffff… c’est malin, maintenant j’ai la Moldau en tête pour toute la soirée ! 😉
Monsieur Launois fut mon instituteur dans les années 50, au moment du verre de lait Mendès France à la récré et des blouses grises.
Monsieur Launois venait le samedi matin avec son électrophone personnel et ses disques.
Monsieur Launois nous expliquait la musique, nous faisait entendre le vent dans les branches ou les mouvements de la mer en fonction des instruments, du rythme, de la mélodie.
Monsieur Launois avait un petit penchant pour La Danse Macabre de Camille Saint Saens. Il nous expliquait que le xylophone reproduisait le cliquetis des os de squelettes. Et ça me foutait un peu la trouille….
Monsieur Launois, merci encore, pour ça comme pour l’ensemble de vos cours.
Je n’aimais pas le cru de Mendes France, dit Mendes Lolo. J’avais dit à Monsieur Bertin, notre instit, que je préférais un verre de Dumesnil (marque de bière d’alors). J’évoquais la limonade de la même brasserie. Il a toujours cru que je m’envoyais des verres de mousse à la maison. Monsieur Bertin nous passait aussi des disques, dont Pierre et le loup de Prokofiev. Nous avons eu la chance de connaître de telles personnes. Rien à voir avec ceux d’aujourd’hui. Je donnerais cher pour revenir à cette époque. Je n’ai plus mes parents, mes oncles et tantes, mon parrain, tous au cimetière. Chienne de vie! Je suis le prochain sur la liste… On mesure notre bonheur quand il s’est enfui…
Argo,
lorsque mes parents ont acheté un électrophone mon premier disque, choisi par ma mère, fut Pierre et le loup!
Ce soir entre la Moldau de tintin et ton Pierre et le loup je rajeunis….
Merci les gars !
Cet éveil , pour ma part fut fait avec la Moldau de Smetana .
Et peut être à l’âge de 14 découvris je La symbolique des choses .
Oui votre instituteur avait parfaitement raison, le xylophone imite le son des os qui s’entrechoquent.
Saint-Saëns se moque d’ailleurs de lui-même puisqu’il reprend la Danse macabre dans le Carnaval des animaux.
J’ai cru lire anti-tartre. Mille excuses et merci.
Excuses acceptées !
Bravo Filoxe et merci!