Dans la légende de Plouhinec, les pierres se déplacent tous les 100 ans, laissant à découvert un somptueux trésor.
« Les Pierres de Plouhinec ».
Une histoire d’animaux qui se mettent à parler la nuit de Noël, de pierres qui marchent et de trésors enfouis…
La nuit de Noël, la légende dit que les animaux se mettent à parler. Malheur à quiconque les écoute cette nuit-là, car sur lui s’abat le trépas.
À ce sujet, la conteuse Monique Répécaud raconte la vieille légende des pierres de Plouhinec :
« On y trouve une grande bruyère dans laquelle les korrigans ont planté deux rangées de longues pierres. C’était près de là que demeurait autrefois un homme appelé Marzinn. Il était riche pour tout le canton, c’est-à-dire qu’il pouvait faire saler un petit porc tous les ans.
Aussi passait-il pour fier dans le pays et avait-il refusé sa soeur Rozenn à beaucoup de garçons qui vivaient de leur sueur chaque jour. Parmi eux, se trouvait Bernèz, éperdument amoureux. Le refus de Marzinn fut pour lui un grand crève-coeur.
La nuit de Noël
Or, on était arrivé à la nuit de Noël, tous les gens de la ferme se trouvaient réunis quand un vieil homme poussa brusquement la porte. C’était un mendiant de Pluvigner. Le fermier lui permit de s’approcher du foyer et lui fit même donner une portion. Quand il eut fini, l’invité se coucha dans l’étable entre un vieil âne pelé et un boeuf maigre. Minuit sonna. Les bêtes se mirent à parler :
« Dans quelques jours, comme tous les 100 ans, les pierres de la bruyère iront boire à la rivière et pendant ce temps, les trésors qu’elles cachent resteront à découvert. Mais elles reviendront si vite à leur place qu’il sera impossible de les éviter, à moins de sacrifier l’âme d’un chrétien pour jouir en repos de leurs richesses ».
Le lendemain, le mendiant trouva Bernèz près des pierres, occupé à graver le prénom de sa douce sur l’une d’entre elle. Il lui proposa alors de devenir riche, grâce au trésor des pierres, sans l’informer du sacrifice de l’âme d’un chrétien.
Sur le chemin des pierres
Minuit arriva. Il se fit un grand bruit dans la lande et l’on vit, à la clarté des étoiles, toutes les grandes pierres quitter leurs places et s’élancer vers la rivière d’Etel. Le mendiant et Bernèz emplirent leurs sacs de richesses. Mais déjà, les pierres revenaient, menaçantes. Bernèz comprit que tout était fini, se laissa tomber à genoux. Il allait fermer les yeux lorsqu’une grande pierre se plaça devant lui comme une barrière pour le protéger. Étonné, le jeune homme reconnut la pierre sur laquelle il avait gravé le prénom de Rozenn. Chargée de son amour, elle ne pouvait lui faire du mal. En revanche, elle écrasa le mendiant comme un insecte. Bernèz devient assez riche pour épouser Rozenn et pour élever autant d’enfants que le laouennik (« petit joyeux » en breton) a de petits dans sa couvée. »
Monique Répécaud, conteuse, d’après le conte original de Charles Émile Souvestre (1806-1854)
http://breizhblog.canalblog.com/archives/2008/02/13/7939198.html
Le conte original de Charles Émile Souvestre, en version longue, plus pittoresque et religieuse, est en accès libre ici :
http://touslescontes.com/biblio/conte.php?iDconte=412
Pierres druidiques de Carnac. Lithographie d’Adolphe Rouarge faisant partie de la série « La Bretagne pittoresque » d’Emile Souvestre. Musée de Bretagne
Sur Emile Souvestre :
https://broceliande.brecilien.org/Souvestre-Emile
https://www.societe-des-etudes-saint-simoniennes.org/souvestre
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Magnifique, mais c’est Etel pas Intel.
Oui ! Corrigé
http://breizhblog.canalblog.com/archives/2008/02/13/7939198.html