Musique en 35 mm, acte 3 scène 1

Sincèrement, je ne pensais pas rédiger un troisième article Musique en 35 mm, mais j’ai fini par me laisser tenter avec les films présentés ci-dessus mais pas forcément produits par Warner Bros. Si j’ai précisé « Acte 3, scène 1 », c’est évidemment vous attendre à une scène 2, où il n’y figurera que les musiques que je vais citer (et de plus je vous proposerai les morceaux en intégralité).

On commence par Les choses de la vie (1970) avec Michel Piccoli et Romy Schneider (je vous entends déjà dire aaaaah !), mais dans l’extrait qui va suivre on ne le verra pas (oooooh !). Il s’agit de la scène de l’accident, laquelle commence par un concerto de Vivaldi, La Notte, mouvement final).

Après le romantisme de Claude Sautet, nous allons passer dans un domaine qui sent le soufre : Caligula (1979). Je possède la version « Édition impériale » en 3 DVD. Le premier DVD présente une version non censurée (violence, érotisme), le second la version intégrale (tortures, cruauté, pornographie) et le troisième est un DVD de bonus. Coquin comme je suis, j’ai extrait une scène du disque 2. Caligula vient de perdre sa sœur Drusilla avec qui il couchait (mais on ne va pas chipoter pour ce genre de détail…). La musique que l’on entend est celle du ballet Spartacus, écrite par le compositeur arménien Aram Khatchaturian (adagio de Spartacus et Phrygia). Je n’ai pas extrait la scène complète, d’une part pour ne pas insérer un fichier trop lourd, d’autre part pour vous éviter des images qui relèvent de la nécrophilie !

On poursuit avec un film sorti en 1993, Runaway train. Deux prisonniers s’échappent d’une prison et montent dans un train de marchandises. Mais dès le départ le conducteur meurt de crise cardiaque alors qu’il vient de pousser les moteurs à fond. Impossible d’arrêter ce train fou. Les régulateurs décident de faire dévier le convoi sur une voie de garage, entraînant de fait la destruction du train. Le plus âgé des fuyards, une vraie bête à tuer, comprend ce qui se passe : il va jusqu’à la locomotive, parvient à la détacher. Ce faisant il donne sa vie pour sauver son compagnon, resté sur le convoi qui naturellement s’arrête (musique de Vivaldi, Gloria, « Et in terra pax »).

 

État second est un film réalisé en 1993 avec Jeff Bridges dans le rôle principal, celui de Max Klein, rescapé d’un accident d’avion. Il va se croire immortel et prendre tous les risques. Mais il va aussi prendre sous son aile une autre survivante qui a perdu son bébé au moment du crash. Cet accident s’inspire du crash de Sioux City en 1989 : un Dc10 avait perdu ses trois circuits hydrauliques à la suite de l’explosion du moteur central, les pilotes essayant de compenser le manque de gouvernes en jouant sur la puissance des moteurs restants. Dans la scène que je vous propose, on voit effectivement les pilotes s’acharner sur les manettes des moteurs, laissant supposer une panne des circuits hydrauliques, un cauchemar car dans ce cas il n’est plus possible d’actionner les gouvernes de direction et de profondeur. (Je vous joins deux liens à la fin de l’article, ils expliqueront cela très bien), la reconstitution du crash dans le film est stupéfiante de réalisme (vous n’avez pas peur de l’avion ?). Musique de Henryk Górecki, premier mouvement de la troisième symphonie, des chants plaintifs :

Morgan Freeman et Tim Robbins sont les héros du film Les évadés, sorti en 1994. Je remarque qu’une fois encore, lorsqu’un long métrage arrive en France on lui attribue un titre ridicule, celui d’origine se traduisant par La rédemption de Shawshank, ce qui est quand même plus poétique, non ? Le film s’inspire au mot près de la nouvelle éponyme de Stephen King. Dans cette scène, on voit le prisonnier Andy Dufresne utiliser l’électrophone du directeur pour faire écouter à l’ensemble des détenus un air extrait des Noces de Figaro de Mozart :

Je termine avec Le pont des espions, film réalisé en 2015 par Steven Spielberg. Il raconte l’histoire véridique de l’espion soviétique Abel, arrêté en 1957 à New York. l’homme risque la chaise électrique, d’autant qu’il y a eu des précédents (l’affaire Rosenberg) Il est défendu par James Donovan. Ce dernier va éviter la peine capitale au prisonnier en arguant que l’on pourrait à tout moment avoir besoin de procéder à un échange. Il ne se trompait pas : en 1961, l’avion espion U-2 est abattu au-dessus de l’URSS. Le pilote, Francis Gary Powers est fait prisonnier. Mais pas que lui : au moment de la construction du mur de Berlin, un étudiant américain, Frederic Pryor, qui était du mauvais côté est arrêté par la Stasi et emprisonné. En 1962, James Donovan va réussir à échanger Abel contre Powers et Pryor. L’opération se déroule sur le pont de Glienicke qui sépare Berlin-Est de Berlin-Ouest. La séquence que j’ai extraite du film nous montre Abel dans sa prison, écoutant le deuxième mouvement du deuxième concerto pour piano et orchestre de Chostakovitch. Son avocat est avec lui.

Fin de la scène 1 de l’acte 1 !

CRASH DE SIOUX CITY :

Deux liens, une reconstitution dans La minute de vérité et une vidéo d’Aldo Sterone :

 

 

 

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2 Comments

  1. Vous aurez remarqué qu’aucun de ces films n’utilise de « musique » afwicaine !!!

    Ce n’est pas un hasard … ll suffit de regarder l’histoire de la musique de nos contrées avec celle de l’afwic !!!

    Quand au RAP, c’est pour moi, littéralement une torture auditive !!!

    ca me rappelle la réplique de Bruce WILLIS dans le film  » Le dernier samaritain  » où le « méchant » lui dit  » Je vais te faire mal » et le personnage de Bruce WILLIS de lui répondre  » Mets-moi un RAP connard !!  »

    C’est exactement ce que je répondrais dans les mêmes circonstances, tellement je ne peux les voir en peinture, ou alors rouge…sang !!

  2. La musique élève l’âme et adoucit les moeurs. Nos contemporains ne doivent écouter que de la merde, vu l’état de notre société.

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