Rassurez-vous je ne vais parler ni de Fritz Lang, ni de mes quatre chats, mais d’un compositeur prénommé Félix, comme le minet ci-dessus, et de nom Mendelssohn. Ce dernier est né (comme plus tard Brahms) à Hambourg le 3 février 1809 et mort à Leipzig le 4 novembre 1847. Une vie bien courte pour un compositeur très prolifique (plus de 300 œuvres) ; cela rappelle Mozart, lui même décédé dans sa trente-sixième année.
On va donc faire connaissance avec Mendelssohn, considéré parfois comme un compositeur ayant écrit de la musique « correcte et policée, évitant toute prise de risque », on verra à quel point ce jugement est erroné !
Au fait, pourquoi M le maudit ? Tout simplement parce que dès 1933, Goebbels interdit la musique de Mendelssohn au prétexte qu’il était d’ascendance juive (alors que lui-même ne l’était pas). Bustes et plaques de Mendelssohn furent retirés, ainsi que sa statue à Leipzig, ce qui entraîna de vives protestations du chef Wilhelm Furtwängler et du maire de la ville qui démissionna.
Nous allons commencer notre voyage avec cette ouverture Les contes de la belle Mélusine, composée en 1834 :
Voici à présent une pièce peu connue de Mendelssohn, le concerto pour deux pianos en mi majeur, composé en 1823 (14 ans !), d’ailleurs notre Félix en écrira un autre la même année. Quelle fraîcheur dans cette musique !
Maintenant nous allons découvrir une œuvre que Mendelssohn avait pratiquement rejetée, sa cinquième symphonie, Réformation. Au départ elle était censée célébrer le tricentenaire de la confession d’Augsbourg le 25 juin 1830. Oui mais voilà la première de la symphonie fut donnée le 15 novembre 1832 à Berlin ! Hors contexte, la symphonie ne fut pas bien accueillie et pourtant, elle contient de splendides passages comme cet Amen de Dresde qui sera repris par Wagner dans le prélude de Parsifal, écoutons les deux :
Plus loin la symphonie reprend un air de Martin Luther Ein feste Burg ist unser Gott (une forteresse est notre Dieu), voyons la version d’origine :
Et maintenant voyons ce que ça donne dans Mendelssohn :
À présent, voici la symphonie, ainsi que le prélude de Parsifal que le chef a eu la présence d’esprit de diriger au même concert :
Pour terminer, voici une cantate profane qui fera mentir toutes les personnes qui pensent qu’il s’agit d’une musique policée, et je sais de quoi je parle !
Je l’ai travaillée avec le choeur et l’orchestre du Conservatoire de la Réunion, à partir de décembre 2010 pour quatre concerts un juin 2011 ! Vous pourrez constater vous-mêmes, à partir notamment de 20’30 » que les choristes sont loin d’être à la fête ! On reste avec l’orchestre de Francfort pour une version magistrale, ah oui cette cantate, terminée en 1843, s’appelle Die erste Walpurgisnacht (la première nuit de Walpurgis) :
Et en cadeau, voici les paroles !
Ayant eu à subir les caprices de l’informatique, je n’ai pas eu le courage de chercher un flash mob. En ce qui concerne Mendelssohn, nous le retrouverons bientôt dans ses « tubes ».
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Hou là le chant sur du Martin Luther, en allemand, et avec un voix qui incite à apprendre l’allemand. ( Qui c’est ?) Je connais un peu, niveau moyen mais jamais pratiqué, je dois dire que J’aime cette langue il est vrai.
Je ne comprendrai jamais ce qui s’est passé avec les tueries de Juifs, c’est inconpréhensible mais on fait un peu dans le genre avec les Russes actuellement, un peu,mais il faut faire gaffe d’aller trop loin !
L’ouverture Les Hébrides est aussi un bon moment musical. Quand on pense que la plupart des gens ne connaissent que la fameuse (« et bébête ») Marche Nuptiale….
Ah oui aussi, très bon l’orchestre de Francfort !
Bien le bonjour à Félix le chat, majestueux et intrigant.
J’ai hâte de connaître les trois autres.
J’aime la musique classique mais je la connais mal.Merci infiniment,Filoxe, pour cette initiation a l’oeuvre de Felix Mendelssohn!
Bravo Filoxe pour ce remarquable travail. Je suppose que vous ne manquerez pas de parler du concerto pour violon en mi mineur dans un prochain article.
Ça va de soi 🤣🤣 !
En chassant les juifs, en les interdisant, en les anéantissant, l’Allemagne s’est privée de presque toute son élite. Ne sont restés que les brutes. Merci cher Filoxe pour cet article!