Ces stars de cinéma occidentales qui ont joué dans des films soviétiques

Malgré des périodes difficiles dans les relations entre l’URSS et l’Occident, le cinéma soviétique n’était pas aussi isolé qu’il n’y paraît. Et vous aurez quelques surprises en découvrant quelles stars étrangères ont accepté de jouer dans le bloc de l’Est!

Alain Delon

En 1943, lors de la conférence de la coalition antihitlérienne à Téhéran, un attentat contre Staline, Roosevelt et Churchill était prévu. Un officier du renseignement soviétique devait contrecarrer ces plans. C’est l’intrigue du film Téhéran-43, dans lequel Alain Delon jouait le rôle d’un inspecteur français. Au départ, Delon était pressenti pour un court rôle épisodique, ce qui l’a mis en colère. Il aurait posé ses conditions de la sorte : demain à huit heures du matin je veux vingt pages d’un bon rôle rédigés en français. Si vous le faites, je serai d’accord. Du jour au lendemain, les auteurs ont inscrit un nouveau héros, l’inspecteur Foch, dans le scénario. Le film a connu un grand succès dans le monde entier.

Extraits, montage avec le regard de Delon :


Charles Aznavour – Une vie d’amour – Bande originale du film « Teheran 43 » (1981) (belles images du film) : 

Le chanteur français a écrit le texte de ce duo qu’il a enregistré avec Mireille Mathieu sur une musique de son fidèle compositeur Georges Garvarentz, interprété sur le plateau de La Grande Roue, présentée par Christian Morin le 26 mai 1981 :

La voiture Téhéran 43 dans une rame du métro moscovite sur le thème Légendes du cinéma en 2016 :

Annie Girardot

La lauréate de trois Césars, en plus de jouer dans des films français, alors beaucoup plus nombreux sur les écrans de télévision soviétiques que les films d’Hollywood, est également connue pour son apparition dans Le Journaliste de Sergueï Guerassimov (1967), où elle jouait son propre rôle. Plus tard, en 1989, elle a joué avec un autre réalisateur russe, Valery Akhadov, dans le film Ruth. Dans ce cadre, l’actrice a également joué au théâtre de Magnitogorsk dans le sud de l’Oural – elle prenait assez souvent l’avion pour y aller, indiquant qu’elle « ne s’y sentait pas seule ».

Gérard Darmon

Issu d’une famille de juifs algériens, Gérard Darmon est apparu dans le rôle-titre de Passeport de Gueorgui Danelia. Bien que Nicolas Cage ait été initialement choisi pour ce rôle, après deux mois de préparations, le cachet de l’acteur s’est avéré trop important. Darmon y a joué deux rôles à la fois – le Géorgien Merab, qui ne veut pas émigrer en Israël à cause de sa mère, et un Caucasien que sa femme persuade de partir pour Israël. Darmon n’est ni géorgien ni originaire du Caucase, mais Danelia pensait que le Français « collerait » avec les deux rôles.

Marina Vlady

La Française Marina Vlady, dernière épouse du populaire chanteur-compositeur soviétique Vladimir Vyssotsky, n’apparaissait pas si souvent dans les films soviétiques. Cette fille d’émigrés russes a joué dans le téléfilm À la recherche du capitaine Grant, une adaptation du roman de Jules Verne Les Enfants du capitaine Grant, dans Rêves de Russie et Buveurs de sang. Après l’effondrement de l’URSS, elle a disparu des écrans pendant 11 années.

Peter Falk

Sean Connery

Personne ne connaissait alors Connery en URSS : les films de James Bond n’y avaient pas encore été diffusés. « Il était nerveux, il pensait que des foules se rueraient sur lui, lui qui était si célèbre, mais personne n’avait vu ses films dans notre pays », s’est souvenu le chanteur soviétique Vladimir Vyssotsky. L’acteur s’est même lassé de cet anonymat et a organisé une fête. Mais elle a échoué, selon les souvenirs des contemporains – les invités ont bu l’alcool disposé sur la table et sont rapidement rentrés chez eux.

Claudia Cardinale

Christian Bale

Les acteurs n’ont pas eu la vie facile : en plein tournage, un réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl a explosé, et ils ont dû être évacués de Crimée, où se déroulait le tournage. « Un mois plus tard, le tournage a repris », s’est rappelé Bale plus tard. Mais désormais, quand nous étions assis pour dîner, chaque assiette devait être scannée avec un compteur Geiger. » Par la suite, Pickard n’est jamais devenu une grande star, mais Bale, immédiatement après le tournage en URSS, a été sélectionné pour le rôle central de L’Empire du Soleil de Steven Spielberg.

Marcello Mastroianni

Marcello Mastroianni a joué dans Les Yeux noirs (1987) – une mise à l’écran de plusieurs histoires de Tchekhov, dont la célèbre Dame au petit chien. Mastroianni n’a jamais été capable de prononcer ne serait-ce que quelques répliques en russe, se contenant de dire « sobaka » (chien) avec un fort accent. Mais cela ne l’a pas empêché d’être nominé pour un Oscar dans la catégorie « Meilleur acteur », tandis que le réalisateur Nikita Mikhalkov a reçu une nomination pour un Golden Globe. Ce ne fut pas sa seule expérience de coopération avec l’industrie cinématographique soviétique – il avait joué auparavant dans le film italo-soviétique Les Fleurs du soleil (1970).

Sophia Loren

Avec Marcello Mastroianni, elle a joué dans Les Fleurs du soleil, un drame sur un soldat italien envoyé sur le front de l’Est au lieu de l’Afrique pendant la Seconde Guerre mondiale, juste au moment de l’offensive sur Stalingrad. Sophia Loren était adulée dans l’Union et des journalistes de télévision lui ont été immédiatement affectés, filmant chacun de ses pas. Pendant toute la durée du tournage, les organisateurs soviétiques lui ont attribué une limousine personnelle, des suites dans les meilleurs hôtels et un avion spécial, prêt à la transporter d’une ville à l’autre.

Bande-annonce :

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Malcolm McDowell

Michele Placido

Le courageux commissaire Cattani de la série La Mafia a joué en 1991 dans le drame militaire La Fracture afghane de Vladimir Bortko. « Vladimir Bortko a essayé d’obtenir une réponse de ma part pendant très longtemps, s’est souvenu Placido. Au début je n’étais pas d’accord, mais ensuite j’ai reçu une lettre, signée par toute l’équipe de tournage. Les artistes voulaient que le commissaire Cattani poursuive sa vie dans la peau d’un major soviétique. » Placido maîtrisa à la perfection l’usage de diverses armes, posait de nombreuses questions sur la guerre d’Afghanistan aux vrais militaires qui étaient présents sur le site, mais ne cessait de se demander pourquoi on avait eu besoin de lui pour un tel tournage.

 

Jane Fonda

Le public soviétique connaissait bien la « reine de l’aérobic » et actrice Jane Fonda depuis le premier film fantastique soviéto-américain L’Oiseau bleu (1978). Fonda elle-même, malgré son rôle un peu trop sexy de Barbarella dans le film du même nom, était très appréciée dans l’Union. C’était en grande partie à cause de ses opinions politiques : elle était favorable aux idées communistes, était hostile à la guerre du Vietnam et prônait un mode de vie sain. Tout ce qu’il fallait pour plaire aux Soviétiques.

Elizabeth Taylor

La légende du cinéma a également joué dans le film soviétique L’Oiseau bleu et a visité l’URSS à plusieurs reprises. Pour Taylor, les autorités ont même rénové les studios Lenfilm et… installé de nouvelles toilettes étrangères. Au total, pendant le tournage, l’actrice a passé neuf mois en URSS et a réussi à provoquer quelques scandales.

Ornella Muti

La star du cinéma italien a joué en 1980 dans le film du réalisateur soviétique Grigori Choukhraï La Vie est belle, et n’a travaillé avec aucun autre réalisateur soviétique par la suite (même si elle aurait aimé, a-t-elle déclaré). Elle fut alors frappée que des « traducteurs » qui la contrôlaient à chaque pas lui soient affectés, et par le fait que les produits et cigarettes auxquels elle était habituée ne puissent être trouvés que dans le magasin spécialisé Beriozka, où presqu’aucun Soviétique n’était pas autorisé à entrer…

Antonia Santilli

Sex-symbol des années 1970, l’italienne Antonia Santilli a fait un carton au cinéma soviétique. Elle jouait le rôle d’Olga dans la comédie Les incroyables aventures d’Italiens en Russie d’Eldar Riazanov – et ce fut la dernière apparition de la star de 24 ans à l’écran. Le film a bouleversé sa vie : un homme d’affaires richissime a demandé sa main, et Antonia a mis fin à ses rôles au cinéma, à sa carrière de mannequin et à ses shootings pour des magazines masculins.

Synopsis
Dans un hôpital de Rome, une émigrée russe de 92 ans est sur le point de mourir. Avant sa mort, elle confie à sa petite-fille Olga que toute son énorme fortune composée de neuf milliards de lires italiennes a été cachée pendant la Révolution à Léningrad, et que la cachette se trouve « sous un lion ». Outre Olga, deux infirmiers, Antonio et Giuseppe, un médecin, un patient à la jambe cassée, ainsi que Rosario Agro, un mafieux qui rendait visite à sa femme enceinte, ont entendu ce qu’a dit la vieille dame.

Dans l’avion, sur le vol Rome-Moscou, tous se rencontrent inopinément. La course au trésor commence.

Les lions de Saint-Pétersbourg, un petit tournage évoquant les lieux et le film (2020) :

Franco Nero

Le héros de DjangoDjango déchaîné et de dizaines de westerns était l’un des rares acteurs occidentaux dont la participation à des films dans des pays communistes n’a soulevé aucune question. Au total, il a réalisé quatre films en Russie, dont l’épopée historique Les Cloches rouges (1982) de Sergueï Bondartchouk et J’ai vu naître un nouveau monde, d’après le livre de John Reed.

 

Ursula Andress

L’actrice suisse, mieux connue comme la première des « Bond girls », jouait aux côtés de Franco Nero dans Les Cloches rouges de Bondartchouk. Il s’agit de la première partie d’un diptyque cinématographique consacré à la révolution mexicaine de 1910. Ursula a ajouté du piquant à ce drame historique en apparaissant nue dans le film !

Remerciements à Russia Beyond https://fr.rbth.com/

 

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5 Comments

  1. Quelle collection d’acteurs de légende ! ….mais pas vu Kad Mérad ou Muriel Robin …..

  2. Quand nous étions jeunes, si nous voulions voir un film soviétique, nous allions au « Cosmos » Rue de Rennes.

    • Rue de Rennes ? Vous me rajeunissez, en 67 et 68 j’allais dans une école rue de l’Abbé Grégoire.

  3. Merci Jules Ferry pour cette rétrospective. Le cinéma russe est plus riche qu’on ne le pense. Et dans toutes les formes d’arts, le génie russe s’exprime. L’âme russe est comme son pays, immense, foisonnante, tour à tour sombre et lumineuse. Pour la saisir, il faut d’abord l’aimer et la comprendre.

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