L’opération Barkhane se termine par un désengagement humiliant alors que rien n’est réglé et que les jihadistes sont maîtres de l’immensité du territoire sahélien. C’est donc un échec et ayons l’honnêteté de le reconnaître, sans se bercer d’illusions, plus néfastes que constructives.
Si l’opération Serval fut un remarquable succès politique et tactique, qui stoppa net l’avancée des jihadistes qui fondaient sur Bamako, Barkhane en revanche a révélé l’extrême faiblesse de nos armées, en grande difficulté pour mener sur la durée un engagement pourtant modeste limité à 5 000 hommes.
Je ne nie pas le professionnalisme de nos soldats, je ne nie pas leur parfaite connaissance du Sahel et des mentalités africaines, je ne nie pas le courage et le savoir-faire reconnu de nos troupes de combat, je n’ignore nullement le sacrifice de ces hommes et de ces femmes qui ont perdu 52 des leurs au combat et qui comptent des centaines de blessés dans leurs rangs, mais force est de constater que le bilan de ces neuf années de guerre n’est pas à la hauteur des enjeux. La menace islamiste reste omniprésente.
Certes, des chefs jihadistes ont été abattus, de belles opérations ont été menées, portant des coups très durs à l’ennemi, mais quelques coups d’éclat ne font pas une victoire permettant de pacifier le pays.
Tout d’abord, espérer mener une guerre contre l’islamisme sur un vaste territoire de 5 millions de kilomètres carrés, soit dix fois le territoire français, avec seulement 5 000 soldats, est une grande illusion.
L’armée française, qui reste encore par miracle une armée de première catégorie, a été saignée par la RGPP et a perdu l’essentiel de ses capacités de combat par d’incessantes coupes budgétaires consécutives à la fin de la guerre froide. Ses effectifs ont été divisés par deux en trente ans. Avec un budget défense de 40 milliards, nos armées sont au seuil de la paupérisation et nos soldats font des miracles avec le minimum.
Dans son livre « Servir« , le général Pierre de Villiers a dressé un bilan accablant sur l’état de nos forces au Mali.
Des véhicules vieux de 30 ans, des avions en nombre insuffisant, obligeant le commandement à louer des Antonov ukrainiens, des missions annulées faute d’hélicoptères disponibles, des appareils en panne cannibalisés pour en faire voler d’autres. Manque de munitions, manque de pièces détachées, unités trop sollicitées ne pouvant plus s’entraîner, équipements individuels insuffisants… C’est l’armée du système D.
Mais si un soldat n’hésite pas à risquer sa vie, il répugne à ne pouvoir exécuter sa mission faute de moyens.
En neuf ans, les soldats français ont été les seuls à payer le prix du sang, ce que je considère comme une ignominie, puisque l’UE a refusé d’envoyer des troupes de combat, se contentant d’un bien maigre soutien logistique. Il fallait au bas mot 30 000 hommes pour éradiquer la menace jihadiste. Pour la France seule, c’était donc mission impossible. Qu’on ne nous parle pas d’Europe de la défense et de solidarité.
L’UE, dans tous les domaines, c’est la consécration du chacun pour soi.
Sur un territoire huit fois moins vaste, la coalition occidentale a aligné 140 000 hommes en Afghanistan, au plus fort de la guerre. La force Takuba, avec ses 600 hommes des forces spéciales européennes arrive bien trop tard.
Pour atténuer le sentiment d’échec de Barkhane, nous mettons en avant la montée en puissance des armées malienne et nigérienne, que nous avons formées et entraînées. Mais qui peut croire à l’aptitude au combat de ces armées locales, dont la motivation est des plus chancelantes ? Ce sont des armées de papier. Seuls les Tchadiens, guerriers Toubous de préférence, sont capables de tenir tête aux islamistes.
Ces armées sorties soudainement du chapeau ne résisteront pas plus aux hordes jihadistes déterminées que les armées sud-vietnamienne ou afghane n’ont résisté au Vietcong ou aux talibans. Rien de bien nouveau.
Une autre erreur de la France a été se sous-estimer la dimension tribale du conflit. En Afrique, le sens de l’État n’existe pas. Ce qui compte, c’est l’ethnie à laquelle on appartient. Et quand on opère au milieu de rivalités tribales millénaires, il est vain de croire que l’État central exerce son autorité du nord au sud, sur des populations qui souvent se haïssent depuis la nuit des temps.
Par conséquent, chasser les jihadistes du Nord-Mali en espérant voir Bamako y installer son autorité est un leurre. Nos officiers des troupes de marine et nos légionnaires, par leur longue expérience de l’Afrique, le savent parfaitement. Mais au sein du pouvoir civil, qui en est conscient ? La plupart des décideurs politiques parisiens n’ont jamais mis les pieds en Afrique.
Il y a longtemps que la France n’a plus ses gouverneurs, ses administrateurs et ses hauts commissaires qui connaissaient le continent comme les Africains. Ayant vécu en Afrique avant et après l’indépendance, je garde la mémoire de ce monde ancien, où l’Afrique vivait en paix. Quel gâchis en 60 ans !
Évacuer les bases de Kidal, Tombouctou et Tessalit revient donc à les livrer aux jihadistes.
Enfin, l’ultime erreur, magistrale, a été de dénoncer le coup d’État du colonel Goïta et d’exiger des élections démocratiques dans un délai précis.
C’est vraiment méconnaître l’Afrique, où plus de 100 coups d’État et plus de 100 conflits armés ont secoué le continent depuis 1960. Au Mali, la junte n’a pas fait un putsch pour rendre le pouvoir aux civils mais pour le garder. C’était l’évidence même.
En Afrique, soit on est Président de père en fils, soit on fait un putsch pour prendre sa part du gâteau. Ce qui choque les Occidentaux, biberonnés à leur religion des droits de l’homme, ne choque pas un Africain.
La démocratie et les droits de l’homme, c’est bon pour les Blancs. Un détail que Macron n’a pas intégré.
Dès lors, le divorce était consommé entre Paris et Bamako.
Il ne restait plus à la junte, qui n’entend pas lâcher son fromage, qu’à faire appel aux mercenaires de Wagner pour lui assurer son maintien au pouvoir.
En Afrique, on ne fait pas d’ingérence politique, on coopère ou pas, mais on ne décide pas à la place des peuples.
Macron n’a rien voulu entendre et la France quitte le Mali sous les tomates. Beau travail.
https://ripostelaique.com/mali-un-monumental-fiasco-signe-macron.html
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Dès le départ, il était simple de se rendre compte que c’était une connerie d’y aller. En Europe, on parle du Mali mais pas au Mali. Au Mali, on parle des Maures, des Kountas et des Touaregs, des Bambaras (28 %) qui représentent le groupe majoritaire, autour de la capitale Bamako, ainsi que les Malinkés, des Soninkés, des Peuls , des Sénoufos, des Bwas, des Bozos, des Dogons , des Songhaïs et des Khassonkés, des Bérabichs et des Bellas, qui sont d’anciens esclaves des Touaregs. Tous ces peuples ne s’entendent entre eux qu’à l’occasion, selon leurs intérêts du moment. C’est tout à fait le sable mouvant où il ne faut pas mettre les pieds. Aujourd’hui, petit trou de balle se fait jeter dehors comme un malpropre par de vulgaires méharistes à peine sortis du moyen âge et va être obligé de fuir, la queue entre les jambes comme lors de l’incident avec la baille antédiluvienne turque prétentieusement nommée frégate.
De toute façon, nous savons très bien que la France n’était pas au Mali seulement pour les djihadistes mais aussi pour des intérêts politiques et financiers que je ne jugerais pas.
Vu le nombre de musulmans/djihadistes présents sur notre sol, il serait plus judicieux d’employer les forces militaires ici avant d’aller les pourchasser en Afrique.
Tout à fait, je pense que s’il s’agit strictement de lutter contre le djihadisme, nous avons tout ce qu’il faut en France, ne serait-ce que pour surveiller tous ces fichiers « S » qui sont pour la grande majorité des musulmans radicalisés.
bravo excellente présentation et analyse d’un connaisseur qui devrait conseillers ces incapables au sein de notre gouvernement. Merci d’apporter votre contribution je suis sur que certain candidat se réjouirait deconnaître vos analyses.
Il est grand urgent de voter Éric Zemmour pour que notre armée redevienne la grande armée française qu’elle était avant, que les politiques de plus en plus médiocre ont sacrifié de mandat en mandat pour faire des économies pendant que nos soldats eux y laissaient la vie.
C’est un échec bien marqué et macron en porte toute la responsabilité.
Je crois que ce n’est pas spécifique à Macron. Hollande, Sarkozy, auraient agi de même, nos hommes politiques et leurs « conseillers Afrique » sont conditionnés pour condamner les coups d’état et refuser d’admettre que la logique des ethnies puisse être supérieure au suffrage universel…
A quand un Bernard Lugan conseiller du président ?
Les grands donneurs d’ordres et de leçons parisiens bien installés dans leurs bureaux de luxe à Paris sont infoutus de comprendre ce qui est une évidence.C’est pourtant simple à comprendre, les djihadistes et plus largement des muzz c’est comme les cloportes, ils se planquent sous terre comme des lâches qu’ils sont tant qu’une force est présente et dès que la force est partie ils ressortent et recommencent à foutre la merde, si on ne les éradique pas totalement et définitivement ils ressortiront toujours pour foutre la merde, c’est comme ça qu’ils fonctionnent. Dans 6 mois le mali sera à nouveau totalement gangréné par cette engeance. On se demande à quoi a servi la mort de nos braves, mais ça Macron s’en fout que des soldats soient tombés pour qu’en définitive les choses se passent comme s’il n’avaient jamais combattu. Il n’en à rien à foutre Macron, le piètre président, l’homuncule de l’Élysée. Une fois de plus il ridiculise la France et chie sur la mémoire de nos braves qui ont donné leurs vies pour rien..
Macron l’homuncule président de pacotille a-t-il même un minuscule succès à mettre à son actif? Je ne crois pas, avec le Mali c’est comme tout ce qu’il touche il fait de la merde (pour reprendre les propos de D.Trump), cet adepte de l’anti-France ne peut se prévaloir que d’actions destructrice de notre pays. Et aujourd’hui il gesticule et fait du vent tel le bouffon du roi avec la crise Russo-ukrainienne en allant soi-disant rencontrer Poutine pour se donner une image (tellement artificielle) de sauveur de la paix mondiale et redorer un tant soit peu son blason noir comme les ténèbres. Pauvre minable va! Tout ce qu’il fait c’est ridiculiser un peu plus la France en jouant au caniche de Biden qui n’a strictement rien à foutre de la France et des pays européens
Macron termine son mandat comme il l’a effectué, par un échec. Adieu Clément Beaune, Dupont Moretti, Lemaire, Darmanin, Schiappa, Attal, Paner Runachier, Borne. 41 ans après, l’imposteur nous rejouera cette merveilleuse scène ou assis seul dans un bureau vide en terminant son ultime palabre par un magistral « AU REVOIR » Youpi!