Une Histoire oubliée, les petits ramoneurs savoyards !

Le petit ramoneur suit son maitre ramoneur ou « faria », responsable d’une équipe de 3 à 6 enfants.

Bien qu’elle soit rappelée, merci à FDS et au Youtubeur TRED !
Des enfants qui ont assuré des métiers pénibles, dangereux, insalubres. Il y en a eu des milliers dont les petits ramoneurs (Environ 400 ramoneurs à Paris chaque hiver, mais aussi à Lyon, etc…).
C’est comme le dit TRED, un PRIVILEGE BLANC !

L’Article qui suit a été enrichi d’ajouts au texte de base pris par ailleurs. On doit à leur mémoire que leurs souffrances soient connues.

L’histoire des petits ramoneurs savoyards à Paris

On le connaît via des illustrations populaires avec son petit bonnet rouge, son visage plein de suie et son échelle sur le dos. Apparu il y a près de 400 ans, le petit ramoneur savoyard fait partie de ces personnages emblématiques qui sont devenus des mythes à part entière. Mais qui sont ces petits enfants courageux à qui on prête une réputation de porte-bonheur (Pour eux, c’était moins sûr !) ?

Les petits habitants des toits de Paris

Dès le XVIIe siècle, et surtout au XVIIIe siècle, quand la rudesse du climat faisait son apparition en hiver, certaines familles savoyardes délaissaient le monde agricole pour se tourner vers l’émigration saisonnière (Départ le jour du Saint Gras, le 7 septembre  et retour en mai l’année suivante pour affronter les travaux des champs avec leurs parents.). Quand ils quittent leurs montagnes, ils emportent parfois avec eux une petite marmotte pour se rappeler leur pays, ils la font danser pour gagner un peu plus d’argent.

Dès 6 ans, les enfants sillonnent à pied les routes de France, avec le maître ramoneur qui les a enrôlés… Chaque maître ramoneur a sa tournée et malheur à qui s’avisait d’aller chasser sur les terres d’autrui. Des rixes violentes s’ensuivaient. Les enfants voyagent à pied, même pieds nus pour économiser les sabots. Ils abattent des étapes de 40 à 50 kms par jour, les plus forts chargés de marchandises. Ils consacrent leur temps à mendier leur pain et celui de leur maître. Ils dorment à la campagne dans une écurie, en ville dans des chambres sales et humides « payant leur écot d’un ramonage matinal.  » Souvent ils marchent la nuit pour échapper à la police, à l’affût de toute sorte de mendicité. Le sac destiné à recueillir la suie leur sert de couverture. Même quand circulèrent les chemins de fer, on fit encore à pied le voyage aller ; pour le retour, les ramoneurs obtenaient du PLM un permis à demi-tarif pour être rapatriés comme chômeurs. Aller en France, c’est partir pour l’étranger, les petits Savoyards doivent posséder un passeport où sont inscrits leurs nom et prénoms, leur taille, leur âge.

À cette époque, les cheminées se multiplient dans les maisons et un nouveau métier insolite fait son apparition dans les grandes villes comme Paris : celui de ramoneur.

Seulement voilà : pour se faufiler dans les conduits avec les coudes et racler la suie à l’aide d’une pelle, les hommes de la montagne sont certes bien formés, mais leur stature adulte ne convient pas. C’est pourquoi on commence à recruter les plus jeunes de ces familles pauvres, des gamins qui ont entre 6 et 12 ans, en raison de leur petite taille !

Au XIXe siècle à Paris, l’embauche de petits ramoneurs savoyards est devenu une véritable tradition, mais bien souvent également une arnaque pour les familles qui envoient leurs enfants faire ce petit métier. Si, au départ, les contrats passés avec les patrons, aussi appelés maîtres ramoneurs, stipulaient que les enfants soient nourris, logés, payés et éduqués, il n’en était rien.

Ils ramonent avec un hérisson, mais ils peuvent aussi grimper à l’intérieur du conduit de cheminée pour la racler. En arrivant en haut, ils crient « Haut en bas ! ». Une échelle de 2 mètres leur permettait d’accéder à l’ouverture en bas de la cheminée. Ils travaillent avec une corde à nœuds pour descendre dans la cheminée, et avec une raclette ils enlèvent la suie. Ils sentent une forte odeur de suie. Après avoir ramoné, pour être payés, ils chantent: « Ohé ! là ! Ramone ici, ramone là, la cheminée, du haut en bas. » C’était un travail dangereux, pénible et très mal payé. La suie, récupérée dans des sacs, est revendue à des usines. Ces sacs leur servent de couverture lorsqu’ils dorment !!!

Photo de 1870 : Groupe de jeunes garçons ramoneurs, ils font souvent la manche, exploités, mal nourris, souvent battus, victimes de maladies (tuberculose, cancers). Ils viennent de Savoie, de familles nombreuses…

Ils travaillaient jusqu’à 12 ou 14 heures par jour, tous les jours de la semaine y compris le dimanche (Dans la journée enfant s’éreinte sur une trentaine de cheminées). S’ils veulent aller à la messe le dimanche, ils doivent acheter ce droit à leur patron avec une poignée de sous !
Ils sont mal et insuffisamment nourris, se contentant de pain noir et dur et de soupe ou de bouillie de maïs. Les petits savoyards étaient parfois obligés de faire la manche dans les rues de la capitale pour survivre.  Pas question d’apprendre à lire et à compter (Ce qu’il me paraît incongru de préciser).

Ils faisaient par ailleurs souvent d’autres petits métiers en complément, comme coursier ou cireur de chaussures.

Pour attirer l’attention des passants et recevoir, parfois, des pourboires, ils chantaient sur les toits avec bravoure en entonnant « À ramoner de haut en bas », alors même que nombre d’entre eux mourraient de tuberculose pulmonaire ou de cancers liés à l’ingestion régulière des substances présentes dans la suie. Certes ils développent aussi des allergies, peuvent devenir aveugles…

L’argent récolté est récupéré intégralement par le maître ramoneur. Souvent, celui-ci bat les enfants pour prendre leurs pourboires. Il est chargé de fournir des vêtements neufs, de leur donner un logement, une paire de chaussures et le matériel de travail. Les petits ramoneurs sont vêtus d’un bonnet rouge noirci, d’une veste de bure, de guenilles et de genouillères Quand ils rentrent, en mai, le maître reverse aux familles une somme d’argent, équivalente au prix d’un veau.

Les ramoneurs ont une langue bien à eux, ou plus précisément un argot qu’ils emploient au cours de leurs migrations saisonnières et qu’eux seuls comprennent comme le tarastiu des ramoneurs. Les ramoneurs savoyards ne sont pas francophones de naissance, mais ont pour langue les différents patois de leurs villages respectifs – en Savoie ceux-ci appartiennent tous à la langue francoprovençale. Le simple fait d’utiliser un code secret resserre la connivence entre ceux qui le connaissent, et inversement par l’incompréhension entretient une distance avec les autres. « Qu’importe que vous ne me compreniez pas, nous ne sommes que de passage !… « 

Les petits ramoneurs protégés par les prêtres

Au XVIIe siècle, des religieux s’alarment de cet état de chose et leur portent secours. En 1735, l’Abbé du Breuil de Pontbriand crée l’oeuvre des petits Savoyards. En 1863, le préfet de la Savoie réglemente la profession en l’interdisant au moins de 12 ans.
Finalement, ce sont les lois de 1874 (interdiction de travail pour les enfants de moins de 12 ans) et 1892 (limitation à 10 heures pour les jeunes de moins de 18 ans) qui sauveront ces petits gamins venus de province de l’exploitation dont ils ont fait l’objet pendant tant d’années.

En reprenant cette histoire des petits ramoneurs, j’ai l’impression de tomber dans le misérabilisme… Alors nos chances des quartiers, toujours dans la victimisation, me paraissent bien heureuses !

Aujourd’hui, la France subissant le contre coup de son colonialisme civilisationnel, ayant aidé voire sauvé des enfants des autres avant les siens, si elle a une repentance à faire, c’est pour les siens !

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11 Commentaires

  1. On peut rapprocher cet esclavage de celui des petits qui descendaient dans les mines de charbon, dans le Nord ou dans l’Est de la France.
    Eux aussi ont souffert et sont morts jeunes d’avoir respiré les poussières durant 14 h d’affilée, ils commençaient quand le jour n’était pas encore levé et finissaient quand il faisait nuit.
    Ils ne voyaient pas souvent la lumière du jour, juste un jour par semaine.
    Nous leur sommes redevables pour la situation de développement confortable dont nous bénéficions.
    Mais les autres, récriminant et exigeant, alors qu’ils n’ont rien produit et qu’ils veulent profiter de tout, sans remerciements, sont incapables de voir l’immense sacrifice de nos générations précédentes.

  2. A peu près à cette époque le rapport du docteur Villermé dressait un tableau absolument effroyable de la condition ouvrière en France. J’aurais aimé dire du berceau à la tombe mais il faudrait dire plutôt: de l’immonde grabat dans un taudis à la caisse des pauvres dans la fosse commune.
    Entre les accidents de travail affreux ( bras arraché, chute dans une cuve de sirop dans une sucrerie, septicémie des enfants chargés d’écharner les peaux en décomposition dans les tanneries ETC ETC ETC) journée de 12, 14, 16 heures!!
    Petites tricoteuses ou dentellières de 4 ans ( oui, 4 ans!) hissées sur de hauts tabourées pour qu’elles ne puissent pas en descendre et si elles s’endorment c’est la chute sur le carreau. Petits drapiers ou filateurs morts à 18 ans les poumons remplis de débris de laine ou de coton, ou encore ces « nacteurs » chargés d’aider les peigneurs de laine.
    ETC ETC ETC ETC et je ne parle que des enfants!
    Puisqu’on est dans le scandale des EHPAD, je me permets de faire allusion à l’horrible industrie nourricière. Là aussi il ne fallait avoir ni coeur ni âme et se montrer âpre au gain, fut-ce au prix de mort de centaines de milliers voire millions d’enfants sur près de 3 siècles… Ah la la….Que de PRIVILEGES dites donc!

  3. Je suis savoyard et je puis vous assurer que sur la photo ce ne sont pas des savoyards bien de chez nous pâ, mais plutôt des africains. La suie n’explique pas les traits négroïdes ni les cheveux crépus, vraiment bizarre cette photo

  4. C’est des blacks sur la photo le noir de fumee donne pas des nez et levres negroides ni les cheveux crepus qu’on voit.

  5. la couleur fait le ramoneur, on dirait de petits noirs africains

    a présent les ramoneurs sont des manouches ou autres gitano dits Jean du voyage
    a fuir…
    il y a bien des entreprises françaises avec pignon sur rue qui ne vous prendront pas pour un pigeon

  6. Bonjour,

    Merci pour cet article.

    Assez, en effet, de la crapulerie du « privilège blanc ».

    Nos ancêtres crevaient dans la peine pendant que cette « grande » civilisation musulmane se contentait d’organiser notre pillage.

    J’avais lu que ces petits ramoneurs mourraient beaucoup, en particulier, de cancers des testicules à cause du frottement sur les parois des cheminées.

    Une certaine immigration vit bien en France (Rockhayya Diallo et autres) grâce à cet héritage et a le culot de nous cracher dessus.

    A noter qu’ Arte va nous sortir une série américaine, la semaine prochaine, qui cassera du « Blanc » à grande échelle …

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