Kazakhstan : Poutine se méfie de la Turquie aux dents longues

La mairie d’Almaty incendiée dans la soirée du 5 janvier. Photos Radio Free Europe

Kazakhstan : il est clair que Poutine se méfie de l’union turcique.

Dans un éditorial paru le 10 janvier sur le site Commonspace.eu, l’écrivain Benyamin Poghosian explique en partie le déploiement des soldats de l’OSTC, sur ordre de Poutine, par la crainte russe de voir les Turcs grignoter du terrain dans « leur » zone.

Panturquisme d’Erdogan.

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Le vieux rêve d’Erdogan, on le sait, serait un « monde turc », allant « de l’Adriatique jusqu’à la grande muraille de Chine » selon la formule de l’ancien président turc Suleyman Demirel. Englobant les républiques turciques que sont l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Turkménistan, et le Kirghizstan…

 

L’Arménie a envoyé cent soldats au Kazakhstan

Le ministère arménien de la Défense a déclaré vendredi 7 janvier qu’il avait envoyé 100 soldats au Kazakhstan dans le cadre d’une opération de « maintien de la paix » dirigée par la Russie et destinée à aider le gouvernement de ce pays d’Asie centrale à réprimer les manifestations de colère déclenchées par une forte hausse des prix du carburant.

« Au cours de la mission, l’unité de maintien de la paix des forces armées arméniennes exercera uniquement les fonctions de protection des bâtiments et des infrastructures d’importance stratégique », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Le ministère a publié des photos des troupes arméniennes embarquant dans un avion de transport militaire à destination du Kazakhstan. Il n’a pas précisé s’ils seront déployés à Almaty, la plus grande ville du pays et l’épicentre des troubles sans précédent qui ont commencé il y a cinq jours.

Les troupes font partie d’un contingent militaire de 2 500 hommes déployé par la Russie et quatre autres anciennes républiques soviétiques qui composent l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) dirigée par la Russie.

Un homme passe devant la parfumerie La maison française à Almaty le 6 janvier. 

Demande d’intervention de la part du président du Kazakhstan (Rappel des faits).

Mercredi, le président kazakh Qasym-Zhomart Toqaev a demandé à l’alliance militaire d’intervenir d’urgence alors que la foule prenait d’assaut les bâtiments gouvernementaux, incendiant certains d’entre eux, et pillait les commerces.

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, qui assure actuellement la présidence tournante de l’OTSC, a annoncé quelques heures plus tard que l’organisation allait envoyer des troupes pour aider à « stabiliser et normaliser la situation » au Kazakhstan.

M. Pachinian s’est entretenu vendredi par téléphone avec le président russe Vladimir Poutine. Son bureau a indiqué qu’ils ont discuté de la situation au Kazakhstan et des « mesures conjointes prises dans le cadre de l’OTSC. »

Toqaev a déclaré, quant à lui, que l’ordre a été « fondamentalement » rétabli dans le pays. Mais il a précisé que les forces de sécurité kazakhes poursuivront les opérations « antiterroristes ».

Le ministère de l’Intérieur du Kazakhstan a déclaré que 26 « criminels armés » ont été « liquidés » et que plus de 3 000 d’entre eux ont été placés en détention. Il a ajouté que 18 policiers et membres de la garde nationale ont été tués depuis le début des manifestations qui ont dégénéré en violences meurtrières mercredi.

Le porte-parole du ministère arménien des Affaires étrangères, Vahan Hunanian, a déclaré vendredi qu’Erevan n’avait pas encore prévu d’évacuer les citoyens arméniens du Kazakhstan. Aucun d’entre eux n’a été blessé dans les troubles qui se poursuivent, a-t-il ajouté.

(Radio Free Europe / Radio Liberty)

 

Barrer la route à la Turquie aux dents longues.

Ce vaste pays de moins de 20 millions d’habitants, doté d’énormes réserves de pétrole, d’uranium et d’autres minéraux et d’une situation géographique importante reliant la Chine à la Russie et à l’Europe, semblait être un îlot de stabilité dans la vaste masse continentale de l’Eurasie.

Certains analystes pensent que la Russie était préoccupée par le rôle actif présumé de M. Nazarbayev dans la création de l’Organisation des États turcs, et par les liens croissants entre le cercle restreint de M. Nazarbayev et la Turquie.

Cette structure remaniée a été créée en novembre 2021 et réunit plusieurs États turcophones de l’ancienne Union soviétique.

La Russie pourrait percevoir cette étape comme une nouvelle tentative de la Turquie d’empiéter sur la sphère des intérêts spéciaux russes.

Depuis la tentative ratée de coup d’État militaire en Turquie en juillet 2016, la Russie et la Turquie entretiennent une relation spéciale fondée sur des intérêts économiques et une méfiance partagée envers les États-Unis.

Cependant, Erdogan pourrait quitter le pouvoir en 2023, et les nouveaux dirigeants turcs pourraient mener une politique moins antagoniste à l’égard des États-Unis. Dans ce cas, l’influence de la Turquie dans le Caucase du Sud et en Asie centrale pourrait bien  être utilisée par les États-Unis dans leur stratégie d’endiguement de la Russie

https://www.commonspace.eu/opinion/opinion-implosion-kazakhstan-was-unexpected-and-it-has-implications-whole-post-soviet-space

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5 Comments

  1. C’est bien tout ça, et tant mieux, s’il y a ce réveil des Russes, et même, ironiquement, des Arméniens. On ne peut pas revenir dans le passé, même récent, mais dommage quand même que les troupes russes n’aient pas bloqué les Azeris et protégé l’intégrité du Haut Karabach, berceau de l’Arménie, maintenant détruit. Pourquoi l’Arménie, n’a-t-elle pas appelé la Russie, quand les Azéris ont attaqué ? Mystère politicien … en tout cas pour moi

  2. De la Turquie, si elle reste chez elle et ne déborde pas chez nous ou chez ses voisins, on s’en contre moque ! Mais de dictateur fou Erdogan ce n’est pas de la méfiance qu’il faut, c’est de la suppression, de lui, de son parti et de l’idéologie sur laquelle il s’appuie !!!

  3. Et le point d’appui de Erdogan dans cette tâche de fragilisation de la Russie : L’UKRAINE ! Peu après de la révolte de la place du Maïdan et dès le début, des hostilités de l’Ukraine contre la Crimée et le Dombass.

    C’est peut-être un peu pour cela que l’UE a ralenti le projet d’adhésion totale de l’Ukraine à l’U€.

    Imaginez-un peu, l’U€ prise en tenaille par la Turquie et l’Ukraine (plus toutes les autres nations musulmanes des alentours et celles qui comptent des populations européennes musulmanes importantes, notamment celles des Balkans).

    Retour vers le passé, l’empire Ottoman, les nazis musulmans ouvrant les portes de l’U€, de l’Europe et celle de la France qui n’existe presque plus déjà !

    Poutine, oui ! commence à s’échauffer parce que les USA et tous leurs alliés atlantistes cherchent la Russie. Il tient, mais ses ennemis l’acculent et le forcent à la faute. Des violations d’espace aériens répétés… Il a mis en garde plusieurs fois et ces temps derniers les tensions s’accentuent. Il a averti qu’il répondra (à trop attendre cela risque de coûter cher à la Russie), il est sur le point de répondre. Que fera la Chine ; donnera-telle le coup de grâce ?

    L’U€, la perfide, créée pour la paix, soi-disant ?!

  4. Depuis la chute de l’URSS, les conflits se généralisent. Erdogan est un dangereux manipulateur. La chute du Shah d’Iran, du bloc soviétique, des dictateurs du Moyen-Orient ont précipité une partie importante du monde dans les conflits et le chaos.

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