Comment devient-on collabo, ou la genèse du collaborationnisme

Comment devient-on collabo? C’est une question qui m’a toujours taraudé. On pense tout de suite au vilain collabo-type de l’Occupation, silhouette grise, anonyme, déposant sa lettre de dénonciation à la nuit noire dans la boîte des PTT,  à destination de la Gestapo.  Missive qui ne sera pas sans conséquences pour la personne dénoncée : arrestation, torture, déportation, et la mort au bout du voyage. Elles ne sont pas  belles ces âmes qui livrent ainsi des hommes et des femmes à la police allemande.
J’ai eu quelques-unes de ces lettres, reproduites dans un ouvrage,  sous les yeux. Un locataire dénonce sa concierge parce qu’elle abrite deux enfants juifs, un autre, commerçant,  dénonce un concurrent, parce qu’il avait le malheur d’être juif lui aussi. Même un recalé au permis de conduire dénonce son examinateur parce qu’il est juif! L’écrivain Louis-Ferdinand Céline sera soupçonné d’avoir dénoncé un collègue médecin, juif lui aussi, pour prendre sa place. Et à la Libération, ces mêmes collabos, résistants de la onzième heure, assisteront aux règlements de comptes, parfois même en y participant  : femmes tondues, humiliées, ayant eu des relations avec les soldats allemands, ou miliciens, qui, s’ils avaient  collaboré, le faisaient au moins au grand jour, contrairement à ces gagne-petit de la Collaboration, haineux, sournois et agissant dans l’ombre.    Même à la campagne on dénonce, parce que le voisin a plus de terres, ou pour d’autres motifs venus de la nuit des temps. Et ceci ne représente  que le menu fretin de la Collaboration. Le haut du panier est composé de personnages ayant eu accès à de hautes fonctions. Laval,  Bousquet et d’autres en sont le parfait exemple. À la Libération, certains de ces hauts personnages ont subi les foudres de la justice, d’autres sont passés à travers les mailles du filet. Beaucoup  sont morts paisiblement dans leur lit.
Comment devient-on collabo? Certains ont eu une jeunesse difficile, d’autres ont éprouvé un désir de revanche ou d’ascension sociale. On se venge du voisin qui a mieux réussi que vous ou de la femme qui vous a dédaigné et qui en  a épousé un autre . On se venge aussi du chef de service qui vous a admonesté, pour une rebuffade, un mot de travers. Pour d’autres motifs aussi, toujours aussi sordides et qui puisent souvent leur origine dans un antisémitisme affirmé. J’ai en mémoire le cas de ce jeune homme qui voulait épouser une jeune fille de confession israélite. Les parents du futur marié iront dénoncer cette union aux autorités allemandes. La fiancée finira en camp d’extermination.  Sans toujours adhérer totalement aux idées de la Collaboration, on dénonce pour tout et n’importe quoi. Pour d’autres, c’est l’adhésion totale aux idées de la collaboration d’État, on dénonce en toute connaissance de cause.  Pour les officiels, la collaboration avec l’occupant est affaire de conviction ou d’opportunisme. Certains de ces officiels basculeront bien à propos dans la résistance lorsqu’ils constateront que tout est perdu.
Et de nos jours, existe-t-il  toujours des collabos? Et quelles sont leurs motivations? Quand je constate  que des personnes ont dénoncé leur voisin qui promenait son chien juste après le début du couvre-feu ou qui s’était éloigné à plus d’un kilomètre de son domicile du temps où les déplacements étaient limités, je ne peux que répondre par l’affirmative. Ce n’est pas dans un but de civisme que ces gens ont agi, mais pour des raisons bien plus inavouables, les mêmes qui animaient leurs peu glorieux prédécesseurs. Collabo aussi, celui qui court chercher le vigile pour signaler qu’un client ne porte pas son masque correctement dans le supermarché.  Collabos aussi ceux qui dénoncent le voisinage qui incinère quelques papiers dans son jardinet. Ce n’est pas l’amour de l’environnement qui les anime. Comme au temps de l’Occupation, il y a des petits et des grands collabos. Ces derniers se trouvent dans les milieux du journalisme, du monde médical, politique. En effet, affirmer doctement qu’un vaccin n’a que des  effets secondaires bénins, ou est sans danger,  est un acte de collaboration et de désinformation,  suivant en cela les directives des grands pontes de la médecine et du gouvernement, ravis de réaliser des expériences vaccinales à grande échelle  sur des cobayes humains, cobayes  qui ont été dépossédés du droit  d’entreprendre des poursuites judiciaires par le truchement de lois iniques en cas de séquelles avérées. Quant aux indemnisations,  inutile de compter dessus, tout a été verrouillé.
Le nombre de résistants s’amenuise de plus en plus.  Le pass sanitaire a eu raison d’un certain nombre d’entre eux. Et le pass vaccinal  finira d’éclaircir leurs rangs, nos rangs. L’avenir nous donnera raison. Quand la population sera vaccinée à 98%, nos détracteurs ne pourront plus nous accuser d’être les responsables de l’épidémie. Je parie que le virus et de nouveaux variants encore plus virulents  seront encore présents. Mais il sera trop tard pour opter pour une autre stratégie. Combien de vaccins et d’injections de rappel auront subi les vaccinés d’aujourd’hui ?
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On ne devient pas collabo, je pense que l’on naît collabo.
Nous en croisons tous les jours. Ça commence à l’école primaire : «M’sieur, m’sieur, c’est Bitru qui a mis une punaise sur votre chaise, m’sieur, m’sieur, c’est Bitru qui a jeté une boule puante dans la classe. »  On les surnommait les cafteurs, les cafards. Personnellement, je préférais les punitions collectives à la délation. Quand ils ont grandi, puis vieilli, ces gens ont continué leur travail de délateur. Tiens, je dénonce le collègue au chef d’atelier, ou mon voisin de palier au syndic de copropriété, etc.C’est le même état d’esprit qui anime les grands collabos, se faire bien voir de la hiérarchie, assurer sa notoriété, obtenir des faveurs des puissants. La seule distinction que l’on peut faire entre les petits et les grands collabos, c’est l’ambition.  Je les imagine aux portes du paradis, s’adressant à Saint-Pierre : «M’sieur, m’sieur, ya Bitru...»

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12 Commentaires

  1. Faire référence aux collabos qui ont émargé en 40-45 pour décrire notre présent n’est que partiellement représentatif.L’individualité des générations actuelles, l’absence totale de patriotisme, font que les collabos de 2021 sont beaucoup plus dangereux et nombreux, prêts à tout pour une vengeance gratuite, la conservation de ses petits avantages !
    Ils “viendraient père et mère…”

  2. rien qu’à voir dans les petites campagnes ou tous les voisins t’espionnent au moindre pas …

  3. Chez beaucoup de gens, c’est la JALOUSIE qui est le moteur et ceux là sont particulièrement dangereux.

    • Je ne sais pas, j’en ai connu une, elle avait tout, riche rentière et en bonne santé. Elle surveillais ses voisins et dénonçait tout et n’importe quoi au maire, à la gendarmerie, au garde champêtre, aux autres voisins. Simplement elle était méchante et je pense que la méchanceté est encore plus répandue et dangereuse que la jalousie. Ou au moins autant.

  4. Je préfère les collabos de 1940-45 car nous les avons vaincu . Mais les collabos des musulmans eux auront notre peau si nous n’agissons pas .

  5. les collabos : engeance qui ne s’éteint jamais, la preuve aujourd’hui la france en regorge à tous les niveaux

  6. Bonjour,

    Merci pour cet article.

    A mon avis, il y a surtout différents types de collabos.

  7. https://vk.com/wall628213544_7561
    L’histoire colportée est fausse .
    Je ne suis pas républicaine mais française. La république a été créée par la FM et les juifs sionistes.
    ———————————————
    Réponse du modo JPSM :
    Je laisse ce commentaire antisémite, on ne peut dire que je le valide, pour montrer la bêtise qu’il recèle !
    D’abord le lien vers VK, qui est l’auteur de la publication quand on cherche, logique : une anti-Zemmour !
    Quant aux juifs sionistes de la république, à sa création en 1792, les juifs n’avaient pas encore droit de cité…
    Et puis dans les républiques, on y met de tout, voir des républiques islamiques (par exemple celles du Pakistan, d’Iran, on ne peut dire que ce soit des exemples de démocratie, de tolérance) !

    C’est fou le nombre d’antisémites qui viennent s’épancher ici de façon minable !

  8. Ah, Argo, j’espère que vous avez retrouvé le moral, si j’en crois cet article ô combien vrai. Je désespère de voir les gens craquer et se faire cette injection diabolique parce qu’ils ne peuvent plus supporter la pression. J’ai entendu l’histoire d’un couple qui, grâce à un soignant rebelle, avait pu obtenir des pass sanitaires en allant se faire faussement injecter. Ils ont finalement fini par le faire vraiment. Je ne comprends pas pourquoi. Qui pourrait prouver que leurs pass étaient faux à moins de demander une sérologie ?Pourquoi ont-ils craquer puisqu’ils n’avaient, pour moi, rien à craindre ? Je ne comprends pas et je suis atterrée.

  9. Très juste comme article

    Nous sommes face à la noirceur de la nature humaine où la délation est assujetti à une récompense de faire du mal , de capter une récompense honorifique , financière , un avantage , sauver sa peau.

    C’est de cela que se nourrisse les dictatures et la France pays de la révolution et des droits de l’homme est dans le chemin de la dictature

    Les pleutres d’un petit virus vont anéantir 200 ans de liberté par la peur instillé par ce gouvernement illégitime

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