JEAN-PIERRE CHABROL, LE CHANTRE DES CÉVENNES.
J’aimerais vous faire partager la passion que j’éprouve pour cette région, les Cévennes. D’ailleurs, l’écrivain dont je vais vous entretenir la nommait la Cévenne, lui redonnant ainsi l’unité géographique qu’elle avait perdue.
Jean-Pierre Chabrol est né le 11 juin 1925 à Chamborigaud, une petite commune du Gard, au premier étage de la mairie qui était l’appartement des instituteurs, profession de ses parents. Il fut influencé par son grand-père Élie, «chevrier biblique» selon ses termes.
Il fit ses études primaires et secondaires à Alès où ses parents exerçaient, à l’école du Quai Neuf, puis au lycée Jean-Baptiste Dumas. Il s’intéresse très tôt à la poésie, au dessin. Il prend des cours avec le peintre génolhacois André Chaptal et participe même au salon de l’Art cévenol à Alès où il expose plusieurs de ses œuvres.
Après un passage rapide en khâgne à Paris, il entre dans la résistance en 1944 dans un maquis FTP. Son incorporation dans la brigade du Languedoc le conduira jusqu’à Berlin. Il est démobilisé à Paris en 1945. Dès ce moment, il échafaude les grands thèmes de son œuvre future, les Cévennes, les camisards, le maquis et les gens du peuple. Avec sa première épouse et ses trois enfants, il demeure un temps à Courcelles-sur-Seine, Seine-et-Marne. À cette époque, il tire le diable par la queue. Brassens l’aide à y acquérir une petite maison de campagne et un grand terrain. Il quitte Palaiseau pour s’y installer. Ses moyens financiers sont limités, mais le jardin, un poulailler et un élevage de chèvres pourvoient à leurs besoins. Il reçoit ses amis à Courcelles, Mouloudji, Montand, René Fallet, Gilles Vigneault, Michel Legrand, Costa- Gavras, Marcel Marceau, le célèbre mime, que j’ai eu l’honneur de rencontrer lorsque je travaillais à Berchères-sur-Vesgre (Eure-et-Loir), où il possédait une propriété. Jean-Pierre Chabrol avait comme voisin Pierre Mac Orlan avec qui il sympathisa. Il écrivit pas moins de quinze romans à Courcelles. En 1967, il repartit pour les Cévennes dans la maison familiale au Pont-de-Rastel, non loin de Génolhac.
C’est au journal l’Humanité, où il travaille comme dessinateur, que tout a commencé. Il y deviendra journaliste, puis chef de la rédaction. Il y rencontre Louis Aragon qui l’encourage à écrire son premier roman. Ce sera La Dernière Cartouche, puis Le Bout Galeux. Il est aussi proche de Ferrat, Brel, Catherine Sauvage… Il cesse sa collaboration avec l’Huma après l’insurrection de Budapest. Il publie Les Fous de Dieu, adapté pour la télévision, puis la trilogie des Rebelles. En 1970, il collabore avec le Théâtre de la Jacquerie. En 1983, à la mort de sa deuxième épouse, désemparé par cette disparition, il remonte à Paris, devient conteur et monte sur scène.
Il rencontre Élisabeth en 1993, qu’il épouse en 2000. C’est le retour à l’écriture avec le Bonheur du Manchot et La Banquise. Il meurt le premier décembre 2001 à Ponteils-et-Brésis.
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Voilà pour sa biographie, sommaire, mais derrière cette biographie, il y a l’homme, tonitruant, gargantuesque, généreux. Autant je compare Jean carrière à un moine-écrivain, autant Chabrol me fait penser à un personnage rabelaisien, aimant la bonne chère. Rabelais ne l’aurait pas désavoué. Un géant.
En vacances dans les Cévennes, après Jean Carrière et Stevenson, j’ai voulu me rendre sur les traces de Chabrol. J’ai commencé par Chamborigaud, la mairie où notre illustre écrivain est venu au monde. J’ai été profondément ému en pensant que c’était là que tout avait commencé. Je me suis ensuite rendu à Alès pour visiter les endroits où le petit Chabrol avait été scolarisé. La même émotion. J’ai parcouru ensuite les lieux où étaient censés s’être déroulés la plupart de ses romans. Mon coupé 204 Peugeot, a accusé pas mal de kilomètres au compteur. Nous avons fini, mon épouse et moi, notre périple dans un restaurant gastronomique. Je me souviens avec émotion des charcuteries cévenoles, un médaillon de porc aux morilles, et d’une délicieuse tarte aux myrtilles. Le tout arrosé avec un rosé du Gard bien frais.
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Pour finir, en ce qui concerne l’œuvre de Chabrol, je vous recommande Le Crève-Cévennes, Les Rebelles, bien sûr, Le Canon Fraternité, Le Lion est mort ce soir.Et bien d’autres ouvrages et nouvelles qu’ils serait trop long d’énumérer ici. Vladimir et les Jacques est un livre terrible, qui relate son expérience théâtrale avec la troupe des Jacques. On ne ressort pas intact de cet ouvrage, où la misère sociale et humaine sont décrites avec beaucoup de réalisme et de cruauté.
Avec sa mort, un géant s’en est allé, un homme authentique nous a été ôté.
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J y habite depuis plus de 30ANS,pas loin de Chamborigaud 10KMS;un vieux MAS avec de la terre en montagnette,et c est vrais que c est LA CEVENNEpas les cevennes c est un truc de parigo et sa me fait souffrir de le dire a chaques fois! Bien sur mon livre de chevet c est le creve cevenne de CHABROL.Vie ici tres dur,quand ont est un pauvre comme moi,ma richesse c est mes montagnettes et une vie en autonomie avec mes chats!
Mes enfants nees au MAS (oui oui a la maison)avec une sainte femme(ma femme) je suis fiere de m etre assimilè a cette region car je viens du nord centre!
Hier j ai remonter un mur de pierre seche,c est le 31EME,les faissas,ou bancelles,ou espaliers,j ai terminer mon bois,et je regarde RIPOSTE LAIQUE et RESISTANCE REPUBLICAINE.je pense a patrick jardin,a bigeard,(j ai ete paras)et a zemmour j ai le livre,ETRE ET DURER,merci a tous foutez moi la paix avec mes fautes j ai quitte l ecole a 16ANS!
Quand on parle avec son coeur, qu’importe les fautes! Vous êtes une belle personne!
J’aime beaucoup Jean-Pierre Chabrol et cette région, merci !
Passion (s) partagées a 100%
avec un gout fort pour mon departement français préféré: la Lozère
et au passage un hommage ému pour le Chambon sur Lignon
Et mon bonheur le Gardon qui passe par Moissac vallée française