Après un hommage aux victimes des terroristes, on a bien mérité de visionner des musiques qui vont nous remonter le moral, et quoi de mieux que de s’envoler pour l’Amérique du Sud !
On va commencer tout de suite par La Danzon numéro 2 d’Arturo Marquez, compositeur mexicain né en 1950.
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On ne quitte pas l’orchestre de Francfort avec cette musique de Gimenez prénommé Geronimo (ça ne s’invente pas !), né en 1854 et mort en 1923. On fait juste un petit crochet par l’Espagne car le compositeur est né à Séville et mort à Madrid (je n’ai pas trouvé d’illustration). Voici l’intermède de « La boda de Luis Alonso », dirigée le 24 août 2017 par le chef espagnol Pablo Heras Casado :
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Retour à présent en Amérique du Sud et précisément au Brésil :
Voici ce Tico Tico interprété par l’orchestre de Galice dirigé par le chef vénézuélien Christian Vasquez, né en 1984, appréciez l’enthousiasme du public « du monde d’avant » :
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Retour au Mexique avec le compositeur suivant :
Nous restons au Mexique avec José Pablo Moncayo, décédé prématurément dans sa quarante-sixième année. Son œuvre la plus célèbre est Huapango, créée en 1941 :
« La première interprétation eut lieu en août 1941 au Palacio de Bellas Artes de Mexico. Il s’agit de l’œuvre la plus célèbre du compositeur, puisqu’elle représente l’identité mexicaine avec noblesse, par ses influences puisées dans la musique traditionnelle. Cette œuvre est associée au mouvement nationaliste mexicain mené à travers des productions culturelles et audiovisuelles. Elle représente si bien la culture du pays qu’elle est souvent qualifiée de second hymne mexicain.
Huapango est composée selon la réinterprétation des rythmes traditionnels du huapango et de morceaux typiques de la région huatesca, autour du golfe du Mexique. Moncayo l’aurait fondée sur El Siquiri, El Balaju et El Gavilancillo. A l’écoute de ces trois morceaux, on comprend que Moncayo ne fait pas que transcrire, arranger ou opérer un mélange. Son élaboration est harmonieuse et complexe, il transforme par exemple les jouxtes musicales comiques des chanteurs de huapango en un brillant duel entre trompette et trombone. »
Et voici les percussions utilisées dans ce morceau magnifique :
C’est ce diable de Gustavo Dudamel qui va nous jouer cette musique, il dirige l’Orchestre Simon Bolivar du Venezuela :
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Avant de poursuivre avec le compositeur argentin Alberto Ginastera, un petit mot sur Gustavo Dudamel : ce chef vénézuélien est né en 1981, il a longtemps été à la tête de l’Orchestre Simon Bolivar. Cette formation musicale est le résultat d’un programme mis en place en 1975 appelé « El Sistema », initié par le pianiste José Antonio Abreu, né en 1939 et mort en 2018. Le but étant de former le plus d’enfants à la musique, en leur confiant des instruments dès leur plus jeune âge, les soustrayant ainsi à leur vie misérable dans les bidonvilles de Caracas, entre autres. Aux quatre coins du pays se sont constitués des orchestres de différents niveaux, le must étant l’orchestre que nous venons de voir lors d’un concert à Bonn. Tous les enfants n’intègrent pas cette formation, mais cela leur a permis d’acquérir le sens du travail, ce que l’on ne trouve plus chez nos élèves blasés de tout. Si vous deviez posséder ne serait-ce qu’un seul DVD de Dudamel, je vous conseille celui qui retrace la mise en place du concert de Bonn. Ce disque s’appelle « The promise of music ». On y voit les répétitions de la symphonie Héroïque de Beethoven, qui sera jouée dans sa ville natale. On suit l’orchestre jusqu’à son arrivée dans l’ancienne capitale de la RFA. On suit également le parcours d’une jeune flûtiste, très impatiente de jouer Beethoven. Malheureusement, dès son arrivée en Allemagne, elle tombe malade et doit être opérée en urgence. Le DVD dont je viens de parler devrait être remboursé par la Sécurité Sociale ! Pour information, Gustavo Dudamel n’a plus le droit de diriger « son » orchestre, décision du très démocrate Maduro qui n’a pas apprécié les critiques du jeune chef à son égard. Cela n’affecte pas Dudamel qui dirige les plus grands orchestres partout dans le monde et qui a été nomme directeur musical de l’Opéra de Paris cette année, évidemment les médias mainstream, euh… grand public, n’en n’ont pas parlé. Quant à l’orchestre Simon Bolivar, je ne sais pas ce qu’il est devenu !
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On descend un peu plus dans le continent américain avec le compositeur argentin Alberto Ginastera :
Danse finale (Malambo) du ballet Estancia. Nous retrouvons l’orchestre Simon Bolivar au Festspielhaus de Salzbourg. C’est vous dire à quel niveau d’excellence est arrivé dans cet orchestre, car les Autrichiens sont plutôt exigeants ! Là aussi, je vous conseille le DVD du concert avec un programme des plus alléchants :
Beethoven : Triple concerto, solistes : Martha Argerich piano, les frères Capuçon au violon et violoncelle ;
Moussorgski/Ravel : Tableaux d’une exposition, orchestre gigantesque (14 contrebasses !)
Johann Strauss père : Marche de Radetzki
Ginastera : Malambo
Il faut ajouter un bonus particulièrement intéressant, Dudamel analysant le troisième mouvement de la symphonie Titan (avec le thème de Frère Jacques) de Gustav Mahler devant un public conquis !
Maintenant appréciez cette ambiance électrisante avec un public réputé difficile :
Je vais passer rapidement sur les trois derniers morceaux, dans l’ordre Alma Llanera , chant traditionnel vénézuelien interprété par à la Philharmonie de Paris avec des membres de l’orchestre de Paris et de l’orchestre Simon Bolivar, Conga del Fuego (on retrouve Arturo Marquez) et enfin Mambo, extrait de West Side Story de Leonard Bernstein, les deux derniers morceaux étant interprétés lors d’un concert mémorable de fin d’année à Caracas :
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Et voilà, c’est fini ! Le but de cet article était bien de partager des moments de pur bonheur avec vous en ces temps difficiles. Mais restez prudents, n’oubliez surtout pas de vous regarder régulièrement dans un miroir, car la musique est susceptible de vous transformer en singe ou en porc ! A titre personnel, je n’ai toujours pas la queue en tire-bouchon, je suis rassuré !
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Heu… Puisque vous parlez surtout de musiques classiques et apparentées, Heitor Villa-Lobos et le baroque « créole » sud-américain, jamais ?
Oui c’est prévu très prochainement, comment passer à côté de ce grand monsieur ? Pas de souci ça vient avec la Bacchianas Brasileiras numéro 5, en entier car trop souvent on zappe la deuxième partie, ce qui est une hérésie.
Merci de votre commentaire.
Digression portugaise
Lucas Santtana
Cira, Regina e Nana
https://www.youtube.com/watch?v=S–11avFoV4
Remixé par le génie autrichien du downtempo Tosca
https://www.youtube.com/watch?v=Ww_uoGFvVBc
VIVE L’AMITIÉ FRANCO-LATINOS !