Opération Léopard, la Légion saute sur Kolwezi (1978)

Cette opération fut aussi nommée “Opération Bonite”.

En 1978 la Légion sautait sur Kolwezi, pour sauver du massacre 2500 ressortissants européens, pris en otages par les rebelles du Katanga, les Tigres.

Cette opération audacieuse eut un retentissement mondial, ajoutant un nouveau haut fait d’armes au glorieux passé de ce corps délite inégalé.

614 paras du 2e Régiment étranger parachutiste (REP), aux ordres du Colonel Erulin, sautèrent sur la ville en deux vagues successives.

5 légionnaires y laissèrent la vie. Mais 2200 Européens furent sauvés, 300 d’entre eux ayant été massacrés et suppliciés avant l’arrivée des secours.

Le contexte :

Kolwezi est une ville minière, à l’extrême sud du Zaïre, ex-Congo belge, devenu depuis la République démocratique du Congo (RDC).

————————–Il y a 37 ans, Kolwezi

Ce pays étant un véritable coffre-fort géologique, tant il recèle de minerais rares, suscite la convoitise de tous.

L’Afrique vit encore de nombreuses convulsions post-indépendance. C’est la grande époque des mercenaires, les “chiens de guerre”, les “war-dogs” au service de tel ou tel chef rebelle convoitant le pouvoir.

Nous sommes en pleine guerre froide. Les Soviétiques et leurs supplétifs cubains, essaient partout de déstabiliser l’Afrique et de renverser les chefs d’Etat pro-occidentaux. Tel Mobutu, le président zaïrois soutenu par la France, la Belgique et les Etats-Unis.

Les faits :

Les rebelles venus du Katanga, encadrés par des conseillers cubains et est-allemands, et entrainés en Angola, s’emparent de la ville minière de Kolwezi.

Les 2500 Européens et leurs familles qui y vivent, employés de la société minière qui exploite cuivre et cobalt, sont pris au piège.

Et les massacres de Blancs commencent, avec la sauvagerie que l’on imagine…la terreur règne sur la ville.

A Kinshasa, la capitale, on est désemparé. Une compagnie de paras zaïrois est larguée sur la ville. Elle est décimée. Mobutu en appelle à la France et à la Belgique.

En Belgique, on tergiverse alors que chaque minute compte. Les nouvelles sont alarmantes.

Finalement, c’est Giscard d’Estaing qui décide d’intervenir et demande de préparer l’intervention sur Kolwezi. Le 2e REP, abonné aux coups durs et basé à Calvi, est mis en alerte.

De son côté, l’inénarrable Mitterrand exige un vote parlementaire alors que les massacres continuent ! Il reconnaitra plus tard que l’urgence du sauvetage était la priorité.

Acheminé dans la nuit du 17 au 18 mai, le régiment rejoint la base de Solenzara, d’où il décolle à bord de long courriers civils réquisitionnés et d’un DC8 militaire. Car si la France dispose d’excellentes troupes de combat, la logistique ne suit pas. Rien de bien nouveau.

L’armée de l’air ne dispose d’aucun gros porteur et le Transall, excellent avion tactique, est incapable d’assurer un transport de masse à longue distance.

Encore aujourd’hui, au Sahel, il a fallu faire appel aux Antonov ukrainiens pour pallier le manque d’A400m, livrés au compte-gouttes.

Le 2e REP débarque à Kinshasa.

Aussitôt, le colonel Erulin et les officiers de la mission militaire au Zaïre, préparent l’audacieux largage sur la ville de Kolwezi, un saut au coeur du brasier. Car face aux massacres, il y a urgence.

Les officiers ne savent rien de la situation sur place. Ils manquent de cartes fiables. La précision du largage sera vitale pour éviter que les paras ne soient  tués avant de toucher le sol.

Une fois en bas, pas de véhicules, pas d’armement lourd, pas de réserves de munitions, autant dire que le pari est éminemment risqué.

Kolwezi se situe à 1300 km de Kinshasa. Si ça tourne mal, pas question d’évacuer les blessés ou de récupérer les légionnaires.

Autre problème : faute d’avions suffisants, les légionnaires n’ont pu emporter leur parachute. Ils sauteront avec des parachutes zaïrois, donc américains.

Mais ceux-ci ne sont pas adaptés aux équipements français. Il faudra donc bricoler au mieux les gaines chargées de munitions et de piles radio pour les accrocher aux parachutes américains. Des fils de fer feront l’affaire.

Tout semble compliqué, on pense que les pertes seront sévères tant les paras sont vulnérables durant leur descente.

Et pourtant, le moral est au plus haut. Tous sont certains de réussir.

Autre déconvenue, sur les 7 appareils prévus pour le largage, 2 sont en panne. Il reste 4 C130 zaïrois et 1 C160 Transall français.

Il est décidé de larguer une première vague sur Kolwezi et de transporter les autres éléments par DC10 sur l’aéroport de Kamina, le plus proche de Kolwezi, pour être largués dans une deuxième vague.

381 paras embarquent, avec le médecin-chef et l’aumônier du régiment. 

Mais, nouveau contretemps, le leader de la formation, à bord d’un C130 zaïrois, ne parvient pas à s’aligner correctement sur la zone de saut. C’est donc le Transall français qui donne le cap pour un deuxième passage.

Enfin la lumière verte s’allume et la sonnerie retentit. Go ! Mais pour ce qui est de l’effet de surprise, c’est raté.

Les légionnaires sautent à basse altitude pour rester le moins vulnérables possible.

A peine la moitié des légionnaires atterrit sur la zone de saut, un vieux terrain d’aviation désaffecté. Il faut se regrouper et faire face à un ennemi dont on ignore où il se trouve. Ce sont 1000 rebelles lourdement armés qu’il faut affronter.

Mais Dieu aime la Légion !

Les rebelles se sont regroupés au sud de la ville, sur l’aérodrome de Kolwezi, où ils pensent voir atterrir les avions.

Avant qu’ils réagissent, les paras sont posés et foncent sur leurs objectifs : le lycée où sont réfugiés des Européens, l’hôpital, la Cie minière où se trouvent des véhicules de transport.

Les légionnaires détruisent au lance-roquettes deux blindés des Tigres.

Les accrochages sont violents. Des charniers sont découverts. 700 civils, Européens et Africains, hommes, femmes et enfants, ont été massacrés.

Mais plus de 2000 survivants sont sauvés de la barbarie.

Le gros des Tigres s’est retiré vers la frontière angolaise. La ville est désormais aux mains des légionnaires.

Terrés dans leurs cachettes, encore effrayés, les otages sortent peu à peu de leur abri en entendant les appels des légionnaires :

“Armée française, Légion étrangère” ! 

Le miracle s’est accompli pour ces centaines d’otages attendant la mort, terrorisés par les hurlements des victimes suppliciées par les barbares.

Un sauvetage inespéré pour ceux qui étaient persuadés qu’ils allaient mourir en subissant d’épouvantables atrocités. C’est la résurrection à la vue des bérets verts.

La deuxième vague arrive ensuite, le 2e REP est maintenant au complet.

Les combats se poursuivent à la périphérie.

Les jours suivants sont consacrés à la sécurisation de la région et à l’évacuation des Européens, avec les paras belges arrivés sur place, ainsi que des paras marocains.

Le succès est total, planétaire.

250 rebelles tués, les armes saisies, la rébellion en déroute et plus de 2000 civils sauvés.

Au retour du 2e REP, Valéry Giscard d’Estaing passera le régiment en revue. Dans les rangs, les places des 5 légionnaires tués sont laissées vacantes.

Cette opération a montré ce qu’une troupe bien entrainée, disciplinée et parfaitement soudée, est capable d’accomplir.

Elle eut un succès retentissant à travers le monde et apporta un certain prestige à la France, qui a su assumer les risques d’une telle opération, particulièrement audacieuse.

Ajoutons que les ardeurs de l’URSS en Afrique, furent calmées pour longtemps.

Les ambassades de France, aux quatre coins de la planète, reçurent d’innombrables appels demandant la marche à suivre pour devenir légionnaire.

L’engouement pour le képi blanc ne faiblit pas !

Kolwezi restera une belle page de gloire écrite par des hommes exceptionnels, s’adaptant aux pires imprévus pour accomplir leur devoir.

Cette opération de sauvetage donna lieu à plusieurs  ouvrages et à un film.

Ce résumé est extrait, entre autres, d’un excellent article d’Adrien Jaulmes, dans le Figmag.

Jacques Guillemain

https://ripostelaique.com/operation-leopard-la-legion-saute-sur-kolwezi-1978.html

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13 Commentaires

  1. Jean_Pax MEFRET a écrit une superbe chanson rendant hommage aux Légionnaires-Parachutistes du REP .

  2. On ne sait d’où est partie la fuite, mais Radio Monte-Carlo avait prévenu les preneurs d’otage katangais, en émettant un message toutes les dix minutes, pour informer de l’opération imminente.
    Sans doute la raison qui a permis le massacre de 300 otages avant l’arrivée des légionnaires.
    Je me demande si cet informateur a été sanctionné.

    • ah ! mais oui ! ça ne pouvait être qu’un coco qui soutenait les manœuvres des soviets

  3. Hommage au Colonel Erulin qui a survécu à Kolwesi et qui a trouvé la mort dans une chute en forêt de Fontainebleau, si mes souvenirs sont exacts.
    A l’époque, j’étais complotiste, depuis longtemps et les fantômes ne cessent de me hanter depuis.
    Quelle ville française pourra être jumelée à Kolwesi, si nous survivons ?
    Les talibans et autres ne sont pas à nos portes, ils sont à l’intérieur et nous n’avons plus de porte !

    Quel gâchis !!!!

    Courage et bonne journée à tous les Résistants,
    Gérard

    • Le Colonel Philippe ERULIN, après l’opération BONITE , avait été victime d’une campagne de calomnie menée par le PCF et l’humanité (et ça je ne pardonne pas).

  4. Chapeau bas, devant l’action efficace et courageuse de ces combattants d’élite.

    En revanche, il est à déplorer que cette barbarie moyenâgeuse endémique de l’Afrique se propage et s’installe aujourd’hui sur nos territoires sans que nos pouvoirs publics ne fassent rien pour l’éradiquer.

    Cela fait des années que je prétends qu’il ne pourra y avoir de paix dans le monde qu’après que les chiens enragés auront été éliminés.

    • Le FLN en faisait autant et avant d’éventrer la femme ils la violaient devant mari et enfants.

    • C’est ce qui s’est passé au Bataclan mais chut. Un jour la vérité sur les bataclan sera connue (le mensonge prend l’ascenseur, la vérité prend l’escalier).

  5. C’est ce qu’il faut faire avec toutes ces racailles, Talibans, Daesh, et compagnie, tous ces emmerdeurs, tous les détruire jusqu’au dernier et laisser pourrir leurs carcasses au soleil! On aura enfin la paix!

    • C’est vrai que quelquefois une solution radicale est nécessaire. Par exemple, jadis, lorsqu’une personne était atteinte par la rage et pouvait contaminer d’autres personnes, il fallait que des gens du village se dévouent pour la tuer, par exemple en l’étouffant entre deux matelas (méthode courante à l’époque). Mais souvent personne n’avait le courage de faire ça, le malade était isolé en l’enfermant dans un local où il souffrait le martyre jusqu’à la mort. Aujourd’hui, certains esprits contaminés par une idéologie criminelle (il n’y a pas que l’islam intégriste) sont capables de passer à l’acte en commettant des crimes abominables (par exemple, lorsqu’un commando de Boko Aram va tuer les habitants d’un village isolé chrétien, les agresseurs ne se contentent pas de tuer les gens, ils les torturent avec cruauté). Si l’on ne connaît pas de méthode permettant de soigner ces esprits endoctrinés et de calmer leurs ardeurs criminelles, le principe de précaution conduit à les éliminer, la vie des innocents est prioritaire.

      • Je ne parle que des terroristes ! Les autres ont ma sympathie et ma compassion de subir Talibans et compagnie! Des femmes tuées, des hommes assassinés parce qu’ils n’obtemperent pas, voilà ce qui me révolte ! Daesh, Talibans et autres à neutraliser, sinon ils continueront à vitam aerternam! Je ne suis pas raciste. D’ailleurs les terroristes blancs me dégoûtent tout autant! Tout les hommes de bonne volonté sont mes frères ! Que je sache le terrorisme n’est pas une race!

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