« Je ne sais pas si nous nous reverrons » : l’inquiétant message de l’ex-président polonais Lech Walesa

Lech Walesa, figure de la Résistance Polonaise à l’URSS, dans son bureau de Gdansk, le 3 février.

L’ancien président polonais et prix Nobel de la paix a publié sur les réseaux sociaux ce qui ressemble à une vidéo d’adieu.

Il est actuellement hospitalisé et ses jours pourraient être comptés.

Lech Walesa, président de la Pologne de 1990 à 1995, se filme chez lui, pendant une dizaine de minutes, et diffuse la vidéo sans filtre sur Facebook, pour s’adresser à ses 248 000 abonnés. Son ton est clair, l’homme âgé de 77 ans apparaît lucide et calme. Un ton apaisé qui tranche avec le fond de ce plaidoyer publié dimanche en fin d’après-midi, qui a tout d’une triste lettre d’adieu.

« Je vais rentrer à l’hôpital. Ce qui vient ensuite, seul le temps nous le dira », lance l’ancien leader de Solidarnosc, qui avait fait plier le régime communiste dans les années 80. Je ne sais pas quand nous nous reverrons, ou si nous nous reverrons tout court. A la prochaine, si le destin me permet de rester sur cette terre un peu plus longtemps.»

«Il est costaud»

Selon Marek Kaczmar, son secrétaire joint par l’AFP, le prix Nobel de la paix 1983 est actuellement hospitalisé pour remplacer la pile de son pacemaker. Mais si Walesa s’est montré aussi alarmiste, c’est «qu’il y a des complications» : «Une partie du fil qui se trouve dans son cœur est probablement cassée.»

Ses problèmes cardiaques ne sont pas nouveaux. Il a été hospitalisé à plusieurs reprises au cours des quinze dernières années et a notamment subi l’implantation d’un stimulateur cardiaque aux Etats-Unis en 2008.

Alors que les derniers jours de son «patron» sont peut-être comptés, Marek Kaczmar s’est pourtant voulu rassurant : «Il est costaud et a survécu à de nombreux combats. Nous sommes optimistes… Espérons qu’il sortira plus fort de celui-ci.»

Sans lui, sans le soulèvement des ouvriers des chantiers navals de Gdansk, sans leur entente étroite et inédite avec les intellectuels dissidents de Varsovie et de Cracovie, le mur de Berlin ne serait sûrement pas tombé et avec lui le bloc soviétique.

Travaillant comme électricien de chantier naval dans la ville portuaire balte de Gdansk, Lech Walesa avait stupéfié le bloc communiste et le monde entier en prenant la tête d’un mouvement de grève de 17.000 ouvriers de chantiers navals en 1980. Le régime communiste avait été contraint de reconnaître, à contrecœur, Solidarité comme le premier et le seul syndicat indépendant du bloc soviétique, comptant des millions d’adhérents dans toute la Pologne. Walesa avait reçu le prix Nobel de la paix en 1983 avant de devenir le premier président polonais démocratiquement élu de l’après-guerre, en 1990.

Lech Walesa, le 4 janvier 2016. 

Lech Walesa, le 8 août 1980, s’adresse aux grévistes des chantiers navals de Gdansk.

Lech Wałęsa naît à Popowo, dans le Reichsgau Danzig Westpreußen2, alors occupé par l’Allemagne nazie. Son père, Bolesław Wałęsa (1908-1945), est un menuisier qui a été arrêté par les nazis et interné dans un camp de travail forcé à Młyniec (avant-poste du camp de concentration du Stutthof) avant la naissance de Lech Wałęsa ; rentré chez lui après la guerre, il meurt deux mois plus tard d’épuisement et de maladie3. La mère de Lech Wałęsa est Feliksa Wałęsa (née Kamieńska ; 1916-1975), à qui il est attribué le mérite d’avoir façonné les convictions et la ténacité de son fils4. (Wikipedia).

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/pologne-message-peu-rassurant-de-lech-walesa-sur-sa-sante-avant-une-hospitalisation-20210314

 450 total views,  1 views today

image_pdf

15 Comments

  1. Un syndicaliste, un homme d’Etat d’un pays La Polska (La Plaine) Le Pays d’Europe qui a, sans doute, le plus souffert de l’Europe au cours de son histoire. Merci Monsieur !

  2. Son pull bleu gris marqué KONSTYTUCJA est à interpréter comme konsTYtucJA où le TY blanc signifie TOI et le JA rouge, MOI. Blanc et rouge, c’est le drapeau polonais, le « monégasque inversé ». Ce pull est un pied de nez au gouvernement actuel PiS qui mérite véritablement un coup de pied aux fesses dixit Walesa lui-même. En néerlandais on dit BUITEN, en allemand RAUS et en polonais c’est un tantinet plus vulgaire. Vous avez Macron, nous avons Kaczynski et des deux peuples je ne sais lequel est le plus malchanceux…

    • Les Polonais sortent du joug soviétique pour retomber dans celui de l’UE! Il y a de quoi être révolté!

      • Ce n’est pas l’avis de 78% des Polonais… Nulle part ailleurs en Europe Bruxelles n’est si populaire et la défiance envers Poutine si grande. Il faut vivre du côté de la Vistule pour désidéaliser le Grand Vlad. C’est l’une des raisons pour lesquelles je suis assez surpris de la russolâtrie manifestée par certains identitaires français. Ne perdez pas votre âme svp, votre ADN est au bar-tabac du coin et non au Kremlin.

        • Je ne suis pas soviétique! Même anticommuniste! Et même antisocialo! Je n’aime pas la gauche sous la forme passée et actuelle! Je dis que c’est idiot de tomber sous un autre joug, l’UE. Maintenant si les Polonais sont contents peu me chaut! Quant aux bars-tabacs, ils sont fermagas!

          • C’est le joug de l’UE ou celui de Moscou qui aurait vite fait de Višegrad son satellite de luxe et sans coup férir ni soldatesque ostentatoire ! Il me semble que le choix est vite fait, surtout de la part des utilisateurs d’autoroutes polonaises bâties grâce aux méga contributeurs que sont France et Allemagne. Sans Bruxelles, nos chantiers publics se réduiraient à peau de chagrin. Même son de cloche chez Viktor Orban : on est souverainiste MAIS on est pro-européen sous peine de voir son mandat politique réduit à peau de chagrin.  

          • Chantiers publics faits avec de la fausse monnaie ou planche à billets! Bon, si les européens sont contents en vivant à crédit tant mieux! Le jour ou la BCE se cassera la figure… Je n’aime pas plus Moscou, et son tsar nouvelle version. Quant aux ex -pays de l’Est, ils ont récupéré une partie de notre industrie, donc ils peuvent être satisfaits. Quant à Walesa, ça a été un piètre président, voire son score la deuxième fois. On peut être un bon syndicaliste et… Ce qui ne m’empêche pas de compatir, en tant qu’être humain. Orban se distingue surtout pour sa politique anti-migrants. De toute façon, on ne peut plus quitter l’ Europe, nous ne possédons plus notre souveraineté monétaire, nous sommes liés à l’Europe jusqu’à la disparition de l’espèce humaine. Je ne suis fasciné par aucun homme politique ni idolâtre de qui que ce soit. Les hommes politiques font partie de notre vie comme un cor au pied ou la grippe saisonnière. Le plus désespérant, c’est qu’en en changeant tous les cinq ans, on ne sort pas de l’ornière!

  3. Lech Walesa un simple ouvrier, et Jean Paul II , le pape ,ont changé la destiné de la Pologne ! Mon père mort en 1984, portait le même prénom que celui de Lech Walesa , Boleslaw , et il a pu se réjouir de voir sa chère Pologne se relever de 43 ans de totalitarisme qui lui ont interdit de revoir sa proche famille comme celle ci en a été autant empêchée sinon d’être soupçonnée de collusion avec les forces du capitalisme , et menacée de mort sociale !
    Chassez le nature et il revient au galop, aujourd’hui le mondialisme totalitaire utilise les mêmes ficelles et les mêmes diabolisations que les républiques socialistes de l’Est pour interdire toute dissidence!
    Quel sera notre Lech Walesa??

  4. Que Dieu lui vienne en aide. Saint Jean-Paul II intercédez pour lui auprès de Dieu, vous qui l’avez bien connu.
    Une grande figure mondiale de la résistance au totalitarisme qui a toujours porté haut ses idéaux de liberté et de foi.

  5. Pauvre Homme souhaitons lui un Prompt rétablissement … il ne peut pas partir ainsi . Courage , mais il n’en manques pas …

  6. À l’époque de la naissance de Solidarnosc je me souviens des étudiants français et polonais, en tout cas ceux qui représentaient la jeunesse polonaise pour ces derniers distribuer des tracts et vendaient des emblèmes du parti de Lech Walesa sur le Boul’Mich, à Paris, dans les dernières années 75, où j’aimais me promener. L’un de vous aurait-il ce souvenir ?
    De ce que je constate est la déconstruction et le délitement inexorables de nos valeurs morales et de nos traditions judéo-chrétiennes après mai 68, tandis que le soulèvement contre le totalitarisme communiste de Solidarnosc a, bien au contraire, renforcé l’unité de la Pologne et ses propres valeurs identitaires et chrétiennes, n’en déplaise.
    Se rebeller contre une répression injuste et une répression supposée donnerait-il des résultats différents sur des comportements des peuples envers leurs pays réciproques ? Je serais assez encline à le penser.

  7. C’est bien la preuve que lorsqu’il y a une volonté et une solidarité tout est possible !
    évidemment il faut tenir au loin tous les diviseurs les bêtes et les payés pour ça , nous avons une leçon a prendre de cet homme .

Comments are closed.