La patrie trahie par la République ? Par Jean Raspail

Merci à Machinchose d’avoir exhumé ce vieil article de Jean Raspail, datant de 2004… Relaxé à l’époque par la 17ème Chambre, je ne suis pas sûre qu’il le serait à présent !

Christine Tasin

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Le 17 juin 2004, dans une tribune intitulée La patrie trahie par la République publiée au sein de la série du Figaro « Qu’est-ce qu’être français aujourd’hui ? », l’écrivain Jean Raspail critiquait la politique d’immigration menée par les autorités républicaines. Il est alors, avec le journal, attaqué en justice par la LICRA pour « provocation à la haine raciale », avant d’être relaxé par une décision de la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris en date du 28 octobre.

J’ai tourné autour de ce thème comme un maître-chien mis en présence d’un colis piégé. Difficile de l’aborder de front sans qu’il vous explose à la figure. Il y a péril de mort civile. C’est pourtant l’interrogation capitale. J’ai hésité. D’autant plus qu’en 1973, en publiant Le Camp des saints, j’ai déjà à peu près tout dit là-dessus. Je n’ai pas grand-chose à ajouter, sinon que je crois que les carottes sont cuites.

Car je suis persuadé que notre destin de Français est scellé, parce qu’« ils sont chez eux chez moi » (Mitterrand), au sein d’une « Europe dont les racines sont autant musulmanes que chrétiennes » (Chirac), parce que la situation est irréversible jusqu’au basculement définitif des années 2050 qui verra les « Français de souche » se compter seulement la moitié la plus âgée de la population du pays, le reste étant composé d’Africains, Maghrébins ou Noirs et d’Asiatiques de toutes provenances issus du réservoir inépuisable du tiers monde, avec forte dominante de l’islam, djihadistes et fondamentalistes compris, cette danse-là ne faisant que commencer.

Jean Raspail
Jean Raspail

La France n’est pas seule concernée. Toute l’Europe marche à la mort. Les avertissements ne manquent pas rapport de l’ONU (qui s’en réjouit), travaux incontournables de Jean-Claude Chesnais et Jacques Dupâquier, notamment, mais ils sont systématiquement occultés et l’Ined pousse à la désinformation. Le silence quasi sépulcral des médias, des gouvernements et des institutions communautaires sur le krach démographique de l’Europe des Quinze est l’un des phénomènes les plus sidérants de notre époque. Quand il y a une naissance dans ma famille ou chez mes amis, je ne puis regarder ce bébé de chez nous sans songer à ce qui se prépare pour lui dans l’incurie des « gouvernances » et qu’il lui faudra affronter dans son âge d’homme…

Sans compter que les « Français de souche », matraqués par le tam-tam lancinant des droits de l’homme, de « l’accueil à l’autre », du « partage » cher à nos évêques, etc., encadrés par tout un arsenal répressif de lois dites « antiracistes », conditionnés dès la petite enfance au « métissage » culturel et comportemental, aux impératifs de la « France plurielle » et à toutes les dérives de l’antique charité chrétienne, n’auront plus d’autre ressource que de baisser les frais et de se fondre sans moufter dans le nouveau moule « citoyen » du Français de 2050.

 

Ne désespérons tout de même pas. Assurément, il subsistera ce qu’on appelle en ethnologie des isolats, de puissantes minorités, peut-être une quinzaine de millions de Français et pas nécessairement tous de race blanche qui parleront encore notre langue dans son intégrité à peu près sauvée et s’obstineront à rester imprégnés de notre culture et de notre histoire telles qu’elles nous ont été transmises de génération en génération. Cela ne leur sera pas facile.

 

Face aux différentes « communautés » qu’on voit se former dès aujourd’hui sur les ruines de l’intégration (ou plutôt sur son inversion progressive : c’est nous qu’on intègre à « l’autre », à présent, et plus le contraire) et qui en 2050 seront définitivement et sans doute institutionnellement installées, il s’agira en quelque sorte je cherche un terme approprié d’une communauté de la pérennité française. Celle-ci s’appuiera sur ses familles, sa natalité, son endogamie de survie, ses écoles, ses réseaux parallèles de solidarité, peut-être même ses zones géographiques, ses portions de territoire, ses quartiers, voire ses places de sûreté et, pourquoi pas, sa foi chrétienne, et catholique avec un peu de chance si ce ciment-là tient encore.

Cela ne plaira pas. Le clash surviendra un moment ou l’autre. Quelque chose comme l’élimination des koulaks par des moyens légaux appropriés. Et ensuite ?

Ensuite la France ne sera plus peuplée, toutes origines confondues, que par des bernard-l’ermite qui vivront dans des coquilles abandonnées par les représentants d’une espèce à jamais disparue qui s’appelait l’espèce française et n’annonçait en rien, par on ne sait quelle métamorphose génétique, celle qui dans la seconde moitié de ce siècle se sera affublée de ce nom. Ce processus est déjà amorcé.
Il existe une seconde hypothèse que je ne saurais formuler autrement qu’en privé et qui nécessiterait auparavant que je consultasse mon avocat, c’est que les derniers isolats résistent jusqu’à s’engager dans une sorte de reconquista sans doute différente de l’espagnole mais s’inspirant des mêmes motifs. Il y aurait un roman périlleux à écrire là-dessus. Ce n’est pas moi qui m’en chargerai, j’ai déjà donné. Son auteur n’est probablement pas encore né, mais ce livre verra le jour à point nommé, j’en suis sûr…

 

Ce que je ne parviens pas à comprendre et qui me plonge dans un abîme de perplexité navrée, c’est pourquoi et comment tant de Français avertis et tant d’hommes politiques français concourent sciemment, méthodiquement, je n’ose dire cyniquement, à l’immolation d’une certaine France (évitons le qualificatif d’éternelle qui révulse les belles consciences) sur l’autel de l’humanisme utopique exacerbé. Je me pose la même question à propos de toutes ces associations omniprésentes de droits à ceci, de droits à cela, et toutes ces ligues, ces sociétés de pensée, ces officines subventionnées, ces réseaux de manipulateurs infiltrés dans tous les rouages de l’Etat (éducation, magistrature, partis politiques, syndicats, etc.), ces pétitionnaires innombrables, ces médias correctement consensuels et tous ces « intelligents » qui jour après jour et impunément inoculent leur substance anesthésiante dans l’organisme encore sain de la nation française.

 

Même si je peux, à la limite, les créditer d’une part de sincérité, il m’arrive d’avoir de la peine à admettre que ce sont mes compatriotes. Je sens poindre le mot renégat, mais il y a une autre explication : ils confondent la France avec la République. Les « valeurs républicaines » se déclinent à l’infini, on le sait jusqu’à la satiété, mais sans jamais de référence à la France. Or la France est d’abord une patrie charnelle. En revanche, la République, qui n’est qu’une forme de gouvernement, est synonyme pour eux d’idéologie, idéologie avec un grand « I », l’idéologie majeure. Il me semble, en quelque sorte, qu’ils trahissent la première pour la seconde.

Parmi le flot de références que j’accumule en épais dossiers à l’appui de ce bilan, en voici une qui sous des dehors bon enfant éclaire bien l’étendue des dégâts. Elle est extraite d’un discours de Laurent Fabius au congrès socialiste de Dijon, le 17 mai 2003 : « Quand la Marianne de nos mairies prendra le beau visage d’une jeune Française issue de l’immigration, ce jour-là la France aura franchi un pas en faisant vivre pleinement les valeurs de la République… »

Puisque nous en sommes aux citations, en voici deux, pour conclure : « Aucun nombre de bombes atomiques ne pourra endiguer le raz de marée constitué par les millions d’êtres humains qui partiront un jour de la partie méridionale et pauvre du monde, pour faire irruption dans les espaces relativement ouverts du riche hémisphère septentrional, en quête de survie. » (Président Boumediene, mars 1974.)

Et celle-là, tirée du XXe chant de l’Apocalypse : « Le temps des mille ans s’achève. Voilà que sortent les nations qui sont aux quatre coins de la terre et qui égalent en nombre le sable de la mer. Elles partiront en expédition sur la surface de la terre, elles investiront le camp des saints et la ville bien-aimée. »

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19 Comments

  1. La patrie trahie par les Français qui l’habitent

    Il faut voir avec quel empressement les gens de gauche favorisent l’immigré, l’encense et le couvre de bienfaits,
    quand , dans le même temps, ils rejettent avec mépris, avec raillerie, avec cynisme, avec dureté, avec indifférence, avec ruse et malhonnêteté, le Français qui a le malheur de s’adresser à un service social, ou PMI, ou administration, et qui pense que ces services ont été créés pour lui.
    Que nenni, les traitres sont là pour bien faire comprendre au Français qu’il n’a aucune valeur, aucun intérêt, et que la France ne fera rien pour lui. Ils sont là pour exclure le Français de ses propres administrations et services dès lors que ce sont des services qui octroient quelque chose

    Et comme cela, on voit de plus en plus de nos compatriotes à la rue, ou relégués au fond des bois, pendant que les immigrés s’invitent dans les chateaux ou dans les familles très accueillantes, ou investissent des logement sociaux tout neufs, construits tout spécialement pour eux avec l’argent du pot commun.

    Ce n’est pas la République qui crée tout ce déséquilibre, mais les gens qui s’y agitent dans un désir fou d’autodestruction.

    • il n’y a aucune solidarité, aucune fraternité, aucun sens national à attendre d’un gauchiste, totalement dédié à celui qui vient de loin

  2. je le dis et je le redis ici, je sais que beaucoup veulent une République,une vraie, mais la Raie publique c’est un concept ou on met ce qu’on veut dedans,il y en a des islamiques et nous en avons une putassière et vendue

    • Une République a pour but la « republica » le bien commun, c’est pour cela que, pour Platon c’est le meilleur des systèmes. Bien évidemment il a été dévoyé puisque communistes comme islamistes ont décrété de l’intérêt commun était le communisme ou l’islam. Ce n’est pas une raison pour cracher sur nos fondamentaux. Par ailleurs là où on en est on aurait besoin de quelques années de bonapartisme pour remettre les choses à l’endroit.

      • Républicain signifie, dès de début, être partisan de la République universelle. Et accessoirement, se remplir les poches personnelles…

      • Le socialo-communisme a fait le lit de tout ce nous connaissons aujourd’hui. Et les gouvernements de droite n’ont pas osé agir par crainte d’être stigmatisés et taxés de néofachistes. D’où l’immobilisme que l’on peut constater!

        • il n’y a aucun immobilisme, on fonce de plus en plus vite vers notre destruction

    • Quand je vois les monarchies autour de nous,je ne vois pas trop la différence entre l’islamisation de la République française et l’islamisation de la Grande Bretagne dont la reine est le chef de l’église anglicane…

      • en effet, bonne remarque. Le système politique n’est pas en cause en réalité, il semble que les véritables responsables soient les hommes et femmes de notre pays

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