L’abbaye de Bellefontaine se situe en Maine-et-Loire – © Abbaye de Bellefontaine
Rendez-vous au cœur de la nature, à l’abbaye de Bellefontaine, située en Maine-et-Loire, dans le diocèse d’Angers. L’abbaye tire son nom de la petite source qui coule à l’extérieur de l’enceinte et qui serait, à en croire certains, bonne pour les yeux. Quelle “belle fontaine” ! Sur place, à l’abbaye, les 22 moines trappistes s’efforcent de suivre la règle de saint Benoît en vivant de prière et de travail. Ils récoltent notamment beaucoup de pommes à ne plus savoir qu’en faire… Ou plutôt si : à en faire des bons jus de pomme ! Allez hop, Divine Box vous embarque pour un petit tour de l’histoire et des produits des moines. C’est parti !
Les débuts de l’abbaye de Bellefontaine
L’histoire de Bellefontaine débute dès le XIe siècle. En effet, en 1010, quelques ermites s’installent dans le vallon boisé de Bellefontaine, véritable petit coin de Paradis qui se situe entre la Bretagne et l’Aquitaine. Le cadre est idyllique pour des ermites désireux de prier, tant l’endroit est isolé et silencieux. Un siècle plus tard, des bénédictins (qui suivent donc la règle de saint Benoît) érigent une abbaye en 1120. Le pape Clément V leur rendra même une petite visite, c’est vous dire ! D’ailleurs il a laissé quelques traces à l’abbaye : une petite statue de la Vierge toujours présente dans le cœur de l’église abbatiale a été apportée par lui !
Malheureusement, au XVIe siècle, l’abbaye subit les effets du régime de la commende, une règle qui établit à la tête des abbayes un laïc extérieur à la clôture. Bellefontaine perd alors peu à peu son autonomie au profit d’un laïc gestionnaire, ce qui va d’ailleurs être le sort d’un grand nombre d’abbayes pendant cette période. Résultat : les vocations baissent, et la gestion de l’abbaye est en chute libre.
L’histoire de l’abbaye de Bellefontaine débute en 1010 lorsque quelques ermites viennent s’installer dans ce petit coin de paradis – © Abbaye de Bellefontaine
Le changement, c’est maintenant !
L’abbaye connaît par la suite de nombreux changements d’ordres. D’abord bénédictins, les moines deviendront ensuite mauristes (héritage de saint Maur, disciple de saint Benoît) en 1637, puis feuillants en 1642. Mais la vie de communautaire diminue ensuite doucement. A la Révolution en 1790, il ne reste en effet que 4 moines sur place… Pendant les Guerres de Vendée, l’abbaye est transformée en prison, mais la dévotion à Notre-Dame de Bon-Secours ne s’arrête pas, bien au contraire ! Les chouans venaient en effet implorer la Vierge de leur venir en aide. Jacques Cathelineau, un célèbre chef vendéen, est venu lui aussi s’agenouiller à Bellefontaine !
Jacques Cathelineau, un célèbre chef vendéen, est venu lui aussi s’agenouiller à Bellefontaine – © Wikipedia
Tout va bien qui finit bien
En 1816, un prêtre rachète l’abbaye et change enfin le cours de son histoire. C’est ainsi que des trappistes de l’abbaye de la Trappe viennent s’installer à Bellefontaine grâce à la « refondation » des moines de l’abbaye de La Trappe en Normandie. Bellefontaine connaît ainsi un nouveau départ, avec un nouveau changement d’ordre monastique en ses mures ! De nombreuses autres fondations suivront, grâce au dynamisme de la communauté de Bellefontaine depuis cette renaissance :
- 1817: abbaye des Gardes, à quelques kilomètres de chez eux. Encore aujourd’hui, des moniales trappistines habitent ces lieux par le silence, le travail et la prière ! Les confitures de l’abbaye des Gardes sont aujourd’hui très renommées dans le paysage monastique !
- 1881, les moines de Bellefontaine s’exportent au Canada, pour fonder Val Notre-Dame, en raison de la splendide vallée qui entoure l’abbaye. C’est la première véritable fondation, car l’abbaye des Gardes n’était qu’une « filiation ».
- 1892, rebelote pour le Canada, où l’abbaye de Bellefontaine fonde Notre-Dame des Prairies. Les moines y sont encore actuellement une vingtaine sur place !
- 1952, sans parler de « fondation », l’abbaye de Bellefontaine connaît un rattachement avec l’abbaye Saint-Joseph de Spencer bière, très connue pour ses bières trappistes ! Aujourd’hui encore, les moines y sont plus d’une cinquantaine et rayonnent dans le Massachusetts.
Sans parler de « fondation », l’abbaye de Bellefontaine connaît un rattachement avec l’abbaye Saint-Joseph de Spencer – © Abbaye de Spencer
L’abbaye de Bellefontaine aujourd’hui
Aujourd’hui, les vingt-deux moines “trappistes” (surnom des moines cisterciens de la stricte observance) de l’abbaye de Bellefontaine suivent toujours la règle de saint Benoît : prière et travail. Les journées des moines sont ainsi rythmées par les prières : 7 par jour, le premier office à 4h45 du matin. Et lorsqu’ils ne prient pas, les moines confectionnent des produits d’artisanat monastique.
En effet, côté travail, les moines récoltent les fruits de leur verger. Avec plus de 2 hectares de pommes, ils ont ainsi toute la matière première pour de bonnes pâtes de fruits labellisées « Monastic » (garantie d’origine et de qualité), et d’incroyables jus de pomme et jus de pomme pétillants. Les kiwis, eux, sont surtout vendus en cageots, directement au magasin !
Un moine de Bellefontaine en train de prier seul (ils ont 7 offices par jour en communauté !) – © Abbaye de Bellefontaine
Côté hôtellerie, les moines ne dérogent pas à la traditionnelle hospitalité bénédictine, et peuvent recevoir jeunes et moins jeunes pendant quelques heures ou quelques jours (en dehors de la période de covid évidemment…), désireux d’un peu de repos physique ou spirituel !
Les jus de pommes de Bellefontaine sont issus des pommes du verger des moines ! – © Abbaye de bellefontaine
Et pour goûter les produits de l’abbaye de Bellefontaine ?
Pour goûter les produits de l’abbaye de Bellefontaine, le mieux serait de vous rendre directement sur place à l’abbaye : Abbaye de Bellefontaine, 49122 Bégrolles-en-Mauges.
Et si ça fait trop loin, vous pouvez aussi cliquer ici pour acheter en ligne les produits de l’abbaye de Bellefontaine !
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Merci pour la découverte de cette belle abbaye de Bellefontaine. Une de plus que je ne connaissais pas et que je découvre grâce à ton article.
Je te cite : »D’abord bénédictins, les moines deviendront ensuite mauristes (héritage de saint Maur, disciple de saint Benoît) en 1637, puis feuillants en 1642. ».
C’est très étonnant qu’une abbaye change d’ordre monastique, en général c’est le même qui suit après la première occupation. Par contre, je n’ai jamais entendu parler des « Mauristes » pas plus que des « Feuillants ». Un article là-dessus un jour ?
Tu parles des confitures de Notre Dame des Gardes dont tu as consacré un article. J’ai découvert cette abbaye par ton article et j’ai commandé 5 pots de confitures et gelées ainsi qu’un sachet de pâtes de fruits. J’ai reçu tout cela. Ce sont des produits entièrement naturels et tu as l’impression de manger le fruit lui-même et rien d’autre. C’est de la pure extase. Divin si j’ose dire !
Un grand merci de tous tes articles sur ces abbayes d’architecture toujours impressionnantes et dont c’est un vrai plaisir que de les découvrir.
Très bonne année !!
MEILLEURS VOEUX A TOUTES ET TOUS
Votre article m’inspire une réflexion , je suis pour une vie plus simple ,moins de matérialisme, de consommation outrancière et effrénée. Nombreux aspects de mon mode de vie n’ont rien a envier au mode de vie monacal . Nous pourrions nous inspirer des moines pour régénérer, nos corps, nos esprits ,la planète et nos âmes.
C’est ce que je dis de temps en temps à ma femme. J’aimerais beaucoup une vie monastique. Elle me répond qu’elle est d’accord mais que je ne pourrais vivre une telle vie qu’avec tout le confort dont je bénéficie actuellement.
Et à chaque fois, on rigole comme des gamins !