Zeppelin, Maybach, schienen Zeppelin (partie 2)

La semaine dernière, l’Oncle John vous a conté l’histoire des dirigeables Zeppelin (pour la lire, ou relire, c’est ici). Cette fois-ci il évoquera les dérivés liées à ce nom prestigieux. En effet, durant leur fugitive existence, les Zeppelin avaient enthousiasmé le peuple allemand et il aurait été dommage de se priver des avantages du nom lié à ce succès. Et ceci d’autant plus que d’autres noms moins connus alors avaient contribué activement aux succès de celui-ci tels Maybach et Mercedes … En effet, l’aventure industrielle est une aventure collective comme le rappelle aussi un adage de la sagesse biblique :

« Les projets échouent, faute d’une assemblée qui délibère; mais ils réussissent quand il y a de nombreux conseillers. » Proverbes 15 : 22

Maybach

Wilhelm Maybach est né le 9 février 1846, soit jour pour jour 111 ans avant l’Oncle John (ainsi vous pouvez calculer son âge, celui de l’Oncle John évidemment …). Et il se révéla être un ingénieur de tout premier plan (pas l’Oncle John, mais Wilhelm Maybach bien entendu). C’est lui qui a, entre autres, équipé la plupart des moteurs de Zeppelin avant que Zeppelin ne choisisse Mercedes pour motoriser son dernier dirigeable. Mercedes est présentement l’une des marques les plus célèbres au monde, tous produits confondus. Mais Maybach est le nom utilisé par Mercedes aujourd’hui pour promouvoir le top du top de sa gamme (plus de détails). Pour consulter le parcours de Wilhelm Maybach, voici un lien passionnant.

Finalement, à la fin de sa vie, Wilhelm Maybach s’est concentré sur la production de voitures de grand luxe dont l’Oncle John vous présente ici un modèle réduit, la Maybach V12 DS8 de 1930 baptisée Zeppelin.

Le modèle réduit

Produite il y a une bonne dizaine d’années et diffusée en librairie par IXO Altaya, cette miniature est tout simplement splendide et n’a rien à envier à d’autres reproductions beaucoup plus chères que celle-ci.

Tout y est et est très finement reproduit. La peinture de la carrosserie en deux tons est parfaite et appliquée sans la moindre bavure. De plus, la carrosserie comporte de très nombreux détails rapportés et minutieusement réalisés. Les intérieurs sont somptueux et reproduits eux aussi dans les moindres détails et dans des tons justes. Même les poignées de portes intérieures et les manivelles de vitres sont reproduits fidèlement ! Le tableau de bord est complet, le volant en deux tons, et le levier de vitesses, frein à main et pédalier sont reproduits. Du tout grand art ! Félicitations aux concepteurs de ce modèle réduit de très haut niveau.

Schienenzeppelin

Comme son nom ne l’indique pas (en français), il s’agit du Zeppelin sur rails imaginé par l’ingénieur allemand Franz Kruckenberg, pionnier de la grande vitesse sur rails. Cet engin n’avait pas grand chose à voir avec les Zeppelin si ce n’est une ossature légère en aluminium recouverte d’un bordage de toile et une propulsion assurée par un moteur d’avion. Pour l’histoire de cet engin précurseur, c’est ici. Ainsi que celle de son créateur concepteur, c’est par ici.

Enfin, deux petits films documentaires d’époque qui vous présentent cette étrange bestiole qui a quand même remporté le record de vitesse sur rail à 230km/ heure. Record qui tiendra pendant 24 ans :

Le film du record :

Les modèles réduits de l’Oncle John

Le Schienenzeppelin est resté un prototype de record et n’a jamais été utilisé en service commercial. Par contre, il a connu et connaît toujours une belle carrière en modélisme car il a toujours eu le pouvoir de fasciner les petits (et les grands) enfants. Plusieurs fabricants de jouets et de miniatures l’ont régulièrement proposé au fil du temps. L’Oncle John a la chance de posséder deux exemplaires de cette bestiole produits par la célèbre firme allemande Märklin et que vous pouvez admirer sur la photo d’illustration de l’article ainsi que les quelques photos qui suivent ci-après. Le premier modèle est à l’échelle classique HO (1/87ème) tandis que l’autre est à l’échelle Z (1/220ème), la plus petite échelle que l’on puisse trouver sur le marché.

a) Le modèle à l’échelle du 1/87ème

Il s’agit de la dernière version de l’engin produite par Märklin en 1995 pour célébrer les 60 années de production de trains à l’échelle HO de cette firme. C’est un modèle soigné qui se caractérise par une belle livrée argentée et une hélice bipale en argent massif ! Au cours de sa carrière, le Schienenzeppelin fut équipé alternativement d’une hélice quadripale ou bipale. L’hélice bipale est celle qui donna les meilleurs résultats et qui fut utilisée le jour du record. Et l’hélice de propulsion tourne avant que le modèle se mette en mouvement, comme le vrai ! Fascinant et amusant.

b) Le modèle à l’échelle du 1/220ème

Ce modèle représente une prouesse technique et relève presque plus de la bijouterie que du modélisme étant donné ses dimensions minuscules. Il est équipé de l’hélice quadripale qui, elle aussi, se met à tourner avant que l’engin avance. Cette miniature date de 1982, 38 ans déjà …

CONCLUSION

Si le Schienenzeppelin n’eut pas de carrière commerciale, son créateur s’inspira néanmoins de ce projet pour produire par la suite un autorail qui connut un grand succès et une longue carrière (voir photo de fin d’article). Ainsi Zeppelin inspira Maybach qui inspira Mercedes. Et aujourd’hui ce nom se décline encore pour vendre des montres de luxe.

 
 

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6 Commentaires

  1. Il parait qu’on avance:
    Selon ce que j’en sais le Zeppelin aurait pris feu en raison de son hydrogène… ça doit donc être pour cette raison qu’ils veulent maintenant produire des voitures à hydrogène….. espérons qu’ils ont amélioré le stockage… sinon, je propose d’utiliser un pastèque…

  2. @ Philippe DANJOU. Bonne question. Cet engin était monté sur deux essieux. Dans ce sens, le modèle Märklin à l’échelle Z et le modèle en O d’avant-guerre sont plus fidèles à la réalité sur ce point. Mais en HO c’était impossible de respecter cette contrainte car l’engin aurait sûrement déraillé (par contre il est nettement plus fidèle sur tous les autres aspects que le modèle d’avant guerre). Si tu peux nous fournir une photo de ta Maybach, n’hésites pas! Franklin Mint a produit des sujets exceptionnels (dont le Lightning P38 de St-Ex.).

  3. Merci cher Oncle John. Une question pour vérifier mon hypothèse : cet engin en réel était il monté sur 2 essieux (modèle Marklin d’avant guerre à l’échelle 0) ou sur deux boggies comme le reproduit le modèle HO et comme je le pense ? Auquel cas il faut le désigner sous l’appellation 020 020 ?
    Et bravo pour un nouvel article fort bien documenté. Ma collection contient une magnifique Maybach cabriolet à l’échelle 1/24, produite il y a 20 ans par Franklin Mint models. Une splendide maquette !

  4. @ Gérard. A part ce que j’ai découvert par moi-même, je n’en sais pas plus que vous sur le sujet que vous soulevez. Je serais donc bien incapable d’enquêter dans la direction que vous suggérez. Je constate en tout cas que certains noms célèbres sont utilisés en horlogerie par exemple pour vendre des montres. Exemples: Zeppelin, Junkers. Inversement, des marques horlogères célèbres utilisent des exploits aéronautiques ou maritimes pour les relier à leur nom. Je pense à Omega, Longines, Rolex, Lip, Seiko, Breitling, Panerai … Le sujet est assez vaste et sort du cadre de nos réflexions. Enfin, heureux de vous apporter un peu de soulagement au travers d’une actualité effectivement pour le moins préoccupante.

  5. Bonjour Oncle John,
    Dans les années 80/85, je me suis arrêté sur un stand du salon nautique de Paris (en professionnel) Ce stand proposait des canots pneumatiques, suite à la fin de l’exclusivité de Zodiac. Ces embarcations, d’une qualité que je dirais, discutable, pour couper court, étaient proposés sous la marque Zeppelin. Devant ma perplexité, un gamin «commercial» m’avait expliqué que le brevet Zodiac étant dans le domaine public et la marque commerciale Zeppelin étant libre (?) ils ne s’étaient pas embarrassé de quoi que ce soit, n’étant pas les seuls (?)
    Est-ce que quelqu’un de qualifié, par exemple, Oncle John, pourrait faire un article sur toutes les dérives, copies, etc. … liées à la marque d’origine?
    Je ne suis pas assez documenté, si non ça m’aurait intéressé de le faire.
    Merci, Oncle John, pour des articles qui prennent un peu de recul sur une actualité terrifiante.
    Bonne journée à toutes et à tous,
    Gérard

  6. Oncle John a révélé sa fortune : il est riche ! Il a au moins 1 euro dans sa cagnotte ! Les gauchistes et jaloux débiles diront qu’il faut lui en prendre la moitié…
    Merci de ce passionnant article, de ces toujours admirables maquettes avec leurs explications ad hoc, et du travail et patience que cela représente.
    J’ai été très impressionné par les deux films d’époque.

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