En 1975, on casse les derniers villages de Paris soi-disant pour amener le confort : regards de Robert Doisneau  

Autoportrait  à Montrouge devant son atelier, 1949, ROBERT DOISNEAU

Apporter  le confort était l’argument pour achever de  démanteler le vieux Paris et anéantir le peuple qui en constituait la sève.

On connaît la suite.

Jeunes assis dans la rue Piat : les hauts de Ménilmontant aujourd’hui, une population « diversifiée » bien installée, une fois les derniers logements inconfortables rasés et les populations d’origine chassées.

Reportage sur la passion du photographe Robert DOISNEAU : photographier Paris.

Emission Aujourd’hui madame   | Antenne 2 | 11/11/1975, musique : Astor Piazzolla.

Le photographe rencontre des commerçants et artisans qui racontent le changement de leur quotidien dans Paris.

Paris qui passe, c’est le Paris qu’on casse, que l’on détruit sous nos yeux sans que nous en prenions conscience. Car nous sommes devenus des gens pressés, des gens distraits. Les flâneurs, les badauds qui prenaient le temps de regarder, ça n’existe plus. Dans quelques années, pour se souvenir, il faudra feuilleter des albums de photos. Grâce à des hommes comme Robert Doisneau, sont heureusement fixées des images que seule notre mémoire ne parviendrait pas à garder intactes.

Quelques phrases d’intervenants de la vidéo :

-il y avait une vie extérieure qui était bon enfant ; les gens n’avaient pas honte d’être dans la rue.

-on n’avait pas le confort mais un état d’esprit : tous les quartiers de Paris étaient des villages.

-à propos d’un vieux chassé de son quartier : il est mort d’un « cancer du chagrin ».

Robert Doisneau : amoureux des gens et des lieux, c’est le cœur qui parle.

Robert Doisneau  a participé au  Groupe des XV, créé en 1946, une association française dont le but était de promouvoir la photographie en tant qu’art et d’attirer l’attention sur la sauvegarde du patrimoine photographique français.

 « Je suis un faux témoin. Je montre dans la vie la facette qui m’arrange et je dis “C’est de la photo, donc c’est indéniable !” », plaisantait Doisneau qui parlait aussi comme un poète (Source).

Photographie humaniste.

Toutes générations et milieux confondus s’accordent à reconnaître en Robert Doisneau un poète hors du temps, un homme sensible qui, d’un regard sur l’autre, a apporté ses lettres de noblesse à la photographie humaniste.

Pendant près de soixante-dix ans, Robert Doisneau a figé des visages, des situations, des habitudes… Il a photographié des femmes et des hommes au naturel, dans leur posture et leurs vêtements de tous les jours. Il a attrapé, pour la vie, des scènes du quotidien qui pouvaient paraître anodines sur le moment mais qui, une fois patinées par le temps, reflètent l’authenticité d’un monde perdu. Source

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3 Comments

  1. Très bel article qui commence fort! Effectivement, on a vidé Paris de son populo sans jugement péjoratif puisque je m’identifie à celui -ci , je dirais presque ses forces vives, pour les remplacer par autant d’africains et autres ethnies les plus diverses ! Qui eux ne contemplent rien de leur environnement mais pensent à comment b….r le français qui passent l’esprit occupé par son job et à se demander comment finir son mois . Sans jeu de mot!

  2. si c’était que Paris (ce qui est déjà trop) , mais c’est malheureusement toute la France qui est broyé entre l’enclume de l’immigration et le marteau de la gentrification .
    il y’a quelques années , j’ai eu la chance et le bonheur de travailler dans une expo consacré a Robert Doisneau .
    les films et reportages de Eric Rohmer , sont également un belle hommage et de beaux témoignages de la France et de ses changement , transformations que Eric Rohmer dénoncé dans ses œuvres .

  3. Time it was
    And what a time it was, it was
    A time of innocence
    A time of confidences

    Long ago it must be
    I have a photograph
    Preserve your memories
    They’re all that’s left you

    « Bookends » Simon et Garfunkel

    « …Préservez vos souvenirs
    C’est tout ce qu’il vous reste  »

    Cette chanson de Simon et Garfunkel dit tout.

    Parmi les grands photographes de Paris et du « populo » français, n’oublions pas Cartier-Bresson, Brassaï, Dieuzaide, Boubat, Kertesz, Izis et tant d’autres talents dont les photos nous montrent un monde disparu.

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