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POLITIQUEMENT CORRECT : Y’A BON NOVLANGUE
Encore une mode venue d’OutreAatlantique. On a eu droit au twist et au Mc Do, à John Wayne et à Uncle Ben’s. Mais aussi au politiquement correct qui précède de nos jours le « blacks lives matter ». Le politiquement correct, je ne sais ce que vous en pensez, mais je n’en pense pas grand bien. C’est très gaucho-bobo-pipo. En l’occurrence, c’est l’art d’appeler un tigre, un gros chat afin de ne pas le discriminer au cas où le tigre ferait une dépression nerveuse au fond de sa jungle. A mon avis, il s’en fiche le tigre, comme de sa première rayure.
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Mais chez les humains, c’est une autre paire de manches. Le politiquement correct est devenue une arme pour que des minorités de tout genre nous empoisonnent la vie. Vous comprenez, il ne faut pas discriminer ou dévaloriser des gens à cause de certaines caractéristiques insupportables qui les affligent. Par exemple, l’aveugle est devenu un non-voyant. C’est moins discriminant, ça passe mieux. Un aveugle c’est un mendiant indigent qui tend la main pour réclamer une pièce. Un non-voyant, c’est quelqu’un qui lit des livres en braille ou qui chante « sous le soleil des tropiques ». C’est quand même plus classe, ça passe bien mieux à France culture. La question que je me pose quand même : le non-voyant voit-il plus ou mieux que l’aveugle ? j’en doute !
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Et des exemples comme cela, vous en trouverez un grand nombre : non valide (handicapé), longue maladie (cancer), déficient auditif (sourd), personne en surcharge pondérale (gros), minorité visible ou issu de la diversité (noirs, arabes, asiatiques etc). La liste est longue. C’est entendu, il ne faut vexer personne. Mais quand tu es une personne en surcharge pondérale, issu de la diversité, technicien de surface dans le métro et que tu apprends que tu es atteint d’une longue maladie, est-ce que tu préfères partir moins vite ou moins discriminé ? Vous avez 4 heures !
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Mais cette manière de changer les mots courants par d’autres termes descriptifs plus longs (bref des euphémismes), nous entraîne doucement mais sûrement vers la novlangue et la manipulation des esprits bien décrite dans « 1984 » de Georges Orwell. Prenez Castaner, le Dupond sans Dupont de la place Beauvau, il nous a gratifié d’un « blessé à la vision » pour parler des gilets jaunes éborgnés. C’est vrai, éborgner ça fait pirate des Caraïbes et « blessé à la vision » ça fait moins mal à l’œil ? Dans le même registre, avez-vous remarqué qu’en France les islamistes n’égorgent plus. Non, non Mme Michu, ils blessent à la gorge ou au couteau. C’est moins violent et c’est moins discriminant pour les populations observant le Ramadan.
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De même, si l’on vous dit que malgré un plan banlieue ambitieux, nous assistons à des conflits quotidiens qui ont perturbé un collège, suivi, d’une nuit de fièvre de la part des jeunes Franciliens… traduisez par : malgré le pognon énorme déversé en vain dans la cité, des jeunes se prennent la tête tous les jours dans la bibliothèque, ont bloqué en représailles le collège et se sont castagnés avec les flics et ont fini par mettre le feu un peu partout dans la ville.
Ça change tout et c’est finalement pas si grave comme événement. CQFD.
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Mais avec l’avènement de la vague « blacks lives matter », on assiste aussi à un détournement de symbole, une revisite du passé pour expurger ce qui dérange les valeurs de nos jours, imposées par des minorités. De la pure uchronie. Cachons ce sein que nous ne saurions voir. Balayons le passé qui dérange uniquement les minorités. Déboulonnons des statues, rebaptisons les rues, réécrivons l’histoire. Et surtout, ne gardons que ce qui nous intéresse ou nous plaît. Le reste : poubelle !
C’est ainsi que des crétins d’Américains (pléonasme ?) ont décidé que le plus beau film et le plus rentable du cinéma hollywoodien était raciste. Pas le livre de Margaret Mitchell dont il est scrupuleusement tiré. Non, seulement le film qui devra désormais être accompagné d’une notice explicative. Des fois que l’on soit trop bête pour faire la part des choses. Mais la liste n’est pas close. Forrest Gump est dans le collimateur, ainsi que l’Inspecteur Harry, Indiana Jones… et La Prisonnière du désert. En novlangue on dit « revoir les œuvres avec un œil critique », moi je dis en 7 lettres : censure.
Dans ce cas, il faudrait exiger que la Bible chère aux américains (in God we trust) soit accompagnée d’une notice expliquant que tout est historiquement faux. Quant au Coran, il devrait être carrément interdit pour racisme aggravé et incitation au meurtre.
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Et ça continue. Maintenant c’est Uncle Ben’s qui va retirer de ses paquets l’éternel sourire du maître d’hôtel noir. Mais c’est raciste il paraît (?). Pourtant je le trouvais sympathique et plutôt vendeur quand il nous disait avec sa voix chaude et son accent américain : « il ne colle jamais ». Lui non plus apparemment, il ne collera plus au paquet. Je pense que notre chanteur Oncle Ben Soul va être obligé de changer de nom aussi, sinon, on ne comprendra plus son pseudo.
Mais il n’y a pas que Uncle Ben’s. Il y a aussi Aunt Jemima pour les pan-cakes. Et c’est vieux, 130 ans que l’on voit sa bouille rigolote sur les boîtes de farine. Mais c’est raciste.
Nous aussi on a eu notre lot avec Banania. Vous vous souvenez, le tirailleur africain avec sa chechia rouge qui disait : « y a bon Banania ». Non, y a pas bon, y a raciste. Certes, c’est caricatural car tous les Africains de l’époque ne parlaient pas si mal. D’ailleurs un des plus illustres tirailleur sénégalais, simple soldat, a fini sa carrière comme ministre de la France, président du Sénégal et Immortel dans la plus célèbre coupole de la langue française. Qu’aurait pensé notre poète Léopold Sédar Sanghor de ce racisme « bananiesque » ? J’ajoute que c’était le seul produit Français qui faisait, malgré tout, la part belle aux troupes coloniales qui ont aussi versé leur sang pour la France tant en 1914 qu’en 1940. Maintenant, pour les jeunes de cités, un tirailleur sénégalais c’est un Africain polygame avec 17 enfants…
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O tempora, o mores ! Sans compter cet étudiant congolais qui a déposé plainte en Belgique pour racisme contre Casterman et Tintin au Congo. Certes, Hergé avait des opinions, on va dire, tranchées (en fait, plutôt racistes) et il est vrai que dans cet album de 1930 (colorisé en 1946) les Congolais en prennent un coup et passent pour des abrutis sous-développés. D’ailleurs dans les années 50, Casterman n’éditait plus l’album pour cette raison. Il n’est ressorti que dans les années 70. Certes, cet album n’est pas le meilleur d’Hergé, mais c’est un des plus populaires auprès des jeunes avec 10 millions d’albums vendus dans le monde. Va comprendre. Doit-on le censurer ? Au fait, il s’appelle comment le HERGE congolais ?
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Si on doit passer notre littérature à la paille de fer de nos critères gaucho-bobo-pipo, il ne va plus rester grand-chose à lire ou à regarder. Mais ne serait-ce pas là le but ultime de ces minorités gavés de gauchisme à 2 balles qui veulent nous rééduquer ? J’ai souvenir d’un lascar à la télé que le présentateur appelait « monsieur ». Le lascar barbu et l’œil malicieux lui jeta à la figure : « mais qu’est-ce qui vous autorise à m’appeler monsieur. Je ne suis pas binaire ». Trop compliqué pour moi, désolé. Je suis resté un peu simplet : soit il en a deux ou pas. L’alternative, je vois pas trop ! Dans le même ordre d’idée, fin 2019, l’auteur J.K Rowlling, la créatrice d’Harry Potter, a eu maille à partir avec les transgenres car elle a défendu une femme licenciée de son travail car elle remettait en cause la théorie du genre. Plus récemment elle s’est mise la communauté LGBTsphère à dos parce qu’elle a osé dire qu’une « femme a des règles »… Elle s’est pris une volée de bois vert. Pourtant, je n’ose pas vous dire (j’ai honte) que c’est un peu vrai quand même.
Bref, on n’a plus le droit de remettre en cause des opinions imposées par des petites minorités sans passer pour un réactionnaire ou un facho. On va jusqu’à censurer ceux qui auraient l’outrecuidance de soutenir le contraire. Si à 50 ans tu n’es pas homo, trans, non binaire, marié avec toi-même, t’as raté ta vie. C’est dingue quand même. J’en étais resté à « un homme, une femme chabadabada ». En fait non, ce film de Lellouche est politiquement incorrect et ne fait pas de place aux personnes transgenres, moches ou lesbiennes. Il faut rédiger une notice d’accompagnement pour contextualiser ce reportage des années 60.
Ces minorités veulent nous rééduquer petit à petit et elles utilisent tous les moyens à leur disposition. Regardez les feuilletons sur France 2 et consort : que des Noirs, des musulmans, des Maghrébins, des homos, des lesbiennes, couples mixtes, cocufiages, drogues etc… à croire que des gens simples (je n’ose pas dire normaux…) avec des histoires à la con n’existent plus.
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Moi j’appelle cela de la rééducation politique. Et la gauche de tout temps et en tout lieu a développé un certain savoir-faire : Staline, Pol Pot, Castro. Mais pas que. Les talibans qui ont détruit les statues géantes de Bouddah de Bamiyan ont voulu faire table rase du passé, comme leurs copains d’explosif de daesh qui ont dynamités le site historique de Palmyre.
On assiste donc à l’heure actuelle à une reconfiguration de ce que nous devons penser et ne plus penser sous peine d’ex-communion sociale et mise à l’index. Au début je me sentais mal. Je culpabilisais. Je dois être un vieux con. Mes enfants se fichent de moi quand je leur dis qu’au GIEC il n’y a que des profiteurs qui ne savent pas calculer quoi que ce soit et que si réchauffement climatique il y a, ce n’est certainement pas à cause du CO². Mais bon, je n’en pense pas moins. Parce que je me soigne et maintenant : j’emmerde le politiquement correct ! Et ça va beaucoup mieux je vous assure.
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Hautement jubilatoire et combien même nécessaire ce pamphlet contre le politiquement correct ou la novlangue !
Les totalitarismes et les dictatures ont toujours mis en place des codes de langage pour mieux faire passer leur doctrines !
En tout cas bravo vade mecum parce que tout est dit de façon humoristique mais efficace !
Je me suis régalé ! Encore !